Jaz pendulette non-identifiée gamme des Tirages Limités 1952

JAZ pendulette non-identifiée , gamme des Tirages Limités , quatre colonnes torsadées , colonnes / terrasse / voute en laiton doré , lunette trapézoïdale bleu à décor floral , mention Made in France en bas de cadran , aiguilles phalliques , aiguilles et points lumineux , calibre K sans fonction réveil , 11 pierres , échappement à ancre , autonomie 8 jours / 8 days , vitre en verre biseauté , platine du mouvement gravée en creux 51 pour 1951 , largeur en haut 10,5 cm , largeur de la terrasse en bas 9,5 cm , hauteur au milieu de la voute 9,7 cm , poids 745 gr. 

Le catalogue Jaz 1952 est le seul , d’après guerre, qui manque à notre collection et étrangement aucun des grands collectionneurs de Jaz n’en possède non plus. Nous pouvons imaginer qu’il s’y trouve, mais sans certitude puisqu’il n’apparaît ni dans les tarifs, ni dans les factures, ni dans les Jazettes de cette période et à ce jour il est l’un des deux seuls exemplaires connus avec celui de Pierre Frédéric CAMPEROS . Néanmoins nous pouvons, de manière certaine, affirmer qu’il appartient à la catégorie des Tirages limités dont il présente toutes les caractéristiques, particulièrement le calibre K qui est spécifique à cette catégorie. On notera que si cadran est proche de celui du rare COQUIC, il est spécifique à ce modèle puisqu’il est lumineux  contrairement à celui conçu par Tita Terrisse. La fragilité du décor floral peint est-elle à l’origine de sa courte carrière?

Boîte prototype par Enric CROUS-VIDAL circa 1951 /1952

boîte prototype CROUS - VIDAL (1)Boîte prototype par Enric CROUS -VIDAL , consultez l’article que nous consacrons à cet artiste . Format 14,1 x 12,3 cm , épaisseur 6,7 cm d’épaisseur  , poids 90 gr .

Boîtes de DUPLIC et TORPIC  1951 et 1952 , directement inspirées de ce prototype. Sans doute pour des raisons de coût , le principe du motif décoratif en biais et le motif central avec deux jaseurs , en miroir inversé, a été simplifié en motif horizontal qu’il suffisait de découper à volonté sans cadrage et ajustement complexes sur la boîte .    boîte prototype CROUS - VIDAL (2)Technique employée : peinture en reliefs au pinceau et pochoirs , sur papier épais .boîte prototype CROUS - VIDAL (3)boîte prototype CROUS - VIDAL (4)Nous l’avons constaté sur d’autres prototypes réalisés par Crous-Vidal pour des marques de parfums comme Revillon : il appose fréquemment son travail sur des boîtes déjà existantes de la marque concernée.  Ce type de décor a été très peu employé et pendant un temps très court :  1950 /1951 . Cette chronologie correspond d’ailleurs aux boîtes des DUPLIC et TORPIC , évoquées plus haut .boîte nervic trancheDe ce style nous n’en connaissons que cette boîte pour NERVIC .boîte prototype CROUS - VIDAL (5)boîte prototype CROUS - VIDAL (6)boîte prototype CROUS - VIDAL (7)

Grande boîte prototype par Enric Crous -Vidal

boîte prototype Crous-Vidal (2)Grande boîte prototype par Enric CROUS -VIDAL , consultez l’article que nous consacrons à cet artiste . Format 21,4 x 18,7 cm , épaisseur 4,6 cm d’épaisseur  , poids 150 gr .                                                                                                                                   Ce prototype élégant ne fera pas pourtant l’objet d’une production par Jaz .boîte prototype Crous-Vidal sommets et creux L’artiste avait réussi à créer une impression de relief ondulant , avec des sommets et reliefs , qui s’inversent de gauche à droite et de bas en haut .boîte prototype Crous-Vidal (1)Comparaison de taille avec un RIDIC .boîte prototype Crous-Vidal (3)Une seule face est décorée boîte prototype Crous-Vidal (4)Technique : peinture au pinceau et pochoirs , sur papier épais .boîte prototype Crous-Vidal (5)Entièrement réalisé à la main , ce travail est d’une précision et d’une netteté absolument impressionnantes . boîte prototype Crous-Vidal (6)Sous cet angle apparaît plus évident l’effet optique recherché par l’artiste.boîte prototype Crous-Vidal (7)La base de ce prototype sort déjà de l’ordinaire , par sa grande taille inusitée et par le décor de base peu courant : voir ci-dessous .


1950 boîte Nervic tranche Ce type de décor a été très peu employé et pendant un temps très court :  1950 /1951 . De ce style nous n’en connaissons que cette boîte pour NERVIC . IMG_7729 (Copier)Décor noir et blanc sur fond gris-bleu .

Robert Bousquet l’Horloger de Roubaix

Cet article est basé sur les travaux des Ateliers Mémoire de Roubaix et la plupart des documents sont issus des archives de Madame Edyth Bousquet , fille de cet horloger-bijoutier hors normes  : nous les en remercions . Ces ateliers sont remarquables par leur qualités documentaires et pionniers par l’intérêt qu’ils portent aux commerces , les grands oubliés des monographies communales . Nous essayons pour notre part de contribuer à cette branche de l’Histoire avec notre rubrique des horlogers affiliés à Jaz . On y verra aussi un exemple remarquable et détaillé de l’évolution d’un commerce de détail en horlogerie- bijouterie , des origines jusqu’au delà de sa fermeture , comme il y en a tant eu en France au XX° siècle . Enfin , vous le verrez en fin d’article , il nous permet d’éclairer toute une page d’une Jazette de 1946 .

Robert Bousquet voit le jour à Paris en 1909 . Devenu apprenti en horlogerie bijouterie , après ses études il épouse Ludivine Nys , elle même  secrétaire sténo dactylo dans un restaurant parisien , en 1930.

Bousquet première boutique Son épouse étant originaire de la rue du Collège à Roubaix , il décide d’ouvrir sa propre bijouterie horlogerie en Février 1932 , au 42 rue de la Vigne , dans un petit commerce qui était auparavant un petit magasin de meubles. Le couple Bousquet – Nys choisit son enseigne  en raison de la toponymie de leur rue : Au Carillon de la Vigne .bousquet café et voitureIls ont le sens de la communication et offrent le café à tous les visiteurs , en n’omettant pas de bien l’afficher en façade de la boutique . Ils vont jusqu’à fixer un carillon factice géant sur la galerie de sa voiture . foire de Lille 1946En 1946 , sur leur stand à la Foire Commerciale Internationale de Lille , le couple Bousquet pose  sous une rangée de murales électriques , derrière un long carillon en bois . Ils organiseront leur propre Salon du Bijou à Roubaix , cette même année , comme Jaz s’en fera l’écho dans la Jazette n°10 .

Grâce à notre importante banque de données sur l’horlogerie française de gros , réveils et pendules , nous avons réussi à identifier les grande garnitures à droite de leur stand .mequinionNous les attribuons par analogie de style , que confirme des aiguilles et index identiques , à des créations du célèbre artiste Art Déco Roger Mequinion , nouvelle valeur montante des salles des ventes , en revanche l’horloger- fabricant  reste encore inconnu .Foire Lille 1946

Le savoir faire professionnel de Robert est reconnu de sa clientèle. Les affaires fonctionnent de façon très satisfaisante, si bien que son jeune frère Henri est appelé en renfort ; il vient l’aider au SAV horlogerie dans la boutique et emménage dans une maison voisine.

