Boîte en carton pour pièces détachées de rechange Jaz . L’adresse du 7 avenue du Président Wilson à Puteaux , nous permet de dater cette boîte d’avant 1936 puisque la domiciliation de l’usine CIMH , Compagnie Industrielle de Mécanique Horlogère , change en 1936 pour devenir 46 rue Edouard Vaillant ; Voir notre article l’usine Jaz de Puteaux. Format longueur 14 cm, largeur 13 cm et hauteur boîte fermée 5,2 cm. Boîte en carton épais de 2,2mm , les cloisons intérieures ont 3 mm. Le carton est recouvert de papier bleu sombre . Très belle finition pour une boîte à pièces détachées et de construction solide.
Nos remerciements les plus chaleureux à notre ami , correspondant en Alsace et collectionneur , Mariano MACOR pour ses photos .
variante de cette boîte
Catégorie : 1922
Édouard-Louis Cousyn 1881+1926 illustrateur
Vignette signée E.L.C , pour Edouard -Louis COUSYN , entête de la revue professionnelle Vendre n°5 de mars 1924 , page 311 article sur les campagnes publicitaires de Jaz .
Prospectus illustré par E.L. Cousyn , reproduit en vignette du même article de la revue Vendre à la page 313 .
Edouard- Louis COUSYN , né le 20 mai 1881 à Lorient, mort le 26 décembre 1926 à Paris. Cet affichiste renommé , et artiste peintre , a réalisé les premiers prospectus de Jaz. Hélas sa mort soudaine en 1926 interrompt une carrière remarquable et une collaboration avec Jaz qui s’annonçait fructueuse.
Il a travaillé en particulier pour Michelin , pour Peugeot , réalisé quelques dessins de mode pour des Grands Magasins et a illustré de nombreux livres éducatifs et de nombreux romans .
Il collabore au Journal Amusant avec des dessins humoristiques mais aussi , la même année , à des hommages aux Poilus avec une palette plus sombre .
En Février 1927 , dans la revue Vendre , Paul Nicolas , qui n’est pas encore Directeur de Jaz , fait sa nécrologie : il décrit ainsi ce dessinateur publicitaire au caractère débonnaire: » Naturellement élégant, d’allure un peu nonchalante, son visage si français barré de grandes moustaches rousses à la gauloise, était éclairé de deux yeux clairs et limpides. Sa conversation blagueuse semée d’argot rapin était amusante au possible ». Ce « prodigieux artisan » possédait de multiples talents . « il coupait , taillait et confectionnait lui-même ses pardessus , dessinait des robes et des manteaux » . Il créait également meubles , lampes , abat-jour , paravents , coussins « imprévus de forme et de matière ».
Bien que créé par O’Galop , COUSYN est une des plus grandes signatures à avoir hissé le Bibendum Michelin à la position qu’il occupe aujourd’hui , proclamé Meilleur Logo du Monde par le Financial Times et le magazine Report on Business en 2000 . Salvador Dalí , lui-même auteur du logo de Chupa-Chups , l’a toujours considéré comme un travail commercial presque parfait .
Texte en Espéranto , langue internationale créée par le Docteur Zamenhof , nommé douze fois au Prix Nobel de la Paix , un record !
On retrouve beaucoup d’illustrations du Bibendum signées par E.L. Cousyn dès les années 1910 ; on reconnaît ici le style qu’il utilise pour Jaz .
Il participa très largement aux mises en scène du Bibendum dans les tableaux publicitaires proposés en 4ème de couverture du supplément théâtrale de l’illustration . Il signa d’ailleurs les deux couvertures des recueils des dessins proposés par Michelin et intitulés: Théâtre illustré du pneu par Bibendum.
On doit à COUSYN une grande série de vues de Dijon , dont voici un florilège , qui justifie pleinement sur son avis de décès , ci-après , sa qualité d’artiste peintre . Revue VENDRE n°39 Février 1927 page 207
Avis de Décès Décembre 1926
Si sa sœur aînée décède en 1978 , à l’âge de 104 ans et son épouse à 90 ans en 1970 , il quitte ce monde prématurément à 45 ans , en 1926 . Par la même , sa collaboration avec Jaz s’interrompt trop rapidement , au moment où la marque prend son essor .
Usine de Puteaux 1919 à 1964
Les implantations géographiques de Jaz sont de deux ordres : les sites de productions et les bureaux d’administration . Les lieux de productions comprennent : l’usine de Puteaux , l’usine SAP de Colmar , l’usine-laboratoire de Nanterre , l’usine de Wintzenheim , la petite usine d’Annecy , le site des montres à Villers le Lac pour la France . Pour l’étranger : l’usine indienne SIFCO Jaz/Favre-Leuba , l’usine brésilienne IBREL de Manaus et l’usine Jaz espagnole .
Texte de Ivan Benel , co-fondateur de Jaz , dans Vendre Mars 1924 Fondée en 1919 , Jaz ne commencera à produire qu’en 1921 , le temps de recevoir les rapports des employés envoyés aux Usa pour étudier les méthodes industrielles américaines , de concevoir les premiers calibres mécaniques et de construire son usine à Puteaux . Elle est située avenue Saint Germain , ensuite nommée Route nationale n°13 , puis au moment des travaux devenue avenue du Président Wilson , s’agissant de Woodrow WILSON , président américain , d’abord neutre et isolationniste , qui engage les USA dans le conflit mondial en 1917 , fonde la Société des Nations et obtient le Prix Nobel de la Paix , cette même année 1919 ; Avenue Wilson qui prendra le nom du Général de Gaulle après la seconde guerre mondiale .
