Avertissement liminaire : Jaz est un site laïque , apolitique et non-polémiqueJean-Luc Mélenchon et son objet fétiche. (Bernard Bisson- JDD / DR)
“Il y a trente-cinq ans, j’habitais dans le Jura une maison au-dessus d’un village fortifié. Pendant des années, des gens avaient jeté leurs détritus pardessus les murs. Ayant décidé d’aplanir le terrain, je me suis retrouvé à déterrer des débris comme un archéologue. Ce qui m’a fasciné dans ce moteur de réveil fut de trouver au pied d’une muraille séculaire un objet qui mesure le temps qui passe. J’avais 27 ans.
J’ai beaucoup déménagé. Les objets, on s’en débarrasse. Curieusement, alors que celui-ci aurait dû être jeté, je l’ai gardé. Quand vous l’observez, il est constitué de rouages, d’engrenages, de ressorts. Dans mon appartement, il se trouve dans la partie bureau, au pied d’une statue en bois, qui représente, bras croisés, le buste d’une personne, le regard dans le vide, en position d’attente. Cet objet est générique de tout ce qui a constitué ma vie d’homme, en tant que père, personnage politique, amant… Ma vie d’adulte y est contenue.
Un réveil ne sert pas seulement à donner l’heure, c’est aussi une alerte. Ma vie a été jalonnée de rendez-vous. Lesquels ce moteur a-t-il déclenchés?
Les marxistes, dont je suis, ont cherché dans le temps les irrégularités qui expliquent l’Histoire. Mais on ne la saisit qu’a posteriori. J’ai voulu comprendre la corrélation qui existe entre la donnée objective du temps et sa donnée subjective (la durée). Le livre de Stephen Hawking Une brève histoire du temps m’a offert un début de réponse. Le temps est un produit de l’univers matériel. J’en ai déduit l’idée d’un temps social.
J’habitais à Massy. À vol d’oiseau, c’est très proche de Paris. En voiture, selon la circulation, cela peut prendre une heure et demie. Les embouteillages, avec les camionneurs, les travailleurs, renvoient à ce temps social. Là, résident les irrégularités qui conduisent aux révolutions. Alors, je regarde ce moteur de réveil. Il est né de l’effort d’un homme. Je ne sais pas quand il s’est arrêté; pourtant, la vie, elle, a continué. Elle se moque bien des contingences extérieures, des institutions, si puissantes soient-elles, mises en place par les hommes. Même en Grèce, la vie continuera… À un moment, c’est la chaîne du libéralisme qui rompra. »
JDD le journal du Dimanche le 21 juillet 2013, modifié le 19 juin 2017 , propos recueillis par Ludovic Perrin
Le grigri de Monsieur Mélenchon s’avère être un calibre D , version de l’Occupation avec platines et rouages en alliages blancs . Il s’agit d’une vue avant du côté du cadran , les clefs et boutons sont de l’autre côté .
Présentoir publicitaire circa 1942/1946 , diamètre 7,5 cm , poids 20 gr.
Acquis en 2019 , neuf de stock , environ 77 après sa fabrication , il nous a été livré à plat n’ayant jamais été plié pour être placé en vitrine . Sa conception est simple , estampage en creux d’une fine feuille de métal dont le pied est seulement plié à angle droit avec émaillage du logo .
Il reprenait le même format que le modèle de 1937 car il était certainement issu de la même manufacture .
Le nom de Cyrla Pérec au mur du mémorial de la Shoha à Paris
Georges à cinq ans ( à gauche ) et dans sa classe à l’école maternelle de la rue des Couronnes en 1939 . Il est au troisième rang , à droite .