Edyth , la fille de Ludivine et de Robert naît en 1952 .bousquet boutiqueD’évidence sa petite boutique n’est plus adaptée à son activité sans cesse croissante . Le café de l’Univers , célèbre à Roubaix , qui se libère sur la Grande Place est une opportunité qu’il ne laisse pas échapper et qu’il investit en 1953 .

SONY DSCLe magasin est installé au rez de chaussée ; au 1° étage sont aménagés bureaux et archives comptables ; au 2° étage se trouve l’atelier d’horlogerie , heureusement desservi par un monte charge .

Le couple conserve son appartement rue de la Vigne , le temps d’aménager le 1° étage du bâtiment de la Grand Place . Ludivine et Robert n’y emménageront que bien plus tard , en 1957 .vitrines BousquetD’une surface de vente de 95 m2 , la vaste boutique lui permet d’étendre sa gamme d’orfèvrerie , de joaillerie , de cadeaux et d’y joindre les trophées sportifs . Il développe également ses sélections en proposant des montres de marques prestigieuses , comme Lip , Tissot , Seiko , Breitling , Omega , ainsi que des réveils et horloges Jaz .SONY DSCDépositaire exclusif des produits Jaeger-LeCoultre , il présente un choix énorme avec 1000 montres exposées dans ses quinze vitrines ! Robert Bousquet reçoit la croix de chevalier de l’Ordre du Mérite Commercial en 1954 .RB BRLe titre de Bijoutier de Roubaix pourrait paraître prétentieux , en fait cela permet juste un petit ambigramme à symétrie axiale ou effet miroir , accentué par une couronne , entre les propres initiales de Robert Bousquet et celles de Bijoutier de Roubaix . bousquet voiture On voit son véhicule stationné devant son magasin et en vignette . Mais il reste modeste dans ses choix puisqu’il choisit une Henry J. par Kaiser qui est une des rares américaines bon marché .club du commerce Il crée le « Club du Haut Commerce de Roubaix » qui regroupe les principaux commerçants du centre ville et en devient le président.exactitude bousquetImaginatif , Robert Bousquet créé le concours de l’exactitude , à la fin des années 50 soit 40 ans avant celui de Vedette . Ce concours, réservé aux écoliers de Roubaix, consiste en une rédaction de textes sur l’exactitude . Très populaire auprès des roubaisiens , il est reconduit d’année en année , de 1956 à 1963 . Il distribue lui même des bulletins de participation aux élèves enthousiastes et décore une de ses vitrines aux couleurs de LIP , de son  concours et des ses cadeaux comme  l’hélicoptère de la Sabena au dessus de l’Atomium du  prospectus de l’Exposition Universelle de 1958 à Bruxelles où Jaz sera récompensé de la médaille d’Or ..sabena bousquetLes lots sont nombreux : une montre en or , un livret de Caisse d’Epargne de 10.000 anciens francs , un voyage pour visiter l’usine Lip à Besançon et y rencontrer M. Fred Lip en personne , un déplacement en hélicoptère de la compagnie Sabena à l’Exposition Universelle de Bruxelles de 1958 et de nombreux autres cadeaux de valeur pour les gagnants suivants.bousquet 1 Bousquet est vice président de la chambre de commerce de Roubaix et membre agréé du Haut Commerce de France; il fait partie de l’Elite des horlogers bijoutiers de France , une création de Paul Nicolas , par ailleurs directeur de Jaz .bousquet sportif En haut : Monsieur Bousquet avec d’autres dirigeants de club sportifs: il était lui même président du lutteur club de Roubaix. En bas : Robert Bousquet à gauche avec des lutteurs sur fond d’horloges murales dans sa boutiqueSONY DSC Robert Bousquet avait une qualité rare dans son métier : l’humour , si bien qu’il n’hésite pas un seul instant , lorsque le journal régional , Nord Eclair , lui propose de rédiger un article « Poisson d’Avril » pour les lecteurs du quotidien en avril 1965 .

Le scénario est celui-ci : un bus effectue des manœuvres en marche arrière pour éviter un chantier de travaux mais le moteur s’emballe ; le bus recule très brutalement et vient fracasser la vitrine de la bijouterie , par chance à un endroit qui permet tout de même de bien voir la boutique et ses publicités  .SONY DSCLe 1er Avril 1966 , nouveau scénario : quelques mois avant la coupe du monde de football , qui a lieu à Londres cette année là , le trophée Jules-Rimet est dérobé lors d’une exposition à Westminster . Scotland Yard retrouve le précieux objet convoité et décide de l’exposer à la bijouterie R. Bousquet sous haute surveillance policière britannique . La base de l’histoire est vraie mettant toute l’Angleterre est en émoi et Scotland Yard chargé de l’affaire. La chute de l’histoire est plus  rocambolesque que le poisson d’Avril de Bousquet : Le 20 mars 1966 , un petit chien nommé Pickles  retrouve le précieux objet lors de sa balade nocturne dans un cottage de South Norwood , quartier au sud-est de Londres.

Le petit bâtard noir et blanc est fêté comme un héros et son propriétaire , David Corbett , se voit offrir un billet pour la finale et un an de croquettes ; à droite devant la tombe de Pickles , de nos jours .  Voyez cet article du Parisien : l’histoire finit mal pour le chien et la Coupe et ses 3,8 kg d’or , encore volée en 1983 au Brésil , puis jamais retrouvée.

En 1967, toujours dynamique et en avance sur son temps , il prolonge l’ouverture de son magasin en nocturne jusqu’à 21h30 le mercredi , comme la plupart des commerçants du centre ville .René BousquetRobert est un homme de communication . Lors du salon des arts ménagers , à la foire de Lille, il présente son stand à la célèbre Jacqueline Joubert , speakerine de l’ORTF et mère de Antoine de Caunes . Sur la photo de droite , il fait admirer un de ses bijoux à la chanteuse Jacqueline Boyer , fille des chanteurs Jacques Pills et Lucienne Boyer  , qui  remporte le Concours Eurovision de la chanson pour la France,  avec la chanson Tom Pillibi en 1960 . SONY DSCDocuments archives municipales de Roubaix

En 1971, Robert Bousquet tombe malade , est hospitalisé à la clinique St Jean de Roubaix et part ensuite en convalescence dans le sud de la France . A la fin des années 70 , Max Revel est nommé président du conseil d’administration de la S.A. Bousquet , qui en 1981 dépose une demande de permis de construire pour la transformation du magasin.bousquet 1981Les façades vont être rénovées avec des huisseries neuves et des rideaux de fer anti effraction . On notera l’emploi de matériaux luxueux comme la pierre de la carrière de Corton en Côte d’Or , une miroiterie fumée bronze , des peintures laquées noires et des vitrines en acajou verni . Le résultat est magnifique mais a coûté 210.000 francs . Est ce dû à cet investissement de rénovation trop important ou au début d’une situation économique locale difficile ? Toujours est il que le magasin cesse son activité au début des années 90 . la griffe d'orLa Griffe d’Or reprend le magasin au milieu des années 90 , altérant l’aspect chic du magasin mais il vrai qu’ il s’agit d’une simple boutique de cadeaux , petits bijoux , montres bas de gamme et listes de mariage . Le succès n’est pas au rendez-vous et le commerce ferme , très peu de temps après son ouverture. karitéEn revanche l’enseigne «  Karité » institut de beauté spécialisé en centre de minceur , d’esthétique, de bien-être, de relaxation , qui a repris les lieux en 1998 est toujours en activité de nos jours .Jazette n°10 Avril 1946 page 4Jazette n°10 Avril 1946 page 4

Ce long préambule nous permet d’éclairer cette dernière page de la Jazette d’Avril 1946 . Nous savons dorénavant qui est cet horloger haut en couleurs qu’est Robert Bousquet , signataire de cette lettre à Paul Nicolas ; La silhouette est donc celle de Yvonne Dys , comédienne, qui aura également une petite carrière télévisuelle et cinématographique , dont on comprend mieux la présence quand on se rend compte qu’elle porte le nom de jeune fille de Madame Bousquet et l’on voit déjà apparaître le frère en gardien de nuit . Ce petit Salon du Bijou à Roubaix , en 1946 , n’a pas marqué les mémoires , pas même  l’histoire locale puisque les Ateliers de Mémoire n’en parlent pas . Mais il montre le dynamisme de ce commerçant hors normes qui réussit à faire venir Victor Provo , maire de Roubaix de 1942 à 1977 et futur Sénateur du Nord . Dès son retour de camp de prisonniers en 1940 , il  rejoint la Fédération socialiste clandestine du Nord . La Résistance, à laquelle il a immédiatement adhéré,  lui demande d’accepter le poste de Maire dont il fait un foyer actif de la clandestinité . Reconduit à ce poste par les instances de la Résistance à son poste de maire en 1945 , il se présentait donc le lendemain de l’inauguration du salon pour la première fois devant les électeurs : preuve que rien ne résistait à ce Bousquet , même pas les grands résistants .