N’oublions pas que la CIMH , raison sociale de Jaz , est née du traumatisme de la Grande Guerre , de son impact économique et humain , de la volonté de proposer un réveil qui écrase l’offre allemande en France et à l’international : JAZ a vraiment failli s’appeler OZARM , qu’il faut bien entendre comme le revanchard début de la Marseillaise : Aux Armes !
L’usine Jaz est juste à droite , hors champ . Encadré en rouge: le monument de la Défense de Paris ; Devant la statue , le tramway et la station où descendaient les ouvriers pour se rendre au travail , pour ceux qui venait des communes limitrophes de la couronne desservies par le tram électrique sur rail dont on voit un caténaire sur son pylône .
Les ouvriers qui venaient de Paris ou de l’Est Parisien prenaient le métro puis le bus ....ou le tramway , lignes 47/43 ou 85 depuis le métro Neuilly . Ils bénéficiaient d’un tarif spécial coupon retour ouvrier à certains horaires . Puteaux est une petite commune de 319 hectares – soit moins que le VIII° arrondissement de Paris – avec une forte déclivité , l’altitude variant de 29 à 78 mètres . Jaz était implanté dans le Haut-Puteaux comme beaucoup d’usines , tandis qu’un autre groupe , encore plus important d’industries longeaient les quais de Seine .
Il existait également cette autre entrée pour les ouvrières , depuis le bas de Puteaux . L’usine , non- visible puisque non encore bâtie , se trouvera tout en haut à droite . La rue des Pincevins , longue de 523 mètres , est élargie et viabilisée en 1896 puis renommée Edouard Vaillant , le 3 juin 1925 . Elle ne fait plus de nos jours que 323 mètres de long .
L’oblitération est de 1928 mais la carte est bien antérieure , c’est précisément sur ce plateau , en haut de la rue des Pincevins , à gauche , que sera construite l’usine Jaz .
L’usine est tout d’abord officiellement sise au 73 avenue du Président Wilson puis au 7 ( pas en raison d’un déménagement mais d’un changement de numérotation ) . En 1936 , en raison de ses agrandissements , elle est domiciliée au 46 rue Edouard Vaillant , la petite rue perpendiculaire descendante qui longeait l’usine , précédemment rue des Pincevins .
L’usine est donc édifiée sur la parcelle dite La Demi-Lune , avec entrée donnant d’abord sur la rue des Pincevins .
Ainsi s’explique un changement d’adresse qui intriguait les collectionneurs : l’usine n’a pas bougé , c’est la domiciliation qui varie à angle droit ! Consultez notre article relatif aux autres usines horlogères ( article à venir )
Prospectus 1923 page 21 . Ce document , comprenant des informations techniques , est destiné aux professionnels de l’horlogerie , revendeurs , etc . Une page est consacrée à l’usine de Puteaux construite en 1919/1921 . Derrière un bâtiment rectangulaire de trois étages , fortement vitrée , on comptabilise la toiture en dents de scie de six sheds
Dans ce même fascicule , on trouve quatre vues de l’intérieur de l’usine Jaz de Puteaux
Comme la majorité des usines d’avant l’électrification , les machines étaient animés par des courroies : l’usine Jaz n’échappait pas à la règle de la transmission de l’énergie par ces bruyantes sangles et poulies , qui nécessitait des employés uniquement dédiés à leur entretien , réglages et réparations .
On notera la séparation des tâches dans les différents ateliers entre ouvriers et ouvrières
Chez Jaz , les ouvrières , que nous voyons en blouses à leurs postes , ont été formées en interne à des tâches peu spécialisées et mal payées , comme en témoignent les différents mouvement sociaux qui secoueront la manufactures et dont nous nous ferons l’écho dans un prochain article . Ces vues , des grands ateliers Jaz à Puteaux , marquent une étape capitale dans l’histoire de l’industrialisation de l’horlogerie , puisque précédemment la fabrication de pièces fonctionnait traditionnellement selon le procédé dit de l’établissage : des artisans spécialisés travaillent à domicile et fournissent chacun un élément très spécifique . Les pièces sont ensuite collectées et assemblées par un « établisseur » , selon le principe de la production proto -industrielle , dont Frédéric Japy est le promoteur . Pour chaque poste de travail , Japy conçoit une machine-outil adaptée et capable d’opérer une production en série . Ainsi , il augmente à faible coût les cadences de production , tout en réduisant la main d’œuvre nécessaire .
Pour Japy , l’un des pionniers du paternalisme moderne , l’étape suivante consiste à regrouper ses ouvriers autour de sa fabrique pour minimiser les coûts de transfert .
Après avoir développé un système de division du travail pour son usine d’ébauches de montres , Japy décide en effet d’installer ses ouvriers au plus près de leur lieu de travail . Il fait construire une aile de logements attenante à l’usine et des pavillons . Les ouvriers mangent le soir à la table du patron . Pour Jaz , rien de tout cela , qui puise dans le bassin ouvrier de l’ouest parisien sa main d’œuvre , plus ou moins qualifiée .
Extrait d’un petit prospectus de 1924 – que l’on trouvait plié dans les boîtes de Jaz donc destiné aux particuliers . Les différences avec l’image précédente sont minimes . Les éléments qui amène l’implantation de cette usine à Puteaux sont multiples : un emplacement libre , suffisamment important et pouvant être agrandi puisqu’il le sera , dans un tissu urbain peu dense mais proche de logements ouvriers , desservis par des transports en communs pour le personnel ou le train pour les fournitures , proche de Paris où se trouve les bureaux de la Direction et du Service Commercial .