Georges Perec est né à Belleville, 19 rue de l’Atlas, dans le XIX° , le 7 mars 1936, d’Icek Judko Perec , devenu Isie ou André pour ses proches et de Cyrla Szulewicz , dite Cécile, le père venu de Lubartów, dans le sud est de la Pologne , la mère de Varsovie . Ils vivent alors rue Vilin , à Ménilmontant, dans cette pauvreté que partagent beaucoup d’immigrés juifs d’Europe de l’Est . Les grands-parents paternels habitent 24 rue Vilin , la grand-mère Rojza Walersztejn-Peretz y tenant un magasin d’alimentation . Le grand-père maternel, Aron Szulewicz, resté veuf , est marchand de quatre-saisons , lui aussi rue Vilin , au numéro 1 . Le père aurait exercé divers métiers (livreur, tourneur, mouleur, fondeur, coiffeur…). La mère a tenu une boutique de coiffure, puis a été, entre 1941 et 1942, ouvrière dans l’usine d’horlogerie Jaz à Puteaux . C’est une petite enfance prolétaire qu’a connue Georges Perec. Ses grands-parents parlaient le yiddish et l’un des grands-pères , David Peretz , est réputé avoir été très pieux ; Mais la volonté de faire de cet enfant un petit Français est évidente : il a été doté d’un seul prénom , Georges , sans référence à la tradition juive . Une bonne part de la famille maternelle a péri en déportation : le père de Cyrla , un de ses trois frères et sa jeune sœur , Soura dite Fanny , âgée alors de seize ans . Les deux autres frères purent se cacher , mais perdirent contact avec la famille de Georges . Le grand-père paternel , David Peretz , fut raflé en janvier 1943 et mourut étouffé dans le train parti de Drancy , son nom précède celui de Cyrla sur le mur du Mémorial de la Shoha . La grand-mère , Rojza ou Rose , put rejoindre sa fille Esther dans le Vercors . Elle vécut après la guerre en Israël avec son autre fils , Lejzor dit Léon .L’entrée du salon de coiffure pris en gérance par Cyrla Perec , au 24 rue Vilin , tout de suite avant son entrée chez Jaz . En 1976 , l’inscription au-dessus de la porte était encore lisible .Suite à l’adoption du premier « Statut des Juifs » par l’État français , le 27 septembre 1940 tout commerçant juif se voyait contraint de disposer cette affiche à l’entrée de son magasin . Cyrla Pérec a donc été obligé de l’apposer sur la devanture de sa petite boutique . Cette première ordonnance interdisait déjà aux Juifs français d’exercer un certain nombre de professions tels que fonctionnaires , enseignants , journalistes ou dirigeants de certaines entreprises sensibles . D’ailleurs l’un des co-fondateur de Jaz , Ivan Benel qui était aussi de confession juive , avait cédé sa place à Paul Nicolas en 1940 , pour se réfugier en Lozère . Mais le deuxième « Statut des Juifs » , promulgué le 2 Juin 1941 et un décret passé en Juillet 1941 durcit encore les conditions professionnelles des israélites et les excluent quasiment totalement des professions commerciales ou industrielles . La mère de Georges ne peut plus gérer un établissement commercial et elle devient salariée chez Jaz , cinq mois plus tard .
L’épisode de l’affichette « Entreprise juive » n’a été que de courte durée et l’étape suivante consiste à « liquider » les commerces et entreprises juives . Nous ne savons pourquoi Cyrla quitte Jaz en Décembre 1942 mais il est certain que depuis Juin , elle devait porter l’étoile jaune à son revers . Conséquence étonnante , cette visibilité soudaine permet l’application d’une interdiction plus ancienne qui frappait déjà les « nègres » aisément repérables mais également les juifs qui pouvaient y échapper jusque là : l’obligation de ne prendre que la dernière voiture dans le métro parisien . Ce marquage infâme permet l’application de cette ségrégation supplémentaire et la mère de Georges a forcément subi cette longue humiliation pour se rendre à l’usine Jaz qui se trouvait à l’opposé de son domicile , à l’autre bout de Paris qu’elle devait traverser d’Est en Ouest et retour .
Georges Pérec en pélerinage rue Vilin en 1974 et l’escalier de la rue en 1971. Spirale du vide autour du passé de Georges Pérec puisque même la rue Vilin disparaît à son tour dans les années 1980 , remplacée par le parc de Belleville .