 

Usine de Puteaux 1919 à 1964

Carte_France_geo_dep2Les implantations géographiques de Jaz sont de deux ordres : les sites de productions et les bureaux d’administration . Les lieux de productions comprennent : l’usine de Puteaux , l’usine SAP de Colmar , l’usine-laboratoire de Nanterre , l’usine de Wintzenheim , la petite usine d’Annecy , le site des montres à Villers le Lac pour la France . Pour l’étranger : l’usine indienne SIFCO Jaz/Favre-Leuba , l’usine brésilienne IBREL de Manaus et l’usine Jaz espagnole .

VENDRE n°5 Mars 1924 ours page 312Texte de Ivan Benel , co-fondateur de Jaz , dans Vendre Mars 1924                                                                                                                                                                     Fondée en 1919 , Jaz ne commencera à produire qu’en 1921 , le temps de recevoir les rapports des employés envoyés aux Usa pour étudier les méthodes industrielles américaines , de  concevoir les premiers calibres mécaniques et de construire son usine à Puteaux . Elle est située avenue Saint Germain , ensuite nommée Route nationale n°13 , puis au moment des travaux devenue avenue du Président Wilson , s’agissant de Woodrow WILSON , président américain , d’abord neutre et isolationniste , qui engage les USA dans le conflit mondial en 1917 , fonde la Société des Nations et obtient le Prix Nobel de la Paix , cette même année 1919 ; Avenue Wilson qui prendra le nom du Général de Gaulle après la seconde guerre mondiale .Jaz versus Allemagne N’oublions pas que la CIMH , raison sociale de Jaz , est née du traumatisme de la Grande Guerre , de son impact économique et humain , de la volonté de proposer un réveil qui écrase l’offre allemande en France et à l’international : JAZ a vraiment failli s’appeler OZARM , qu’il faut bien entendre comme le revanchard début de la Marseillaise : Aux Armes !

avenue du pdt wilson L’usine Jaz est juste à droite , hors champ . Encadré en rouge: le monument de la Défense de Paris ; Devant la statue , le tramway et la station où descendaient les ouvriers pour se rendre au travail , pour ceux qui venait des communes limitrophes de la couronne desservies par le tram électrique sur rail dont on voit un caténaire sur son pylône .

Les ouvriers qui venaient de Paris ou de l’Est Parisien prenaient le métro puis le bus ..ligne38_28a..ou le tramway , lignes 47/43 ou 85 depuis le métro Neuilly  . Ils bénéficiaient d’un tarif spécial coupon retour ouvrier à certains horaires . Puteaux  est une petite commune de 319 hectares – soit moins que le  VIII° arrondissement de Paris – avec une forte déclivité , l’altitude variant de 29 à 78 mètres . Jaz était implanté dans le Haut-Puteaux comme beaucoup d’usines , tandis qu’un autre groupe , encore plus important  d’industries longeaient les quais de Seine .Jaz entrée des ateliers Il existait également cette autre entrée pour les ouvrières , depuis le bas de Puteaux . L’usine , non- visible puisque non encore bâtie , se trouvera tout en haut à droite . La rue des Pincevins , longue de 523 mètres , est élargie et viabilisée en 1896 puis renommée Edouard Vaillant , le 3 juin 1925 . Elle ne fait plus de nos jours que 323 mètres de long .rue des Pincevins 1928L’oblitération est de 1928 mais la carte est bien antérieure , c’est précisément sur ce plateau , en haut de la rue des Pincevins , à gauche , que sera construite l’usine Jaz .prospectus-1923-page-21catalogue 1934-35 page 0 Jaz Tarif 1936 0L’usine est tout d’abord officiellement sise au 73 avenue du Président Wilson puis au 7 ( pas en raison d’un déménagement mais d’un changement de numérotation ) . En 1936 , en raison de ses agrandissements , elle est domiciliée au 46 rue Edouard Vaillant , la petite rue perpendiculaire descendante qui longeait l’usine , précédemment rue des Pincevins . pincevins (2)L’usine est donc édifiée sur la parcelle dite La Demi-Lune , avec entrée donnant d’abord  sur la rue des Pincevins .prospectus-1923-page ruesAinsi s’explique un changement d’adresse qui intriguait les collectionneurs : l’usine n’a pas bougé , c’est la domiciliation qui varie à angle droit !                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Consultez notre article relatif aux autres usines horlogères ( article à venir ) 


Prospectus 1923 page 2Prospectus 1923 page 21 . Ce document , comprenant des informations techniques , est destiné aux professionnels de l’horlogerie , revendeurs , etc . Une page est consacrée à l’usine de Puteaux construite en 1919/1921 . Derrière un bâtiment rectangulaire de trois étages , fortement vitrée , on comptabilise la toiture en dents de scie de six sheds prospectus-1923-page-7Dans ce même fascicule , on trouve quatre vues de l’intérieur de l’usine Jaz de Puteaux prospectus-1923-page-41Comme la majorité des usines d’avant l’électrification , les machines étaient animés par des courroies : l’usine Jaz n’échappait pas à la règle de la transmission de l’énergie par ces bruyantes sangles et poulies , qui nécessitait des employés uniquement dédiés à leur entretien , réglages et réparations .prospectus-1923-page-51On notera la séparation des tâches dans les différents ateliers entre ouvriers et ouvrières
prospectus-1923-page-61Chez Jaz , les ouvrières , que nous voyons en blouses à leurs postes , ont été formées en interne à des tâches peu spécialisées et mal payées , comme en témoignent les différents mouvement sociaux qui secoueront la manufactures et dont nous nous ferons l’écho dans un prochain article . Ces vues , des grands ateliers Jaz à Puteaux , marquent une étape capitale dans l’histoire de l’industrialisation de l’horlogerie , puisque précédemment la fabrication de pièces fonctionnait traditionnellement selon le procédé dit de l’établissage : des artisans spécialisés travaillent à domicile et fournissent chacun un élément très spécifique . Les pièces sont ensuite collectées et assemblées par un « établisseur » , selon le principe de la production proto -industrielle , dont Frédéric Japy  est le promoteur . Pour chaque poste de travail , Japy conçoit une machine-outil adaptée et capable d’opérer une production en série . Ainsi , il augmente à faible coût les cadences de production , tout en réduisant la main d’œuvre nécessaire . usine JapyPour Japy , l’un des pionniers du paternalisme moderne , l’étape suivante consiste à regrouper ses ouvriers autour de sa fabrique pour minimiser les coûts de transfert . maisons JapyAprès avoir développé un système de division du travail pour son usine d’ébauches de montres , Japy décide en effet d’installer ses ouvriers au plus près de leur lieu de travail . Il fait construire une aile de logements attenante à l’usine et des pavillons . Les ouvriers mangent le soir à la table du patron . Pour Jaz , rien de tout cela , qui puise dans le bassin ouvrier de l’ouest parisien sa main d’œuvre , plus ou moins qualifiée .verso 1 & 2Extrait d’un petit prospectus de 1924 – que l’on trouvait plié dans les boîtes de Jaz donc destiné aux particuliers . Les différences avec l’image précédente sont minimes .           Les éléments qui amène l’implantation de cette usine à Puteaux sont multiples : un emplacement libre , suffisamment important et pouvant être agrandi puisqu’il le sera  , dans un tissu urbain peu dense mais proche de logements ouvriers , desservis par des transports en communs pour le personnel ou le train pour les fournitures , proche de Paris où se trouve les bureaux de la Direction et du Service Commercial .maison-carton-versoJaz avait distribué un petit triptyque en forme de maison , à destination du public , carton espagnol 2en Espagne même communication sur la nouvelle usine de Puteaux usine Jaz et DéfenseLa statue de Barrias est un excellent point de repère pour se situer à travers les années et les bouleversements urbains incessants sur Puteaux et Courbevoie . 10 millionLouis-Gustave Brandt , co-fondateur de Jaz , décroche décroche le dix millionième Jaz , en Juillet 1943 , à l’usine de Puteaux . On  le reconnait aisément à sa stature imposante derrière la chaîne de production , Paul Nicolas , qui aura à gérer pendant la guerre les pénuries d’électricité , de chauffage , de matières premières et les restrictions de l’occupant ( Extrait Jazette 1943 ) . Voir notre article , à venir , Jaz pendant la Guerre .puteaux-place-de-la-defenseUltime cohabitation entre la statue de Barrias et le CNIT , inauguré en 1958 par le Général De Gaulle .