Jaz avait distribué un petit triptyque en forme de maison , à destination du public ,
en Espagne même communication sur la nouvelle usine de Puteaux
La statue de Barrias est un excellent point de repère pour se situer à travers les années et les bouleversements urbains incessants sur Puteaux et Courbevoie .
Louis-Gustave Brandt , co-fondateur de Jaz , décroche décroche le dix millionième Jaz , en Juillet 1943 , à l’usine de Puteaux . On le reconnait aisément à sa stature imposante derrière la chaîne de production , Paul Nicolas , qui aura à gérer pendant la guerre les pénuries d’électricité , de chauffage , de matières premières et les restrictions de l’occupant ( Extrait Jazette 1943 ) . Voir notre article , à venir , Jaz pendant la Guerre .
Ultime cohabitation entre la statue de Barrias et le CNIT , inauguré en 1958 par le Général De Gaulle .
Elle représente la Défense de Paris en 1870/71 . Plusieurs fois déplacée en fonction des chantiers de la Défense , s’est pourtant elle qui donne son nom au quartier d’affaires , le quatrième au monde en attractivité .Vue aérienne de Puteaux à gauche et Courbevoie à droite ; encadré l’usine Jaz ; en bas le Pont de Neuilly donne sur une large avenue qui n’existe plus , remplacée par le tunnel de la Défense en sous sol , coiffé par l’esplanade qui aboutît de nos jours à l’Arche de la Défense , implantée au delà du carrefour de la Défense .
Détail de la photo précédente ; l’usine se voit de profil
Changement d’angle : les sheds très blancs sont au premier plan le bâtiment à étages derrière . Le CNIT est en construction , l’usine Jaz entame ses derniers jours .
agrandissement : les sheds sont au premier plan .
1956 , vu du ciel au bout de la pointe de la flèche l’usine Jaz , à l’angle des rues Edouard Vaillant et de l’Avenue du Président Wilson
Catalogue 1953 couverture . En bas l’usine historique de Puteaux considérablement agrandie depuis les vues de 1921/1924 . En haut l’usine à Colmar de la Société Alsacienne de Précision , plus connue sous son acronyme SAP , qui produisait des petits réveils estampillés CARAT. Société et usine reprise par Jaz en 1951 .
Catalogue 1954 Les catalogues étaient destinés aux revendeurs , toutefois ceux -ci les montraient à leurs clients pour passer commande d’un Jaz qui n’était pas en stock chez l’horloger . Les particuliers pouvaient donc apercevoir brièvement cette page , où l’on voit en haut l’usine historique de Puteaux . Juste en dessous l’ancienne et massive usine SAP de Colmar qui fabriquait les réveils Carat à calibre AB devenus COLMIC , ALSIC et SAPIC . En bas une vue depuis les champs de l’usine du Haut-Rhin en banlieue de Colmar . En 1954 , année de publication de cette photo , pour faire face au développement constant de son activité, Jaz s’implante à Wintzenheim sur un terrain de 40.000 m2 dont 20.000 m2 couverts avec de longs sheds , hérités de la soierie qui avait construit les bâtiments en 1920 . Etrangement Jaz n’a jamais montré la moindre image de sa petite usine d’Annecy , avenue des Romains .
Catalogue 1955 : les trois sites de production de Jaz sont indifférenciés sur cette page
1955 :exception dans la communication de Jaz , cette page montrant la presse de 1o00 tonnes dans a presse grand public .
Catalogue 1962 /1963 page 1 La presse de 100 tonnes se trouvait à Puteaux au rez de chaussée , en raison de son poids et des vibrations qu’elle engendrait , même si les 100 tonnes citées ne sont pas son poids mais sa puissance d’emboutissage. On remarquera -plus haut- qu’en 1955 , la même presse était censée avoir une puissance de 160 tonnes .
Paul Nicolas à l’usine -mère de Puteaux entre les bancs de test des Fanic et Talic Hormis l’énergie et la matière première , Jaz contrôlait , de haut en bas , les divers stades de sa production : c’est l’intégration verticale ; pas tout à fait totale , puisque Jaz n’était pas propriétaire de ses points de ventes , assurés par des horlogers concessionnaires non exclusifs , qui pouvaient vendre également des Vedette , des Oméga , des Bayard , etc . Mais Jaz n’a pas négligé l’intégration horizontale en absorbant ses concurrents , comme Carat , Japy et SMI à Marseille .
Catalogue 1964/1965 page 3
Certes l’usine Jaz de Puteaux a totalement disparu et le quartier est tellement bouleversé que les rues elles mêmes qui l’entouraient ont été supprimées . Néanmoins si vous observez attentivement cette vue satellitaire , vous verrez un entrelacs de chemins , tous nommés voie de l’horlogerie à son emplacement en son hommage et sa mémoire .
L’INDUSTRIE À PUTEAUX au XX° SIÈCLE L’objet de ce petit panorama des industries à Puteaux est d’analyser le contexte de l’implantation de Jaz dans cette commune et d’en cerner les raisons sociales et logistiques .
La ville de Puteaux , commune de l’Ouest parisien , est riche d’un long et prestigieux passé industriel , en particulier dans les domaines de l’automobile avec De Dion-Bouton , mais aussi Unic , Saurer et Daimler-Benz , de l’aéronautique Zodiac Aerospace , de l’armement avec les Ateliers de Puteaux , des encres d’imprimerie Charles Lorilleux , des parfums Coty , etc .