Présentoir , étalage de vitrine en forme d’écusson , au slogan Jaz le Réveil Précis sous un jaseur boréal dessiné par René RAVO et devenu cette année là , le logo de la marque Jaz .Format 32 cm de haut par 29 cm de large , poids 656 gr Ce présentoir est reproduit , sans plus de commentaires , dans la première Jazette , petit organe de communication de quatre pages, à l’usage exclusif des 10.000 horlogers affiliés Jaz daté de Juin 1942 et signé par le tout nouveau Directeur Commercial dont c’est l’initiative : Paul NICOLAS . Jusqu’à cinq réveils pouvaient être exposés sur ce blason
illustrations extraites des Jazettes de 1942 /1943 1945 et 1946 et miroir de 1943 . Cette forme très particulière de blason ne sera employée par Jaz que de 1942 à 1946 ; elle est nommée en héraldique écu français moderne , est ce un hasard en ces temps d’occupation étrangère du territoire national ? Les supports rouge/orangés sont en plastique , posé sur un glacoïde : procédé des années 1930, remplacée dans les années 1960 par la technique dite du pelliculage . La plupart du temps, utilisé sur carton – comme dans notre cas – ou même métal pour des plaques et objets publicitaires, décoration de bistrots et autres établissements . Les glacoïdes sont parfois nommés semi-émail .Voyez nos cavaliers , présentoirs etc …dans notre galerie des objets publicitaires .
Réveil non-identifié , mouvement mécanique , calibre 3D à répétition de sonnerie , aiguilles et chiffres lumineux , cadran en papier très exposé au vieillissement et aux taches d’huiles horlogères , vitre en verre plat , bélière , le battant du marteau est daté de 1946 ( le modèle ci-dessus ne possède pas de bélière) . Ces réveils très caractéristiques , avec leurs chiffres très anguleux , sont typiques dans leurs factures des fabrications Jaz impactées par les restrictions de guerre qui imposaient des produits d’origine française comme l’aluminium ou le carton .L’emploi d’aluminium pour boîtier et lunette , ainsi que de durilium pour les platines du calibre , allège beaucoup ce réveil qui ne pèse que 300 gr .Pendant et juste après la guerre , le laiton des platines et rouages est remplacé par des alliages dit » blancs »au sommet , derrière l’arrêt de sonnerie qui est sous la bélière , les réveils à répétition sont dotés d’un levier CONT/REP pour sonnerie CONtinue ou REPétition de sonnerie Bélière et pieds sont rivetés sur le boîtier ; vitre en verre plat et lunette très légère Version sans bélière et sans fonction de répétition de sonneriedouble datation : 3-45 sur la platine en métal blanc du calibre D à interpréter ainsi : soit Mars 1945 , soit 3° trimestre 1945 . et 4-45 qui signifie soit Avril 1945 , soit 4° trimestre 1945 .Les pénuries sont telles , à la fin de la guerre , que le carton des cadrans est remplacé par un papier très fin .Sur ce calibre D , daté de 1945 , donc tous les rouages sont en métal blanc ; sur le précédent , il restait tout de même des rouages en laiton .Un correspondant anglais nous a fourni les photos de cet exemplaire à chiffres anguleux , à répétition mais sans bélière , au mouvement daté de 1942 . Les inscriptions à la plume à gauche et droite de l’axe central correspondent au nom et au régiment de l’ancien propriétaire . Le 27° Régiment a été dissous le 27 novembre 1942, après l’invasion de la zone libre par l’armée allemande, en riposte au débarquement allié en Afrique du Nord .Version non-lumineuse , sans bélière , pas de fonction répétition , zone des heures bleue
La consultation des petites annonces de vente est un exercice parfois hilarant , parfois désolant par l’abondance des fautes d’orthographes , des descriptions fautives , des indices de rareté totalement erronés et des prix extravagants . Mais le plus ridicule est de voir qualifié Art Déco à tout-va , des pendules Napoléon III , Henri II , Moderniste , Fifties ou Sixties et surtout des réveils sans style du tout , par des vendeurs convaincus qu’il s’agit d’un sésame absolu . Aussi avons nous décidé de définir l’Art Déco et énumérer les Jaz qui appartiennent à ce style et cette période.
L’Art Déco est un mouvement artistique qui commença en 1910 pour se terminer en 1939 . Ce style typiquement français succède à l’exubérance de l’Art Nouveau qui était avant tout ornemental , s’appuyant sur l’esthétique des courbes organiques ou végétales , décrié sous le nom de Style Nouille .
Les trois premiers Jaz décoratifs NORMAL , ARTIST et BUREAU relèvent d’un style hybride entre l’Art Nouveau par leurs formes arrondies et leur décor floral , néanmoins mâtiné d’une pointe d’Art Déco par la stylisation des formes.