Elle représente la Défense de Paris en 1870/71 . Plusieurs fois déplacée en fonction des chantiers de la Défense , s’est pourtant elle qui donne son nom au quartier d’affaires , le quatrième au monde en attractivité .usine jaz à PuteauxVue aérienne de Puteaux à gauche et Courbevoie à droite ; encadré l’usine Jaz ; en bas le Pont de Neuilly donne sur une large avenue qui n’existe plus , remplacée par le tunnel de la Défense en sous sol , coiffé par l’esplanade qui aboutît de nos jours à l’Arche de la Défense , implantée au delà du carrefour de la Défense .usine jaz à Puteaux détail Détail de la photo précédente ; l’usine se voit de profil usine Jaz et CNIT expliqué Changement d’angle : les sheds très blancs sont au premier plan le bâtiment à étages derrière . Le CNIT est en construction , l’usine Jaz entame ses derniers jours .usine Jaz et CNIT grossissementagrandissement : les sheds sont au premier plan .cnit_1956 ciel1956 , vu du ciel au bout de la pointe de la flèche l’usine Jaz , à l’angle des rues Edouard Vaillant et de l’Avenue du Président Wilson 1953 page 0Catalogue 1953 couverture . En bas l’usine historique de Puteaux considérablement agrandie depuis les vues de 1921/1924 . En haut l’usine à Colmar de la Société Alsacienne de Précision , plus connue sous son acronyme SAP , qui produisait des petits réveils estampillés CARAT. Société et usine reprise par Jaz en 1951 .usines jaz catalogues 1954 page 0Catalogue 1954                                                                                                                         Les catalogues étaient destinés aux revendeurs , toutefois ceux -ci  les montraient à leurs clients pour passer commande d’un Jaz qui n’était pas en stock chez l’horloger . Les particuliers pouvaient donc apercevoir brièvement cette page , où l’on voit en haut l’usine historique de Puteaux . Juste en dessous l’ancienne et massive usine SAP de Colmar qui fabriquait les réveils Carat à calibre AB devenus COLMIC , ALSIC et SAPIC  . En bas une vue depuis les champs de l’usine du Haut-Rhin en banlieue de Colmar . En 1954 , année de publication de cette photo , pour faire face au développement constant de son activité, Jaz s’implante à Wintzenheim sur un terrain de 40.000 m2 dont 20.000 m2 couverts avec de longs sheds , hérités de la soierie qui avait construit les bâtiments en 1920 .  Etrangement Jaz n’a jamais montré la moindre image de sa petite usine d’Annecy , avenue des Romains .1955 page 0Catalogue 1955 : les trois sites de production de Jaz sont indifférenciés sur cette page 1955 pub galbic et dimic1955 :exception dans la communication de Jaz , cette page montrant la presse de 1o00 tonnes dans a presse grand public . 1962-63 page 1Catalogue 1962 /1963 page 1                                                                                               La presse de 100 tonnes se trouvait à Puteaux au rez de chaussée , en raison de son poids et des vibrations qu’elle engendrait , même si les 100 tonnes citées ne sont pas son poids mais sa puissance d’emboutissage. On remarquera -plus haut- qu’en 1955 , la même presse était censée avoir une puissance de 160 tonnes . Paul NicolasPaul Nicolas à l’usine -mère de Puteaux  entre les bancs de test des Fanic et Talic                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         Hormis l’énergie et la matière première , Jaz contrôlait , de haut en bas , les divers stades de sa  production : c’est l’intégration verticale ; pas tout à fait totale , puisque Jaz n’était pas propriétaire de ses points de ventes , assurés par des horlogers concessionnaires non exclusifs , qui pouvaient vendre également des Vedette , des Oméga , des Bayard , etc . Mais Jaz n’a pas négligé l’intégration horizontale en absorbant ses concurrents , comme Carat , Japy et SMI à Marseille  .  1964-65 3Catalogue 1964/1965 page 3voie de l'horlogerieCertes l’usine Jaz de Puteaux a totalement disparu et le quartier est tellement bouleversé que les rues elles mêmes qui l’entouraient ont été supprimées . Néanmoins si vous observez attentivement cette vue satellitaire , vous verrez un entrelacs de chemins , tous nommés voie de l’horlogerie à son emplacement en son hommage et sa mémoire . voie de l'horlogerie                                                                                                                                                                             L’INDUSTRIE À PUTEAUX au XX° SIÈCLE                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             L’objet de ce petit panorama des industries à Puteaux est d’analyser le contexte de l’implantation de Jaz dans cette commune et d’en cerner les raisons sociales et logistiques .Puteaux carte                                                                                                                                                                                                                                                                                                La ville de Puteaux , commune de l’Ouest parisien , est riche d’un long et prestigieux passé industriel , en particulier dans les domaines de l’automobile avec De Dion-Bouton , mais aussi Unic Saurer et Daimler-Benz , de l’aéronautique Zodiac Aerospace , de l’armement avec les Ateliers de Puteaux  , des encres d’imprimerie Charles Lorilleux , des parfums Coty , etc .quai-national-les-cheminc3a9esLe nombre de cheminées donne une petite idée de la densité de l’industrialisation en bords de Seineputeaux-vue-generale-dirigeable Une vue générale dévoile une autre forêt de cheminées ; à noter la silhouette de la Tour Eiffel et les deux minarets du palais du Trocadéro de Davioud . En revanche pour le dirigeable , il s’agit un photo-montage fréquent vers 1910 ; on peut trouver la même carte postale , plus tôt , sans ce ballon , puis plus tard avec un avion .pub zodiacEt pourtant , il y avait bien des dirigeables à Puteaux , fabriqués par Zodiac , de l’autre côté de la place de la Défense , face à l’usine Jaz . Zodiac en teteL’adresse de Zodiac était tout d’abord 15 route du Havre , devenue 15 avenue de la Division Leclerc après guerre ; comme l’avenue de l’usine Jaz qui a changé de nom après chaque guerre . Expropriée pour être remplacée par le CNIT , l’adresse du transfert est mentionnée au tampon sur ce papier à en-tête , à savoir Courbevoie , une des communes limitrophes de Puteaux . Jaz fait un choix très différent en se relocalisant en Alsace dans deux usines près de Colmar . Voir notre article sur Jaz et les antonomases .