Le nombre de cheminées donne une petite idée de la densité de l’industrialisation en bords de Seine
Une vue générale dévoile une autre forêt de cheminées ; à noter la silhouette de la Tour Eiffel et les deux minarets du palais du Trocadéro de Davioud . En revanche pour le dirigeable , il s’agit un photo-montage fréquent vers 1910 ; on peut trouver la même carte postale , plus tôt , sans ce ballon , puis plus tard avec un avion .
Et pourtant , il y avait bien des dirigeables à Puteaux , fabriqués par Zodiac , de l’autre côté de la place de la Défense , face à l’usine Jaz .
L’adresse de Zodiac était tout d’abord 15 route du Havre , devenue 15 avenue de la Division Leclerc après guerre ; comme l’avenue de l’usine Jaz qui a changé de nom après chaque guerre . Expropriée pour être remplacée par le CNIT , l’adresse du transfert est mentionnée au tampon sur ce papier à en-tête , à savoir Courbevoie , une des communes limitrophes de Puteaux . Jaz fait un choix très différent en se relocalisant en Alsace dans deux usines près de Colmar . Voir notre article sur Jaz et les antonomases .
Sur ce plan apparaît la portion triangulaire de l’usine Zodiac en jaune où le CNIT sera construit expliquant la forme très particulière de cet audacieux geste architectural .
De Dion-Bouton . En 1900 , cette marque est le plus grand constructeur automobile au monde , à l’origine de l’essor planétaire de cette industrie , fournisseur de moteurs pour 200 marques . Une première usine est implantée Quai national , devenu depuis Quai De Dion -Bouton , au bord de la Seine avant de construire une deuxième usine près de Jaz au Rond Point de la Défense pour un total de 4.500 ouvriers . Le nom De Dion est inscrit sur la Tour Eiffel parmi les 72 grands savants français .
L’industriel Charles LORILLEUX (1827+1893) , fabricant d’encres d’imprimerie , a été maire de Puteaux . Comme Jaz plus tard il bâtira un deuxième site sur Nanterre puis 29 dépôts et agences, et 41 usines et succursales en France et à l’étranger.
L’usine de parfums COTY , anciennement Le Jouet Français , dit l’Atelier des mutilés en raison des poilus réinsérés par la facture de jouets et automates , en 1915 , et destinée à concurrencer les jouets allemands , comme Jaz dont les fondateurs avaient clairement formulé leur volonté de battre les horlogers d’outre-rhin . François COTY ( 1874+1934) en inventant la parfumerie moderne , devient un des premières fortunes mondiales , au prix d’une condition ouvrière épouvantable dans ses usines de Suresnes et de Puteaux . Avant de mourir lessivé par la crise de 1929 , son mode de vie fastueux et un ruineux divorce .
L’Arsenal national de Puteaux était désigné par les initiales APX , la plupart des armes et munitions de la première guerre mondiale y ont été fabriquées ou conçus par 6.000 ouvriers . En Angleterre c’est l’industrie alimentaire qui est pionnière dans la rationalisation des chaînes de production , pas du tout en France où ce secteur est très en retard . C’est l’industrie de l’armement qui va mener l’offensive en France , à la Manufacture Saint Etienne et dans les arsenaux nationaux . Faisant apparaître un corollaire souvent oublié dans ce processus : l’interchangeabilité et la standardisation des pièces détachées : cela paraît évident mais c’est nouveau .
Le point commun , à toutes ces industries , est la production à la chaîne provoquant lentement une consommation de masses et non y répondant , comme de récentes études l’ont démontré . Ce n’est pas la demande qui a provoqué la Taylorisation . En produisant des Ford A et Ford T en masse , la Fordisation ne répond pas à une demande pressante des américains moyens mais au contraire leur propose un produit , jusqu’alors tellement hors de portée , qu’ils n’en rêvaient même pas . Comme John Ford , Jaz applique le travail à la chaîne dès ses débuts , fort de l’expérience de son cofondateur Louis-Gustave Brandt , de la famille qui installe la première usine de production de masse pour des montres à Bienne en Suisse . Ivan Benel , l’autre cofondateur de Jaz , explique avoir envoyé des employés s’inspirer des méthodes américaines sur place à travers les USA .
Si Jaz imite Ford dans sa méthode de production et sa cible commerciale . Il y a une grosse différence sur l’attente de son offre , puisque l’horloger répond d’abord à une demande réelle des classes laborieuses qui ont vraiment besoin d’un réveil ponctuel pour aller au travail . Aussi pendant les cinq premières années sont proposés des réveils basiques et multitâches que l’on retrouve au bureau , à la cuisine , au salon , etc . La fiabilité des réveils produits fait le bonheur des acheteurs , pas celui du fabricant qui sature rapidement le marché . Il convient alors de provoquer une demande moins nécessaire en créant la mode dans l’horlogerie comme dans l’habillement , l’ameublement par des offres de pendules et pendulettes décoratives pour chaque pièce de la maison , chaque style et toutes les classes sociales .
Jaz pouvait s’auto-alimenter en énergie comme les usines de batteries et de véhicules électriques DININ de Puteaux et leur machine à vapeur : c’était donc une usine électrique à vapeur .
L’usine Ouest- Lumière en 1901
L’usine Ouest-Lumière en 1920 Les usines pouvaient , aussi bien , se fournir auprès de l’usine d’électricité Ouest Lumière de la rue Volta , qui donnait sur le Quai national près de l’Usine Dion Bouton . Cette différence est à l’origine des définitions que les industriels attribuaient eux mêmes à leurs établissements et qui nous semble incongrues de nos jours : usine à vapeur ou usine électrique , par contraste avec les anciennes usines hydrauliques des pipiers , des horlogers ou lunetiers toutes alimentées par La Bienne qui traverse Morez puis Saint Claude , par exemples .Voir notre article sur les usines Odo à Morez . Avant la nationalisation du secteur électrique par le Général de Gaulle en 1946 , ce ne sont pas moins de 1450 entreprises françaises privées qui coexistent pour assurer la production, le transport et la distribution d’électricité et de gaz aux industriels d’abord et aux particuliers , ensuite . Des usines fabricants de l’électricité fournissaient localement les usines qui n’étaient pas autonomes au niveau énergétique .
