MINIC 102-10 Nl
MINIC 102-11 Lx MINIC , réveil de la gamme Gros Jaz , mouvement mécanique , calibre 22D . Nouveauté du catalogue de 1952 .
Boîtier et cloche en métal peint en vert métallisé ; cadran blanc en carton , sans bélière , réserve – entre vitre et cadran- en plastique blanc .
Deux variantes disponibles : non-lumineux réf. 102-10 ou aiguilles et points lumineux réf. 102-11 ( on notera la différence de la typographie des chiffres en fonction des variantes) . Diamètre 9,5 cm , poids 355 gr .
Les références 102-10 imprimées au tampon bleu correspondent à un MINIC non-lumineux ; 123 indique la date soit Décembre 1953 .
013 correspond à 01= Janvier et 3= 1953 . Format des boîtes 11 x 10 x 7 cm .
Outre sa couleur verte , le MINIC ne présente aucune différence en apparence avec un CLAMIC et pourtant il représente une petite révolution par l’emploi du DURILIUM et non plus du laiton traditionnel pour sa fabrication . Le durilium , ou duralium sa dénomination la plus usitée , est un alliage d’aluminium , de magnésium , de manganèse , de silice et de 4% de cuivre ce qui en faisait un métal essentiellement « français » quand le laiton devait être entièrement acheté à l’étranger en le payant en devises voire en or . On le voit sur cette photo , platines et rouages sont de couleur grise – métal « blanc » – alors que les écrous , marteau et cliquet en laiton sont dorés .
Si les restrictions et pénuries de guerre cessent presque complétement en 1948 , après une bien courte accalmie , elles reprennent en 1950 pour les matières premières en raison des besoins des usines d’armement du monde entier pour la Guerre de Corée . Illustrées de ces dessins explicites , les Jazettes – l’organe de communication interne de Jaz vers ses horlogers affiliés – vont se faire l’écho des déboires des industriels pour essayer acquérir du laiton ou du nickel alors même que le papier et le carton font de nouveau l’objet de restrictions .
Cela aurait déjà dû suffire à assurer à cet alliage et au MINIC une belle carrière mais il y avait aussi » le Miracle Pinay » du nom du célèbre ministre des finances et chef du gouvernement Antoine PINAY . En ce printemps de 1952 , avec son légendaire petit chapeau rond , sa simplicité, son air tranquille de gérant de la tannerie familiale, il sauve la France de la catastrophe financière où l’avaient acculée sept ans d’inflation . Il n’a jamais brillé dans l’arène politique ni dans les salons parisiens et les ténors parlementaires se gaussent de ses idées » simples « . Mais il a un plan pour la défense du franc et la stabilisation des prix et annonce modestement une » expérience « . Celle-ci se traduit par une campagne très habilement menée pour la baisse des prix , par l’annonce que la pression fiscale ne sera pas accrue et par le lancement d’un emprunt indexé sur l’or en Mai .
Affichette 27 x 21 cm 1952 Le succès s’amorce , c’est cela » le miracle Pinay » et la Défense du Franc dans laquelle Jaz s’engage , ne cachant pas son soutien à l’homme providentiel , en offrant cette affichette tricolore avec chaque MINIC à la gloire de la Défense du Franc et de la baisse des prix . En outre sa dénomination MINIC s’explique clairement par la volonté de Jaz de proposer un nouveau Jaz populaire à un MINI prix , inférieur de 8% au précédent premier prix de la marque . En fait cette stratégie de petit prix s’ajoutant à l’emploi d’un alliage aura un effet désastreux sur la manière dont les horlogers reçurent le MINIC : accoutumés au laiton , ils restaient méfiants vis à vis d’un nouveau métal , le durilium leur rappelait trop les alliages blancs de substitution de la guerre et en faire le premier prix de la gamme Jaz n’a pas joué en sa faveur , laissant croire à un produit au rabais . On devine à travers les différents éditoriaux dans les Jazettes de 1952 que la maison mère doit lutter contre les idées reçues et racontars » encore un métal de guerre » ou » tout ce qui n’est pas jaune ne peut pas être bon » aggravé de cette offre tarifaire qu’elle doit très vite corriger à la hausse pour revaloriser le MINIC . D’autant que la situation économique recommençant à se dégrader entraînant la démission de Pinay en Décembre 1952 , le MINIC se trouve indirectement et injustement lié à l’échec du Ministre . Il quitte la scène en 1954 avec la disparition des calibres D au profit des calibres U , lesquels n’auront pas de variante en durilium . La dénomination MINIC faisant allusion à son prix MINI , sera réattribuée en 1970 .
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