Sur ce plan apparaît la portion  triangulaire de l’usine Zodiac en jaune où le CNIT sera construit expliquant la forme très particulière de cet audacieux geste architectural .

usine-de-dion-bouton à PuteauxDe Dion-Bouton . En 1900 , cette marque est le plus grand constructeur automobile au monde , à l’origine de l’essor planétaire de cette industrie , fournisseur de moteurs pour 200 marques . Une première usine est implantée Quai national , devenu depuis Quai De Dion -Bouton , au bord de la Seine avant de construire une deuxième usine près de Jaz au Rond Point de la Défense pour un total de 4.500 ouvriers . Le nom De Dion est inscrit sur la Tour Eiffel parmi les 72 grands savants français .                                                                                                                                        puteaux-hauts-de-seine-ch-lorilleux-et-cie-usine-de-puteaux-vue-aerienneL’industriel Charles LORILLEUX (1827+1893) , fabricant d’encres d’imprimerie , a été maire de Puteaux . Comme Jaz plus tard il bâtira un deuxième site sur Nanterre puis 29 dépôts et agences, et 41 usines et succursales en France et à l’étranger.coty puteauxL’usine de parfums COTY , anciennement Le Jouet Français , dit l’Atelier des mutilés en raison des poilus réinsérés par la facture de jouets et automates  , en 1915 ,  et destinée à concurrencer les jouets allemands , comme Jaz dont les fondateurs avaient clairement formulé leur volonté de battre les horlogers d’outre-rhin  .                                               François COTY  ( 1874+1934) en inventant la parfumerie moderne , devient un des premières fortunes mondiales , au prix d’une condition ouvrière épouvantable dans ses usines de Suresnes et de Puteaux . Avant de mourir lessivé par la crise de 1929 , son mode de vie fastueux et un ruineux divorce .arsenal04 L’Arsenal national de Puteaux était désigné par les initiales APX , la plupart des armes et munitions de la première guerre mondiale y ont été fabriquées ou conçus par 6.000 ouvriers . En Angleterre c’est l’industrie alimentaire qui est pionnière dans la rationalisation des chaînes de production , pas du tout en France où ce secteur est très en retard . C’est l’industrie de l’armement qui va mener l’offensive en France , à la Manufacture Saint Etienne et dans les arsenaux nationaux . Faisant apparaître un corollaire souvent oublié dans ce processus : l’interchangeabilité et la standardisation des pièces détachées : cela paraît évident mais c’est nouveau . puteaux-sortie-des-ateliers-de-la-lampe-osram Le point commun , à toutes ces industries , est la production à la chaîne provoquant lentement une consommation de masses et non y  répondant , comme de récentes études l’ont démontré . Ce n’est pas la demande qui a provoqué la Taylorisation . En produisant des Ford A et Ford T en masse , la Fordisation ne répond pas à une demande pressante des américains moyens mais au contraire leur propose un produit , jusqu’alors tellement hors de portée , qu’ils n’en rêvaient même pas . Comme John Ford , Jaz applique le travail à la chaîne dès ses débuts , fort de l’expérience de son cofondateur Louis-Gustave Brandt , de la famille qui installe la première usine de production de masse pour des montres à Bienne en Suisse . Ivan Benel , l’autre cofondateur de Jaz , explique avoir envoyé des employés s’inspirer des méthodes américaines sur place à travers les USA .recto 6 & 7 Si Jaz imite Ford dans sa méthode de production et sa cible commerciale . Il y a une grosse différence sur l’attente de son offre , puisque l’horloger répond d’abord à une demande réelle des classes laborieuses qui ont vraiment besoin d’un réveil ponctuel pour aller au travail . Aussi pendant les cinq premières années sont proposés des réveils basiques et multitâches que l’on retrouve au bureau , à la cuisine , au salon , etc . La fiabilité des réveils produits fait le bonheur des acheteurs , pas celui du fabricant qui sature rapidement le marché . Il convient alors de provoquer une demande moins nécessaire en créant la mode dans l’horlogerie comme dans l’habillement  , l’ameublement par des offres de pendules et pendulettes décoratives pour chaque pièce de la maison , chaque style et toutes les classes sociales .machine à vapeur Dinin PuteauxJaz pouvait s’auto-alimenter en énergie comme les usines de batteries et de véhicules électriques DININ de Puteaux et leur machine à vapeur : c’était donc une usine électrique à vapeur .

 L’usine Ouest- Lumière en 1901

ouest lumière                     L’usine Ouest-Lumière en 1920                                                                                   Les usines pouvaient , aussi bien , se fournir auprès de l’usine d’électricité Ouest Lumière de la rue Volta , qui donnait sur le Quai national près de l’Usine Dion Bouton . Cette différence est à l’origine des définitions que les industriels  attribuaient eux mêmes à leurs établissements et qui nous semble incongrues de nos jours : usine à vapeur ou usine électrique , par contraste avec les anciennes usines hydrauliques des pipiers , des horlogers ou lunetiers toutes alimentées par La Bienne qui traverse Morez puis Saint Claude , par exemples .Voir notre article sur les usines Odo à Morez . Avant la nationalisation du secteur électrique par le Général de Gaulle en 1946 , ce ne sont pas moins de 1450 entreprises françaises privées qui coexistent pour assurer la production, le transport et la distribution d’électricité et de gaz aux industriels d’abord et aux particuliers , ensuite . Des usines fabricants de l’électricité fournissaient localement les usines qui n’étaient pas autonomes au niveau énergétique . 1917-cafes-torrifies-narcisse-rihal-torrifacteur-rue-de-paris-perles-javanaises-usine-a-puteauxLes cafés et Tapiocas Rihal avait donc une usine à vapeur à Puteaux  puteaux inodation 1910La fameuse inondation qui a frappé Paris en 1910 a touché tous les riverains de la Seine quai-national-puteaux-1910En s’installant sur les hauteurs de Puteaux , Jaz échappait aux inondations …Puteaux rail et péniches…mais ne profitait pas directement du transport commercial fluvial par péniches qui apportaient , entre autres , la houille aux usines électriques ou à vapeur qui , au final ou plutôt à la source, étaient toutes des usines à charbon . Sur cette carte postale : une grue de transbordement et la cheminée de l’Usine Électrique l’Ouest Lumière à l’horizon .usine-de-puteaux-fabrication-des-savons-mous-et-durs-des-huiles-de-pieds-de-boeuf-gelatineLe porteur de cette action était déjà contraint d’assumer l’activité de fabrication des savons mous et durs , des huiles de pieds de bœuf et autres denrées glamours comme la gélatine , on peut comprendre que l’imprimeur n’est pas voulu l’accabler d’avantage en optant pour Usine de Puteaux plutôt que de choisir le difficile à entendre : Usine Putéolienne .                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       LES CONFLITS SOCIAUX chez JAZ ( article en préparation )