Les cafés et Tapiocas Rihal avait donc une usine à vapeur à Puteaux
La fameuse inondation qui a frappé Paris en 1910 a touché tous les riverains de la Seine
En s’installant sur les hauteurs de Puteaux , Jaz échappait aux inondations …
…mais ne profitait pas directement du transport commercial fluvial par péniches qui apportaient , entre autres , la houille aux usines électriques ou à vapeur qui , au final ou plutôt à la source, étaient toutes des usines à charbon . Sur cette carte postale : une grue de transbordement et la cheminée de l’Usine Électrique l’Ouest Lumière à l’horizon .
Le porteur de cette action était déjà contraint d’assumer l’activité de fabrication des savons mous et durs , des huiles de pieds de bœuf et autres denrées glamours comme la gélatine , on peut comprendre que l’imprimeur n’est pas voulu l’accabler d’avantage en optant pour Usine de Puteaux plutôt que de choisir le difficile à entendre : Usine Putéolienne . LES CONFLITS SOCIAUX chez JAZ ( article en préparation )
Les GAILLARD une dynastie d’horlogers bijoutiers
Le passage Choiseul , avec ses 190 mètres de long et ses 3,9 mètres de large , est le plus long de Paris . Edifié en 1825/27 , il était dans un tel état de décrépitude en 1936 que Louis – Ferdinand Céline , qui y vécut son enfance , l’immortalise sous le nom de Passage des Bérésinas dans Mort à crédit . Heureusement une restauration importante et réussie du Passage Choiseul a eu lieu de 2013 à 2017 . Meilleure allure , meilleure fréquentation , meilleure visibilité à l’extérieur , superbe luminosité à l’intérieur , sont autant d’atouts qui marquent la renaissance du Passage Choiseul , lequel abrite au numéro 57 la bijouterie horlogerie Choiseul . Bel écrin pour abriter la dernière adresse d’une dynastie d’horlogers : sur quatre générations : les GAILLARD dont les cousins LECLOU étaient également horlogers .encart publicitaire des années 20
Marcel GAILLARD 1911 médaillé de l’Ecole d’horlogerie de Cluses promotion 1897/1900 Boutique de la première génération , sise 95 ( actuel 21) rue de La Chapelle dans le XVIII°à Paris , avec appartement à l’étage . La conformation de ses vitrines est typique de son époque : lettres bombées en émail collées à l’extérieur sur les vitres , pas de publicités mais un maximum d’objets présentés , au point de ne plus voir l’intérieur du magasin ; dans la vitrine de gauche en haut : les médailles et bijoux ; en bas : les montres à gousset ; dans la vitrine de droite : les réveils à cloche et pendules de cheminée . Pas de Jaz puisque la firme est fondée en 1921 , donc postérieurement .
Boutique à la Médaille d’Argent en 1940 , 95 rue de la Chapelle . Vitrine de droite on devine malgré le reflet une pancarte Jaz derrière la vitre et à l’extérieur une plaque émaillée Jaz première génération – tout à gauche – répond à une plaque Oméga tout à droite
intérieur de la boutique en 1947 : on notera la présence d’un éphéméride mural Jaz , hélas , un peu caché par le thermomètre -baromètre en marbre .
Louis GAILLARD 1950 diplômé Ecole de Cluses promotion 1924/1927 Les années 50 marque l’apogée de Jaz , comme en témoignent les nombreuses publicités qui ornent la boutique de la deuxième génération des GAILLARD . En 1945 , la rue de la Chapelle fut scindée en deux , sa partie sud prenant le nom rue Marx Dormoy : la numérotation s’en trouva modifiée et la boutique qui était au 95 se voit attribuée le numéro 21 que l’on devine derrière la première vitre tout en haut ; en revanche le voisin a gardé le numéro 95 en façade .
En haut à gauche : une plaque émaillée si délavée que ses inscriptions sont à peine visibles : elle prouve toutefois une affiliation à Jaz qui remonte au moins aux années 35/37 . En haut à droite trône au contraire , entre deux carillons Vedette , la toute récente enseigne lumineuse de 44 cm de diamètre qui arbore le jaseur boréal de René RAVO devenu pendant la guerre le logo de Jaz . Très courante à l’époque , puisque Jaz ne produisait pas ce type d’horloges qui connaissaient un grand succès à l’époque , la proximité avec les carillons Vedette s’explique aisément par l’accord conclu entre Jaz et Vedette en 1949 . En revanche les six belles plaques qui ornent les bas de caisse ont été fabriquées sur mesures pour cette boutique qui est , à notre connaissance , celle qui affiche le plus de publicités pour Jaz .La boutique au 21 rue de la Chapelle en 1954 et ses magnifiques panneaux Jaz
en 1957 la diversification s’étend au briquet Flaminaire
Cette carte publicitaire postérieure montre que , si la plaque émaillée Jaz est toujours présente , les six panneaux de bas de caisse ont été remplacés par d’opportunes vitrines permettant de présenter plus de produits en vente . On notera l’amusant texte conçu par Louis Gaillard , à la première personne , à propos de sa pendule électrique qui « donnait » l’heure au quartier , ce qui n’est pas exagéré . Effectivement la boutique se trouvant au point culminant de la très longue rue de la Chapelle , cette horloge pouvait être vue depuis l’avenue Max Dormoy ; subsiste d’ailleurs , en place actuellement , un panneau lumineux Citizen qui permet de s’en rendre compte . En général ce sont les beffrois des mairies , des hôpitaux ou les clochers des églises qui rythment les heures d’un quartier , or de l’autre côté de la rue , presque en face l’établissement des GAILLARD , se trouve la Basilique Sainte Jeanne d’Arc qui aurait dû tenir ce rôle sauf qu’elle restera inachevée de 1930 à 1964 et que son absence de clocher traditionnel et d’horloge laissait place « à la médaille d’argent » pour assurer ce service .