Au contraire, l’Art déco revient à la pureté des formes et se veut à la fois géométrique et décoratif. Il est extrêmement influent surtout dans l’architecture et le design, ainsi que toutes les formes d’arts plastiques . Le terme Art Déco fait référence à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes organisée à Paris en 1925 qui marqua la consécration de ce style.
Ce mouvement se caractérise essentiellement par la simplification des formes, la stylisation des motifs tout en s’inspirant des mouvements artistiques contemporains : les couleurs vives des Ballets Russes et du Fauvisme, les formes esthétiques de l’Art Nègre, les formes géométriques du cubisme, du futurisme et du constructivisme.
Les matières employées définissent également l’Art Déco avec l’emploi de la bakélite , des chromes , des verres colorés , des pâte de verre , des bois précieux , etc.
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Les réveils Jaz de style Art Déco sont , évidemment , tous mécaniques , excepté le modèle du 70° anniversaire qui est une réédition à quartz
Le passage Choiseul , avec ses 190 mètres de long et ses 3,9 mètres de large , est le plus long de Paris . Edifié en 1825/27 , il était dans un tel état de décrépitude en 1936 que Louis – Ferdinand Céline, qui y vécut son enfance , l’immortalise sous le nom de Passage des Bérésinas dans Mort à crédit. Heureusement une restauration importante et réussie du Passage Choiseul a eu lieu de 2013 à 2017 . Meilleure allure , meilleure fréquentation , meilleure visibilité à l’extérieur , superbe luminosité à l’intérieur , sont autant d’atouts qui marquent la renaissance du Passage Choiseul , lequel abrite au numéro 57 la bijouterie horlogerie Choiseul . Bel écrin pour abriter la dernière adresse d’une dynastie d’horlogers : sur quatre générations : les GAILLARD dont les cousins LECLOU étaient également horlogers .encart publicitaire des années 20 Marcel GAILLARD 1911 médaillé de l’Ecole d’horlogerie de Cluses promotion 1897/1900 Boutique de la première génération , sise 95 ( actuel 21) rue de La Chapelle dans le XVIII°à Paris , avec appartement à l’étage . La conformation de ses vitrines est typique de son époque : lettres bombées en émail collées à l’extérieur sur les vitres , pas de publicités mais un maximum d’objets présentés , au point de ne plus voir l’intérieur du magasin ; dans la vitrine de gauche en haut : les médailles et bijoux ; en bas : les montres à gousset ; dans la vitrine de droite : les réveils à cloche et pendules de cheminée . Pas de Jaz puisque la firme est fondée en 1921 , donc postérieurement .Boutique à la Médaille d’Argent en 1940 , 95 rue de la Chapelle . Vitrine de droite on devine malgré le reflet une pancarte Jaz derrière la vitre et à l’extérieur une plaque émaillée Jaz première génération – tout à gauche – répond à une plaque Oméga tout à droite intérieur de la boutique en 1947 : on notera la présence d’un éphéméride mural Jaz , hélas , un peu caché par le thermomètre -baromètre en marbre .Louis GAILLARD 1950 diplômé Ecole de Cluses promotion 1924/1927 Les années 50 marque l’apogée de Jaz , comme en témoignent les nombreuses publicités qui ornent la boutique de la deuxième génération des GAILLARD . En 1945 , la rue de la Chapelle fut scindée en deux , sa partie sud prenant le nom rue Marx Dormoy : la numérotation s’en trouva modifiée et la boutique qui était au 95 se voit attribuée le numéro 21 que l’on devine derrière la première vitre tout en haut ; en revanche le voisin a gardé le numéro 95 en façade .