Willy Ronis 1910+2009 photographe

Willy RONIS , né en 1910 à Paris et disparu en 2009 , à presque cent ans , est l’un des représentants les plus importants de la photographie humaniste française . Il définit lui même l’école humaniste comme « le regard du photographe qui aime l’être humain »1952Petit horloger rue d’Aligre, 1952 .                                                                                                Quel meilleur exemple de son oeuvre que cette fenêtre ouverte sur le remuant marché d’Aligre qui contraste avec la calme concentration de l’horloger ;  à la frontière des deux mondes un CLASSIC tourné vers la rue : pour être vendu ou donner l’heure ? Parmi les images les plus connues de Willy Ronis, beaucoup relèvent de ce regard porté sur le quotidien pour élaborer des micro-récits à partir de personnages et de situations ayant pour cadre la rue . Willy Ronis  nous livre son propre commentaire sur ce chef d’oeuvre : Au cours de mon reportage sur le marché d’Aligre dans le XII° arrondissement , j’avais remarqué cette petite horlogerie ; Elle était située sur la partie de la rue d’Aligre comprise entre le marché d’Aligre et la rue de Charenton ( la plupart des boutiques de ce tronçon ont aujourd’hui disparu) ; Le jeune artisan m’avait aimablement permis d’opérer depuis sa boutique ce qui donnait un arrière plan intéressant sur les éventaires du marché et les ménagères du quartier .l'horloger de la rue Dauphine par Brassaï 1932-1933La comparaison avec la photo de l’horloger de la rue Dauphine , en 1932/1933 ,  par Brassaï nous semble pertinente . Elle est extraite du célèbre Paris de Nuit , ouvrage réalisé avec Paul Morand , l’un des livres de photographies les mieux réalisés et les plus influents dans l’histoire de la Photographie ; il nous livre une vision plus intimiste,  tout en clair obscur , de l’échoppe d’un horloger sous le regard d’un enfant .Willy RONIS- PETIT APPARTEMENT PARISIEN EN 1949Petit appartement parisien 1949 par Willy Ronis . Ce réveil Jaz , encore un CLASSIC , suspendu en guise d’horloge murale n’est pas une exception dans les milieux modestes ; S’il est vrai que ses images souscrivent, dans une certaine mesure, à une vision optimiste de la condition humaine , Ronis n’en édulcore cependant pas l’injustice sociale et s’intéresse aux classes les plus démunies , nous livrant des images rares de ce milieu .

Sur ces deux photos d’un café , en 1948 par Willy Ronis , on voit encore un réveil sur une étagère  , haut placé en guise d’ horloge , comme chez les particuliers  .

 

recto 6 & 7Jaz était conscient de s’adresser d’abord aux couches les plus laborieuses de la société ; on retrouve donc , dans ce petit fascicule de 1924 , des réveils Jaz employés dans ce type d’usage et de situation .

Ces photos , prises en 1956 et 1957 par des photographes moins imminents , démontrent qu’il était effectivement courant , dans les foyers populaires , de poser ou suspendre les réveils Jean-Philippe_CharbonnierPhoto de Jean -Philippe CHARBONNIER Jazette déc 1947 page 3Cette photo historique de l’équipe dirigeante de Jaz  , qui précède de quelques jours la mort de Louis-Gustave BRANDT l’un de ses fondateurs , a été prise en 1947 par Willy RONIS , le crédit lui en est porté à droite , peut être en tant que membre de l‘agence Rapho  . A la fois juif et militant communiste , RONIS n’aurait pas accepté de travailler pour Jaz quelques mois après la Libération si cette entreprise avait eu un comportement suspect pendant l’occupation ( nous y reviendrons bientôt dans le dossier en cours de rédaction Jaz pendant la guerre)

Interview de Ronis en 1994 où l’on mesure ses engagements et le contexte de cette photo  : J’ai aussi fait pas mal de photographie industrielle… C’est un genre qui présente des contraintes mais j’ai réussi à imposer une certaine vision dans mes reportages : ne pas montrer seulement les installations mais aussi les gens au travail . […]                                                                                                                                                                                                                                                                        grève Jazette déc 1947 page 4                                       Jazette n°16 Décembre 1947                                                                                                                                                                                                       Fin 47, j’ai commencé à faire des sujets sociaux pour Life. A cette époque, il y avait de très nombreuses grèves et ils savaient que je voulais entrer dans des lieux où leurs photographes, avec leur accent américain, auraient été foutus dehors.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Vous avez quitté Rapho à la suite d’un conflit politique ?
Non, pas du tout. Simplement je ne voulais pas que mes photos apparaissent dans certaines publications. Et je ne pouvais pas exiger de Rapho qu’ils tiennent compte de cela. Etant donné que mes photos étaient dans les archives de l’agence, si telle publication sortait un de mes clichés, c’était difficile d’attendre de Rapho qu’ils disent : « Ah non ! Ronis ne veut pas travailler avec vous ». Il y avait par exemple une publication avec laquelle Rapho travaillait beaucoup, c’était France-Etats-Unis, un journal issu du plan Marshall, et c’était totalement exclu pour moi de travailler chez eux. Je vous donne là l’exemple le plus caricatural…

Aujourd’hui l’œuvre de Willy Ronis est exposée dans le monde entier et ses images figurent dans les collections des plus grands musées.

Autoportraits

willy-ronis-photographe-humaniste-1-800x535 Les amoureux de la Bastille 1957                                                                                                  Willy Ronis à légué son œuvre photographique à la France , soit 90 000 clichés .

L’U.C.I.A. importateur de Jaz en Indochine circa 1951

LUCIA.jpg Revue indochinoise de 1951  21 x 27 cm                                                                                                                                                                                                                             de haut en bas , un RAPIC  réveil de voyage rare en France , mais exportés en Belgique et donc en Indochine ,  ROULIC  tirage limité , tous deux disponibles de 1950 à 1953 , et un JAZIC à trotteuse centrale ce qui était une innovation dans les années 50 . Erreur de l’illustrateur ou modèle réservé à l’export nous ne savons pas , cette variante du  JAZIC nous est connu mais sans trotteuse , contrairement à celui-ci . En outre le slogan : la Qualité paie toujours n’a pas été utilisé en France métropolitaine .

grands magasins réunis HanoïL’UCIA acronyme de L’Union Commerciale Indochinoise et Africaine qui détenait entre autres de grands magasins , comme ceux ci-dessus  situés rue Paul-Bert à Hanoï . En 1918 l’Union Commerciale Indochinoise absorbe la Société d’Etudes et de Commerce au Maroc et se transforme en Union Commerciale Indochinoise et AfricaineGMR HanoîLes Grands Magasins Réunis de Hanoï connu par l’acronyme GMR font l’objet d’un restylage Art Déco dans les années 20/30 : on y trouvait réveils Jaz et montres Oméga bien sûr .

ucia hanoi1920. Société Coloniale des Grands Magasins : Grands Magasins Réunis à Hanoï – La Coloniale des Grands Magasins a été fondée sous le patronage de LUCIA soit  l’Union
Commerciale Indochinoise et Africaine pour exploiter de grands magasins de détail dans
les colonies indochinoises. Elle a  tout d’abord, ouvert un magasin à Hanoï , puis s’est installée à Saïgon où elle a ouvert de nouveaux magasins luxueux .GMC SaïgonLes Grands Magasins Charner dit GMR étaient la vitrine de L’UCIA à Saïgon , qui vendaient les Jaz en Indochine

l'UCIA.jpg Le dos de cette publicité pour  JAZ montre l’ampleur de la diversité des importations  de L’UCIA .On rappellera notre article sur le Jaz de l’Empereur Bao Daï et l’article Jaz aux colonies françaises. 10 Hanoi Pagode de Mot cot Vuibert editeur

Enric CROUS-VIDAL 1908+ 1987

Crous Vidal boîtesL’identification de l’auteur du graphisme de cette boîte d’emballage pour Jaz , commence comme un roman ou plutôt comme un conte . Jetée dans une pauvre valise en carton et dispersée lors d’une vente aux enchères , cette réunion de boîtes du parfumeur REVILLON qui voisine avec un emballage JAZ me provoqua une épiphanie au sens de la compréhension soudaine de l’essence ou de la signification de quelque chose …                                                                                                                                                         Cela me semblait subitement si évident qu’il s’agissait du même créateur pour toutes ces boîtes . Si le nom de l’auteur ne me revenait pas du tout , il est aujourd’hui bien retombé dans l’oubli , je savais que je le retrouverais facilement , tellement ce type de boîtes des Frères REVILLON , les fameux fourreurs devenus parfumeurs , est réputé , collectionné et parfaitement identifié sauf les prototypes non édités mais du même style . Effectivement la recherche , une fois l’étincelle provoquée , s’avéra aisée et la preuve absolument certaine apportée par la consultation des œuvres du créateur du graphisme de ces boîtes .