Le nom de la boutique est extrêmement bien choisi puisqu’il semble faire allusion à l’activité de bijoutiers qui vendaient beaucoup de médailles en or et argent , souvent religieuses , mais les initiés savaient qu’il s’agissait de la médaille d’argent obtenue en fin de cycle d’études à Cluses par Marcel puis Louis Gaillard qui , par extraordinaire , ont été successivement deuxièmes de promotion de cette école à la réputation internationale .Monsieur Gaillard devant sa boutique en 1968 et sa petite famille à la fenêtre à l’étage
Olivier (à gauche) et son père Jean Claude GAILLARD diplômé de l’ENHC – Ecole Nationale Horlogère de Cluses , promotion 1952/1956 – dans sa boutique atelier du passage de Choiseul . Rares sont les familles d’horlogers qui ont survécu à l’invasion dévastatrice du quartz nippon , aussi ce type de magasin fait notre bonheur . On n’est pas reçu par de simples changeurs de piles – même s’ils assurent ce service évidemment- mais de vrais horlogers qui peuvent légitimement exposer les superbes outils des générations précédentes et vendre pendulettes d’officier , goussets , etc . Leur sellier maroquinier pourra réaliser un bracelet de montre entièrement sur mesure et selon votre choix le plus particulier . Spécialisés dans la réparation de montres mécaniques, anciennes ou récentes quelque soit leur marque , ainsi que de pendules , ils sont également distributeurs de nombreuses marques suisses , allemandes ou françaises telles que Junghans , Junkers , Zeppelin , Claude Bernard ,Timberland , etc . Nous adressons nos remerciements les plus chaleureux à Olivier et au regretté Jean-Claude Gaillard ( + 2018) qui ont bien voulu nous confier les documents ci-dessus et pris le temps de nous guider comme ils le feront pour achats et réparations dans leur boutique .
Bijouterie Horlogerie CHOISEUL 57 passage Choiseul 75002 Paris 01.42.96.07.50 site de la bijouterie http://www.bijouteriechoiseul.com/
du lundi au vendredi de 10H30 à 18h contact@bijouteriechoiseul.com
Horlogerie Bijouterie AUBRUN à Chauvigny 1920 à 2000
Nous devons l’essentiel de cet article à Max AUBRUN ex-conservateur des musées de Chauvigny et co-auteur du remarquable ouvrage de 460 pages : CHAUVIGNY 1851- 1970 120 ans de photographies . Nul n’était mieux placé que lui pour retracer l’histoire de la bijouterie AUBRUN fondée par son grand père Maxime AUBRUN , par ailleurs maire de cette petite ville de la vallée de la Vienne et successeur de Henri BOZIER l’horloger bijoutier de la rue du Marché . Son fils Pierre AUBRUN reprendra le flambeau qui le transmettra à son tour à son propre enfant Max AUBRUN qui – par chance pour tous – a fait œuvre d’historien pour sa ville et sa famille : qu’il en soit remercié !
L’identification des pendules , aux styles les plus caractéristiques , apparaissant dans cette vitrine permet de dater cette photo un peu au delà de l’estimation de l’auteur puisqu’elles sont toutes extraites du catalogue 1964/65 .
Les réveils , à cloche surmontés d’un anneau , qui sont bradés ne sont pas des Jaz , en revanche le réveil géant est bien un Jaz de vitrine , du même modèle que celui du Raja de Nanpara ; à n’en pas douter il n’est pas bradé mais fait la promotion des Jaz que les AUBRUN distribuait dès avant -guerre .
Max sera , plus tard , le troisième AUBRUN à la tête de l’horlogerie bijouterie jusqu’à sa fermeture .
il n’est pas bien difficile d’identifier une LUMIC à son néon annulaire allumé
Trois sachets de réparations au nom de Maxime AUBRUN , modèle 1938 , format 11 x 7,5cm
Galerie des Jaz mécaniques de 1921 à 1942
Galerie chronologique des réveils et pendules à poser de 1921 à 1942 ne portant donc pas encore au cadran de jaseur boréal au dessus du logo Jaz . Les modèles de transition comme les JOLIC , LEGIC , TOURIC , AFRIC , ARGIC , NERVIC , NOVIC et VERDIC existent également avec le jaseur à queue basse au dessus du logo Jaz , vous les retrouverez donc aussi dans la galerie des Jaz mécaniques de 1943 à 1967 . Les minuteurs et réveils de voyage font l’objet de galeries spécifiques . CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR ACCEDER A L’ARTICLE CORRESPONDANT
CALIBRE B circa 1919-1924



Le calibre B est le second calibre réalisé par la C.I.M.H. ,effectivement sa fabrication est antérieure à sa commercialisation en 1921 . Sa durée de vie fut assez courte puisque s’il a coexisté avec le calibre D qui le remplace totalement dès 1924 . Toutefois on peut trouver quelques calibres B postérieurement à cette date . Vers la fin des années 60 , le calibre D a remporté un tel succès que la marque elle-même, le présente comme étant son premier calibre , effaçant totalement la trace des prédécesseurs , à savoir le A qui n’était certes qu’un prototype jamais commercialisé mais aussi ce B qui a tout de même servi pendant 4 ans …Il se définit comme suit : 30 heures à réveil , échappement Roskopf , barillets démontables. On peut considérer le calibre A comme un prototype dont l’échappement à impulsions partagées dit « à ancre suisse » s’avéra trop complexe à usiner . En outre comme on le voit sur cette figure n°40 , les palettes B et C sont obligatoirement d’onéreux rubis qui vont s’user .