En haut à gauche : une plaque émaillée si délavée que ses inscriptions sont à peine visibles : elle prouve toutefois une affiliation à Jaz qui remonte au moins aux années 35/37 . En haut à droite trône au contraire , entre deux carillons Vedette , la toute récente enseigne lumineuse de 44 cm de diamètre qui arbore le jaseur boréal de René RAVO devenu pendant la guerre le logo de Jaz . Très courante à l’époque , puisque Jaz ne produisait pas ce type d’horloges qui connaissaient un grand succès à l’époque , la proximité avec les carillons Vedette s’explique aisément par l’accord conclu entre Jaz et Vedette en 1949 . En revanche les six belles plaques qui ornent les bas de caisse ont été fabriquées sur mesures pour cette boutique qui est , à notre connaissance , celle qui affiche le plus de publicités pour Jaz .La boutique au 21 rue de la Chapelle en 1954 et ses magnifiques panneaux Jaz en 1957 la diversification s’étend au briquet Flaminaire Cette carte publicitaire postérieure montre que , si la plaque émaillée Jaz est toujours présente , les six panneaux de bas de caisse ont été remplacés par d’opportunes vitrines permettant de présenter plus de produits en vente . On notera l’amusant texte conçu par Louis Gaillard , à la première personne , à propos de sa pendule électrique qui « donnait » l’heure au quartier , ce qui n’est pas exagéré . Effectivement la boutique se trouvant au point culminant de la très longue rue de la Chapelle , cette horloge pouvait être vue depuis l’avenue Max Dormoy ; subsiste d’ailleurs , en place actuellement , un panneau lumineux Citizen qui permet de s’en rendre compte . En général ce sont les beffrois des mairies , des hôpitaux ou les clochers des églises qui rythment les heures d’un quartier , or de l’autre côté de la rue , presque en face l’établissement des GAILLARD , se trouve la Basilique Sainte Jeanne d’Arc qui aurait dû tenir ce rôle sauf qu’elle restera inachevée de 1930 à 1964 et que son absence de clocher traditionnel et d’horloge laissait place « à la médaille d’argent » pour assurer ce service .
Le nom de la boutique est extrêmement bien choisi puisqu’il semble faire allusion à l’activité de bijoutiers qui vendaient beaucoup de médailles en or et argent , souvent religieuses , mais les initiés savaient qu’il s’agissait de la médaille d’argent obtenue en fin de cycle d’études à Cluses par Marcel puis Louis Gaillard qui , par extraordinaire , ont été successivement deuxièmes de promotion de cette école à la réputation internationale .Monsieur Gaillard devant sa boutique en 1968 et sa petite famille à la fenêtre à l’étage Olivier (à gauche) et son père Jean Claude GAILLARDdiplômé de l’ENHC – Ecole Nationale Horlogère de Cluses , promotion 1952/1956 – dans sa boutique atelier du passage de Choiseul . Rares sont les familles d’horlogers qui ont survécu à l’invasion dévastatrice du quartz nippon , aussi ce type de magasin fait notre bonheur . On n’est pas reçu par de simples changeurs de piles – même s’ils assurent ce service évidemment- mais de vrais horlogers qui peuvent légitimement exposer les superbes outils des générations précédentes et vendre pendulettes d’officier , goussets , etc . Leur sellier maroquinier pourra réaliser un bracelet de montre entièrement sur mesure et selon votre choix le plus particulier . Spécialisés dans la réparation de montres mécaniques, anciennes ou récentes quelque soit leur marque , ainsi que de pendules , ils sont également distributeurs de nombreuses marques suisses , allemandes ou françaises telles que Junghans , Junkers , Zeppelin , Claude Bernard ,Timberland , etc . Nous adressons nos remerciements les plus chaleureux à Olivier et au regretté Jean-Claude Gaillard ( + 2018) qui ont bien voulu nous confier les documents ci-dessus et pris le temps de nous guider comme ils le feront pour achats et réparations dans leur boutique .