 

Enric CROUS-VIDAL ( voir sa biographie complète en fin d’article ) a été militaire de carrière , artiste , éditeur , rédacteur en chef , agitateur et promoteur culturel , dessinateur , publicitaire , sauveur du patrimoine pendant la guerre civile espagnole , restaurateur de cadrans solaires , falsificateur de documents pour la Résistance Française , concepteur et créateur de certains des caractères les plus emblématiques de la typographie , etc .

 

Coupon de tissu conçu pour Revillon par Crous-Vidal et des hôtesses , vêtues de ce même tissu , en compagnie de Jean Marais                                                                                                                                                                                                                  Ce célèbre graphiste catalan , avait développé  et appliqué dans les années cinquantes , l’idée originale d’utiliser les motifs graphiques et typographiques qu’il avait conçu pour habiller des tissus et des emballages .Boîte DUPLICBoîte de DUPLIC 1951 1952 boîte Torpic chiffres romainsBoîte de TORPIC 1952crous vidal arabesques 1954Arabesques par Crous-Vidal 1952/1954

On reconnaît aisément les arabesques appliquées comme décor sur la boîte du TORPIC IMG_7716 (Copier)Prototype de boîte qui a abouti à l’édition à fond bleu , vue plus haut .

boîte prototype Crous-Vidal (2)Prototype de boîte pour Jaz , encore plus audacieux et élégant , qui ne sera hélas pas retenu par la firme au jaseur .                                                                                                                                                                                                                                                                                                           BIOGRAPHIE ILLUSTRÉE

 

Enric CROUS-VIDAL  (Lleida Espagne 1908 + Noyon, France 1987) est une figure pionnière du graphisme espagnol , créateur de caractère typographique , éditeur et écrivain espagnol

 

Entre 1931 et 1935 , avec les revenus qu’il gagnait en faisant des affiches et des brochures plus sa solde de caporal dans l’armée républicaine espagnole , carrière militaire contrainte par sa famille , il créa le magazine ART qui réunissait ceux qui allaient devenir plus tard les représentants les plus intéressants de  l’avant-garde espagnole Plein d’idées surréalistes et audacieuses mais déroutantes , le magazine affichait dès son premier numéro sa vocation cosmopolite et combative . Crous-Vidal y publie ses poèmes , ses articles sur la publicité  et l’imprimerie . Il dessine avec soin les en-têtes et les titres avec des supports parfois proches de la typographie visuelle . Le magazine a ouvert ses portes à tous les aspects de l’avant-garde , de la chorégraphie au cinéma , en passant par la photographie expérimentale , l’éclairage et l’architecture . Ses talents publicitaires ont fait de ce magazine une plate-forme de l’art avant-gardiste de sa ville natale catalane de Lérida et de son propre travail qu’il a exposé en 1934 aux Galeries Laietanes de Barcelone  et au Cercle des Beaux-Arts de Madrid.     

Après la Guerre d’Espagne 1936/1939 ,  au cours de laquelle il a œuvré à la sauvegarde du patrimoine artistique , il s’est exilé en France, où sa connaissance des presses à imprimer a aidé la Résistance Française à falsifier passeports et d’autres documents . Enfin , il collabore avec les Monuments Historiques français à la reconstruction des horloges solaires en Tarn-et-Garonne , faisant de lui un horloger de fait , ce qui nous le rend encore plus sympathique , évidemment . 

 Après la Seconde Guerre Mondiale guerre , il s’exile à Paris où il travaille , entre 1947 et 1955 , et parvient à apprendre le métier de typographe . Cherchant  la relation avec d’autres artistes et designers d’avant garde , il collabore avec eux tout en recherchant la diffusion publique de ses idées , de son travail par une position d’activiste intellectuel  non-individualiste . crous vidal doctrine et actionDoctrine et Action par Crous -Vidal .                                                                                            Ce militantisme l’amène à promouvoir ses idées à travers des groupes, des programmes, des expositions , des écoles , développant une activité parallèle importante en tant que théoricien et diffuseur de ses idées typographiques , dans des textes qu’il a conçus comme des manifestes.

 

Affiches LIP 1947 et Royal Stephens’ 1946                                                              Autodidacte , il n’atteint pas le graphisme par les canaux habituels puisque l’artiste devint illustrateur et affichiste pour des raisons économiques et technicien en impression par conviction de l’importance de la modernité et de l’autonomie de la publicité et de la typographie . 

Installé à Paris, il consolide sa connaissance du métier de graphiste dans l’imprimerie Draeger pionnière de la publicité pour Citroën , les parfums Revillon , Bugatti , Guerlain , etc . Il réalise pour Draeger des projets dans le style élégant qui caractérisait cette maison avant la guerre .

 

Au sein de cette société, il travaille avec Maximilien VOX, auteur du logo de la SNCF , entre autres  . VOX , frère du Professeur Monod , était en outre rédacteur en chef du magazine Caractère, une publication spécialisée de premier plan dans laquelle Crous-Vidal a publié de nombreux articles en faveur d’une typographie héritée de la tradition méditerranéenne , dite Grafía Latina ou La Graphie Latine, faisant de Crous-Vidal  le père de l’Ecole Latine de typographie .

 

Certains de ses caractères sont édités par la Fonderie Typographique Française , dont il est le directeur artistique , sous les dénominations Champs Elysées appelée Lleida en Espagne , Flash , Paris ou Ile de France .

 

Police de caractères PARIS à gauche et FLASH à droitecrous vidal arabesques et typographiesPanorama de ses arabesques et typographies crous vidal photos (4)à gauche CROUS-VIDAL et au centre SAVIGNAC baptisant la police de caractères PARIS au champagne

SavignacSon ami et mentor le célèbre affichiste  SAVIGNAC lui conçoit cette affiche en 1952crous paradesSon concept le plus audacieux , et qui résume le mieux son œuvre , est certainement PARADE  qui n’est pas un caractère en soi comme PARIS ou FLASH , mais une création   typographique, compte tenu de la nature des éléments fixes qui se répètent pour créer des variations infinies . PARADE est une série de 154 ou 155 figures basées sur quatre éléments fonctionnant comme des modules qui , en se combinant , deviennent toutes des figures . Officiellement présenté comme un «ballet typographique » dans le numéro de Septembre 1950 de la revue Publimondial , elles avaient été précédemment utilisées par Crous pour la réalisation d’affiches , de publicités , de papiers d’emballages et de boîtes .crous vidal photos expo grand palaisExposition au Grand Palais                                                                                                                 Avec son travail principalement axé sur la conception de caractères typographiques et de vignettes , Crous- Vidal défendit durant ces années la nécessité de construire un modèle d’orthographe latine inspiré par l’élégance , la corporalité et le mouvement des anciens types méditerranéens en opposition à la sobriété et à la raideur des nouveaux types germaniques caractères construits à la règle et au compas  qu’ils considéraient froides , trop mécaniques et pas du tout adéquates à l’esprit latin. et surtout helvétiques par la défense de l’arabesque contre le carré . Vox et lui  pensaient que l’alphabet latin était le système d’écriture le plus parfait , épuré par deux millénaires d’histoire dont le zénith avait déjà été atteint dans l’Antiquité . 