En 1798, un horloger bisontin, L. Perron, imagine un échappement dont les fonctions sont à peu près les mêmes que celles de l’échappement à ancre , mais dont les palettes en rubis sont remplacées, pour des raisons d’économie, par des goupilles en acier. Ce type d’échappement est choisi en 1867 par G. F. Roskopf pour la fabrication de sa montre bon marché, qui fit sensation à l’époque. Cette montre apportait, au point de vue construction, des simplifications intéressantes comme la suppression d’un rouage et elle était , en outre , très robuste . Le calibre B est donc doté de l’échappement à chevilles popularisé par Roskopf au point de lui laisser son nom sans en être réellement l’inventeur , grâce à « La Prolétaire » comme il avait nommée sa montre au succès mondial . Plus simple , l’échappement Roskopf avait donc fait ses preuves de simplicité et de robustesse . Il est caractérisé par l’absence complète de rubis . Les dents des roues d’échappement en acier agissent contre deux goupilles cylindriques en acier. La fourchette donne les impulsions au balancier en agissant contre un doigt en laiton. Il est évident qu’à conditions égales, cet échappement exige davantage de force que l’échappement à palettes en rubis. C’est précisément pour cette raison que Roskopf avait prévu une construction qui permettait de loger un grand barillet dans le mouvement ,or le calibre B ne manquait pas de puissance avec son gros ressort . On peut rappeler ici l’adage bien connu : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. L’échappement à chevilles a sa place dans un réveil de fabrication simplifiée visant au prix modique et robuste , exactement ce que cherchait Jaz à ses origines !
Si aucun brevet n’est donc déposé pour le calibre A , le brevet du calibre B est d’abord déposé à l’étranger : le 6 Septembre 1919 au Royaume Uni et en Suisse , le 8 Décembre 1919 au Japon et le 20 Mai 1920 aux USA . La demande de brevet est déposée pour la France auprès de l’ONPI le 3 Août 1920 et obtenue le 12 Mars 1921 . Le calibre B va équiper des modèles tels que le CLASSIC ou le CLUB jusqu’en 1924.
CALIBRE D 1921 à 1954
Depuis sa création, JAZ n’a cessé d’innover en matière de technologie pour proposer des réveils et pendules adaptés au plus grand nombre . Le calibre D apparu en 1921 , fut sans nul doute le plus grand succès de la marque et sera employé dans la plus grande partie des modèles pendant une trentaine d’années . Comme sa nomenclature l’indique , le D n’est pas le premier calibre créé par Jaz . A partir de 1924 il équipe le CLASSIC , le premier réveil Jaz jusqu’alors doté du calibre B . Le calibre A n’était qu’un prototype jamais diffusé et remplacé par le B lors des premières commercialisations en 1921 . Le calibre C n’existe pas . Son successeur est le calibre U et ses dérivés en usages de 1955 à 1967 .
La version 11D est doté de trois rouages supplémentaires – encadrés en rouge – pour arborer une trotteuse sur le TROTTIC .
En 1951 , le calibre D sert à illustrer le chapitre réveil du célèbre Livre Jaune de l’Horlogerie , voir l’article que nous lui avons consacré .
Il fait partie de la catégories des gros calibres, 30 heures voire 45 heures d’après certains documents des années 30 . On le voit apparaître également sous la dénomination de calibre 1D ou de Grand Calibre Courant à ses débuts . Il est la base d’autres calibres adaptés selon le type de modèle à réaliser.
En observant la platine, on voit apparaître différents marquages. Le premier: « Mod.D » ou « cal.D ». Sur le marteau dit « battant » , la date de fabrication: trimestre et année (ex. 3 – 49) Pendant la guerre le laiton des platines et rouages est remplacé par des alliages dit » blancs » comme pour ce CARRIC de 1945 . Un exemplaire de calibre est le porte -bonheur de Jean-Luc Mélenchon , voir notre article .
Le calibre D est composé d’un peu plus de 50 pièces. Il a fait l’objet de nombreuses variantes :
- 3 D: répétition, sonnerie sur cloche ø 9,5 cm exemple TRIPLIC
- 10 D: sujet animé, sonnerie sur cloche ø 9,5 cm exemple BABIC 1946
- 11 D: trotteuse centrale, sonnerie sur cloche ø 9,5 cm exemple CROISIC
- 12 D: sans trotteuse, sonnerie sur cloche ø 13,5 cm exemple POTIC
- 13 D: avec trotteuse centrale, sonnerie sur cloche ø 13,5 cm exemple JAZIC
- 14 D: sujet animé, sonnerie sur cloche ø 13,5 cm exemple FABLIC
- 18 D: sonnerie sur clochette, exemple DUPLIC
- 20 D: sonnerie à musique deux exemples CAMIC et MUSIC
- 22 D: mouvement en Durilium exemples KINIC et MINIC
- 24 D: sonnerie sur clochette, exemples FURIC , DELTIC , BARIC
Plaque émaillée JAZ circa 1921
Grande plaque émaillé Jaz , modèle de rue , tôle émaillée par « Email Renaud Morez Jura » , format 60 x 46 cm , poids 2,580 kg . Le réveil reproduit est le tout premier Jaz , un CLASSIC non lumineux et la mention » réveil de précision » est le slogan initial de la marque en 1921
Version en espagnole , origine Buenos-Aires (Argentine )
L’émail est arrivé à Morez en 1755 par la Suisse pour les cadrans d’horloges comtoises d’abord , puis pour les cœurs de cimetière , les plaques et numéros de rue , les plaques publicitaires , les tableaux et enfin les plaques publicitaires . En 1850, la ville de Morez comptait 4000 habitants et 18 sociétés horlogères , qui produisaient 60 000 horloges par an. En 1935 , 400 personnes travaillaient l’émail à Morez dont une centaine pour l’émaillerie Renaud.