Calibre G ou 1G : Mouvement mécanique à clef amovible , format 6 x 8 cm. Mouvement d’une autonomie de 8 jours sans fonction réveil , platines pleines ( non-ajourées) , hauteur sur platines : 23,5 mm , pont de barillet , arrêtage à croix de Malte , pignons à fuseaux , porte échappement Roskof indépendant à trois pierres , balancier à pivots , spiral auto-compensateurs ( 14.400 oscillations /heure) . Quatre variantes existantes : Calibre G ou 1G : il dote douze horloges murales SARRIC , BOISIC , SOFIC , BERTIC , SEVRIC , SORIC , VISIC , MASSIC , TERRIC , MASSIC , FROMIC , PRINTIC et une horloge à poser POSICCalibre 3G identique à 1G mais avec voyant indicateur d’armage et remontage démultiplié , pour emboîtage moulé qui équipe trois murales APPLIC 1934 , APPLIC 1945 , QUADRIC et trois horloges à poser CADIC , FANTIC , HOTIC Calibre 4Gidentique à 3G mais pour emboîtage métallique pour deux murales en métal LENTIC , VISICCalibre 5G identique à 1G mais avec porte -échappements à 6 pierres ( à partir du 1° mars 1951 c’est lui qui est monté dans les horloges murales Jaz soit 21 au total ) VISIC après 1951 , NEPTIC , PRINTIC après 1951 , SPIRIC , BRETIC , FORMIC , RHONIC , MURIC , Nafra-Don pub , GRANIC , Le Progrès Pub , Cognac Pub , ZODIC , CUISIC , MITRIC , CAMPIC , LUMIC , LIVIC , REXIC , DELFIC , LIGNIC . Ce calibre ne possède plus le témoin de charge des 3G et 4G .cadran de CADIC Particularité des calibres 3G et 4G : la petite fenêtre de témoin de réserve de charge ou voyant indicateur d’armage au milieu du 2 de XII heures : lorsque le triangle est rouge il faut remonter le mécanisme . Le 8 au dessus de l’axe central rappelle l’autonomie de 8 jours du calibre G qui n’a pas de fonction réveil .Les calibres G ne sont pas toujours datés mais lorsque c’est le cas , ce sont les deux derniers chiffres qui indiquent la date , en l’occurrence 37 pour 1937 .La particularité des horloges en céramique Jaz , dotées du calibre G , est l’absence totale de vis de fixation dans le cadran grâce à un système exclusif de maintien par un œillet autour de l’orifice d’entrée de la clé . La concurrence affichait au moins deux , trois voire quatre têtes de vis pour le moins voyantes et disgracieuses sur ses cadrans . Le calibre AG , qui succède à partir de 1956 au calibre G , ne présente plus cet avantage et nécessite deux vis de fixation en facade .pages extraites LE GUIDE JAZ fournitures pour réveils et pendulettes circa 1953 à 1958
extrait catalogue 1942 page 5 Le terme PENDULITE est un néologisme , créé par Jaz avant guerre , pour distinguer ses réveils aux boîtiers en bakélite , ou comprenant au moins un socle dans cette matière , de ses gros réveils ronds , dit classiques . Deux réveils en zamak , les CARRIC et PENTIC les rejoindront . Cette gamme comporte 31 réveils et apparaît aux catalogues de 1931 à 1952 ; ils étaient dotés pour la plupart de calibres D ou calibres H : BERRIC cal.1D , CAMIC cal.20D , CARRIC cal.3D puis 1D , CROISIC cal.11D , DEGIC cal.1D , FACIC cal.H , FONIC , cal.1D , GALLIC cal.1D , GENIC cal.H , GILIC cal.1D , GOTIC cal.1D , LOGIC cal.H , LORRIC cal.1D puis 3D , MUSIC cal.20D , NOVIC cal.3D puis 1D , OBLIC cal.H , PENTIC cal.H , PERSIC cal.D , ROMIC cal.1D , SYLVIC cal.H , TOURIC cal.1D , VOLTIC cal.3D . Avant guerre les références des Jaz ne comportent que trois chiffres , à partir de 1942 elles comportent cinq chiffres qui se décomposent ainsi : les trois premiers chiffres correspondent au modèle , les deux derniers à sa finition ( cadran nickelé , couleur , etc ) ; Le dernier chiffre s’il est est pair ou zéro , indique un modèle non lumineux ; impair il désigne un modèle lumineux . Le premier chiffre indique la catégorie de l’article : 1 pour les Gros Réveils 3 et 4 pour les Stylites 30 heures ; 5 pour les Stylites à l’autonomie de 8 jours ; 6 pour les horloges murales ; 7 pour les modèles de de Luxe ( Jaz de Luxe et Tirage Limité )30 heures et 8 pour les modèles de Luxe 8 jours . Le chiffre 2est donc attribué aux PENDULITES .Parallèlement aux PENDULITES , Jaz invente le terme de STYLITES pour désigner ses petits réveils « de style ».
PANORAMA des PENDULITES , cliquez sur l’image pour accéder à l’article correspondant
Le dernier Pendulite produit , le CROISIC , était défini en 1951 comme un PENDULITE mais devient un Gros Jaz en 1953 , sans que celui ci ne subisse le moindre changement ; pour la simple raison qu’il était inutile de maintenir une catégorie pour un seul réveil .