 

Ses théories ont été diffusées, notamment en France et en Espagne, où la Fundición Tipográfica Neufville  a édité certaines de ses lettrines et que la presse professionnelle a fait écho à ses propositions . Il s’agit de la plus importante fonderie espagnole . La police Futura , qui y sera a conçue par Paul Renner en 1924 , est probablement la typographie la plus vendue de tous les temps .Exemple de son succès mondial : les premiers astronautes ont déposé sur la Lune , en 1969 , une plaque avec une inscription faite avec Futura .

caractère adrian frutiger univers.pngMais Vox et Crous-Vidal  ont échoué devant la poussée définitive des propositions de l’école suisse , dominante depuis le milieu des années cinquante, et surtout par la diffusion du type Adrian Frutiger Univers , plus souple et pratique que les lettres semi-graphiques des défenseurs de l’orthographe latine qui conviennent uniquement aux titres et aux affiches.crous vidal photos (2)CROUS-VIDAL en reflet sur une de ses affiches pour Air France , qui applique sa technique de l’emploi des arabesques pour concevoir l’oiseau et utilise sa police Les Catalanes de type Western Saloon de 1954 .crous cinzanoPublicité pour Cinzano de 1947 à 1954 .

 

Affiches par Crous-Vidal                                                                                                      à gauche :  il est l’auteur de l’affiche du 4° Salon de l’Emballage en 1950 à Paris , porte de Versailles . Il pourrait s’être fait connaître des dirigeants de Jaz à cette occasion  .               à droite : affiche pour une exposition personnelle , en 1965 , dans une des plus grandes galeries parisiennes , à quelques encablures du siège de Jaz , au 64 rue La Boëtie .

 

 

Toiles et signature de Crous-Vidal                                                                                        Sa déception face à cette déroute , contre « l’école suisse » , a conduit Crous-Vidal à abandonner son activisme et même son métier  – car son caractère fougueux lui a toujours fait concevoir son travail  , non pas comme un simple professionnel , mais comme un militant – dans les arts graphiques et à se consacrer à la peinture . roy de Navarre (3)Boîtes de Luxe pour la papeterie Roy de Navarre Crous Vidal boîte (10)Nous avons eu la chance de pouvoir nous porter acquéreurs de la valise de Enric Crous-Vidal , comprenant des maquettes peintes à la main pour des parfumeurs et ces boîtes pour Roy de Navarre .poudriers Crous Vidal (8)IMG_7715 (Copier)

Tarifs réveils et pendules Jaz 1950 à 1959

Cet important ensemble de tarifs et de bons de commandes, allant de 1950 à 1959, permettra aux collectionneurs exigeants de connaître références et prix des Jaz . Les prix sont des éléments de datation utiles et très précis puisque ceux-ci varient d’une année sur l’autre , parfois d’un trimestre ou semestre sur l’autre . Enfin les comparaisons de prix peuvent très instructives entre Jaz ou avec d’autres marques d’horlogerie ;

1950 bon de commande du tarif FA 50
1950 bon de commande du tarif FC 50
1950 bon de commande tarif FA 50
1951 bon de commande Fa 51 avril 1951
1951 bon de commande tarif FA 51 mai 1951
1951 bon de commande tarif FC 51 avril 1952
1951 bon de commande tarif FC 51 avril 1952 page m
1951 bon de commande tarif FC 51 Novembre 1951 page 2
1952 bon de commande du tarif FA 1952 page J
1952 bon de commande du tarif FA 1952 page K
1953 bon de commande du tarif FA 1953 page C
1953 bon de commande du tarif FB 53
1953 bon de commande du tarif FC 53 Août 1953
1953 bon de commande du tarif FC 53 novembre 1953 page j
1953 bon de commande tarif FB 53
1954 bon de commande du tarif FA 54 avril 1954 jpg
1954 bon de commande du tarif FA 54 février 1955
1954 bon de commande du tarif FA 54 février 1955 jpg
1954 bon de commande du tarif FA 54 février 1955 page J
1954 bon de commande du tarif FA 54 octobre 1954 page J (2)
1954 bon de commande du tarif FA 54 octobre 1954
1955 bon de commande du tarif FA 55 juin 1955
1955 bon de commande du tarif FC 55
1955 bon de commande Tarif FB 55 novembre 1955 page a
1955 bon de commande Tarif FB 55 octobre 1955
1955 bon de commande Tarif FB 55 octobre 1955 page J
1955 bon de commande Tarif FB 55mars 1956 page a
1955 bon de commande Tarif FB 55mars 1956
1956 bon de commande tarif FA 56 page 1
1956 bon de commande Tarif FA 56 page 2
1956 bon de commande tarif FA 56 page a
1956 bon de commande tarif FA 56 page c
1956 bon de commande tarif FA 56 page v
1956 bon de commande tarif FA56 page d
1957 bon de commande Janvier 1957 page 1
1957 bon de commande Janvier 1957 page 2
1957 bon de commande tarif FA 57 juillet 1957 page 1
1957 bon de commande tarif FA 57 juillet 1957 page 2
1957 bon de commande tarif FA 57 Mai 1957 page 1
1957 bon de commande tarif FA 57 Mai 1957 page c
1957 bon de commande tarif FA Mars 1957 page t
1957 bon de commande tarif FB 57 janvier 1958 page 1
1957 bon de commande tarif FB 57 janvier 1958 page 2
1957 tarif FB 57
1958 bon de commande avril 1958 page 1
1958 bon de commande avril 1958 page 2
1958 bon de commande Janvier 1958 page 1
1958 bon de commande Janvier 1958 page 2
1958 bon de commande tarif FC 58 Janvier 1959 page 1
1958 bon de commande tarif FC 58 Janvier 1959 page 2
1958 bon de commande tarif FC 58 Juin 1958 jpg
1958 bon de commande tarif FC 58 Juin 1958 page 1
1958 bon de commande tarif FC 58 octobre 1958
1958 tarif FA page 1
1958 tarif FA page 2
1958 tarif FB 57 février 58
1958 tarif FB 57 janvier 58
1958 tarif FB 57 mars 58
1959 bon de commande du tarif FA 59 Janvier 1959 page 1
1959 bon de commande du tarif FA 59 Janvier 1959 page 2
1959 bon de commande du tarif FA 59 Janvier 1959 page 3
1959 bon de commande du tarif FA 59 Mai 1959 page 1
1959 bon de commande du tarif FA 59 Mai 1959 page 2
1959 bon de commande du tarif FA 59 page 1 juillet 1959
1959 bon de commande du tarif FA 59 page 2 juillet 1959
1959 bon de commande du tarif FB 59 page 2 juillet 1959
1959 tarif FA page 1
1959 tarif FA page 2

Figurine Jaz circa 1950/1953

figurinereconstitutionFigurine en plâtre : reconstitution des couleurs d’après les traces de polychromie résiduelles sur l’original et les enseignes similaires créées par René RAVO . Format 27 cm de haut , 21 cm de diamètre , poids 0,715 kg .

Etat original

La figurine reposait sur un socle dont on aperçoit les deux les trous de fixation en dessous ;  ce dos à la finition rudimentaire devait être difficilement compatible avec une exposition en vitrine . On imagine , car on en connaît pas d’autres exemplaires , qu’il s’agit d’une publicité à poser au dessus d’une grande vitrine . Voyez notre article sur le film Suivez cet Homme de 1953 , pour les scènes dans la bijouterie dont les vitrines contiennent des objets similaires .

Enseignes lumineuses des années 40/50