Spécialement avec ces plaques de rue , le choix de la Compagnie Industrielle de Mécanique Horlogère « C.I.M.H. » de choisir JAZ comme nom commercial apparaît comme extrêmement judicieux . Sa brièveté , une seule syllabe de trois lettres , se voit de loin . La comparaison avec les autres plaques de rue quasi illisibles sur ces cartes postales est criante . Le nom JAZ étant vite devenu synonyme de réveil , outre la publicité faite à la marque , elle permettait d’identifier de loin la boutique d’un horloger . En se limitant à trois lettres ,on ne peut s’empêcher de penser que la CIMH s’est inspiré de LIP qui l’avait précédé de 20 ans dans le monde de l’horlogerie . Voir les autres plaques émaillées Jaz .
REVUE VENDRE, page 70 , Janvier 1929 . Revue Mensuelle , professionnelle sur abonnement . « Tout ce qui concerne la vente et la publicité »
CLASSIC « 1919 » ( 1921 à 1937)
CLASSIC , originellement appelé le « JAZ », premier réveil de la C.I.M.H., Compagnie Industrielle de Mécanique Horlogère , première raison sociale de la future JAZ S.A . Mouvement mécanique, calibre B. Corps en métal nickelé , trotteuse entre l’axe central et le 6 , petit cadran de la sonnerie de réveil sous le 12 . Diamètre 12,5 cm . Consultez notre article sur la rénovation d’un CLASSIC . Ce modèle était en vente au prix de 27 fr. pour le modèle avec cadran blanc non lumineux et 37 fr. 50 pour le modèle avec aiguilles et cadran lumineux ( ci -dessus au premier plan ) .Dans les années 60 , JAZ communique en début de catalogues en donnant les grandes dates de son histoire débutée en 1919 avec la fondation de la CIMH et « la naissance »(sic) du CLASSIC mais sa mise en vente ne commencerait qu’en 1921 , en outre pour faire court ils le présentent comme équipé du calibre D alors que les premiers modèles sont dotés d’un calibre B . Le CLASSIC sera au catalogue jusqu’en 1936 dans la gamme des » Grands réveils » et on le trouve même encore sur les tarifs de 1937 en compagnie du REPLIC avec lequel il convient de ne pas le confondre .
CLASSIC , REPLIC , MODIC et BATIC . Effectivement , comme son nom l’indique , ce dernier est la réplique du CLASSIC mais en plus petit avec un diamètre de 11 cm contre 12,5 cm pour son aîné . En 1923, il n’existait encore que 2 modèles de JAZ : celui qu’on appellera plus tard le CLASSIC et un modèle plus petit qui deviendra le REPLIC . Ces 2 modèles étaient disponibles en version cadran dit blanc ou lumineux .
Dans un livret destiné aux horlogers, le JAZ est présenté comme « une nouveauté constituée d’éléments massifs et robustes, bien que légers dans l’apparence des formes « . Effectivement au début du XX° siècle les gros réveils comtois dominaient encore le marché de l’horlogerie domestique avec leurs silhouettes caractéristiques coiffées d’une, souvent deux , cloche à leurs sommets , le tout surmontée d’une bélière .
Le CLASSIC est donc révolutionnaire avec sa cloche constituée par le dos même du réveil qu’un marteau , désormais interne , vient frapper . La forme très spéciale de cette cloche arrière présente en sa partie centrale un enfoncement où viennent se loger les clés et les boutons, ce qui permet de suspendre le « JAZ » contre une paroi plane. Cette cloche est « remarquable par son timbre clair et sa forte sonorité » » Un nickelage abondant, suivi d’un polissage soigné, achève de donner au « JAZ » ce cachet spécial d’élégance et de chic qui caractérise l’article riche » .
Pour arrêter les cloches extérieures il fallait pivoter un crochet qui bloquait la sonnerie , dorénavant le bouton au sommet est gage de facilité . Autre grande nouveauté après la Grande Guerre , les aiguilles et les chiffres deviennent lumineux par l’emploi d’une peinture luminescente dans l’obscurité , légèrement radioactive d’abord au radium puis au tritium , qui avait été utilisée pour certains cadrans de bord des pilotes de l’Armée de l’air .
Le CLASSIC était vendu dans cette boîte en carton illustré , accompagné d’un dépliant expliquant son fonctionnement , vantant ses mérites et plus largement ceux de la marque Jaz . Format 13 x 14 x 6,5 cm .
Ce prix de 53 Francs pour un Classic lumineux correspond au tarif rose de 1934
Evidemment la boîte du CLASSIC est la plus grande de cette série et les autres boîtes sont proportionnelles aux réveils contenus .
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