Quasar Khanh et son Jaz

quasar amazingly-coolQUASAR et EMMANUELLE KHANH

Quasar, de son vrai nom Nguyen Manh Khanh, est né à Hanoï au Vietnam. Il prend son pseudonyme, Quasar, le jour où il donne son nom à la célèbre styliste Emmanuelle Khanh, son épouse. Un surnom dans l’air du temps, celui où l’homme rêve de marcher sur la Lune, « Quasar », la plus puissante source lumineuse de l’Univers, judicieusement choisi pour ce créateur polymorphe.LogoEKParis-Ils ont une fille, Atlantique chanteuse de la fin des années 80, et un fils Othello. Ils forment un couple avant-gardiste, hyper créatif et médiatique, qui se mettent en scène et n’ont pas peur de l’auto-dérision.Emmanuelle et Quasar« Derrière chaque grand homme se cache une femme ». Emmanuelle ne se cachait pas, mais elle était bien derrière Quasar pour le soutenir et même faire bouillir la marmite.

Quand Emmanuelle, alors mannequin-cabine chez Balenciaga, rencontre l’étudiant vietnamien, il a une brosse à dents dans une poche, un réveil Jaz chromé dans l’autre.     « Il m’a étonnée dès notre première rencontre: un jeudi après-midi de 1955… », raconte-t-elle dans son auto-biographie. « Sa désinvolture, sa façon de faire, jusqu’à sa manière de s’habiller me fascinaient. »

les-annees-quasar-khanh-inventeur-gonfle-du-fauteuil-gonflable,M426304 Elle l’épouse en 1957 lui ouvrant en grand les portes du monde de la mode et du design.

BIOGRAPHIE ILLUSTRÉEQuasar_Khanh_1quasar-khanh et sa mèreArrivé à Paris, en 1949 avec sa mère, car il est très tôt orphelin de père, Quasar vécut son adolescence à Sceaux. maison-des-etudiants-de-l-indochine-cite-universitaireÉtudiant, il sera hébergé à la Cité universitaire, pavillon du Vietnam. Puis il louera une chambre meublée boulevard Raspail. Marié, père de famille, il habitera longtemps rue Le Verrier dans le XXe arrondissement. Il obtient en 1959 le titre d’ingénieur de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Des entreprises de renom lui ouvrent alors leurs portes. Après avoir fait ses premières armes à la Société Générale d’Entreprises, plus grande société française de travaux publics, il intègre le prestigieux bureau d’Ingénieurs-conseils en grands barrages hydrauliques Coyne et Bellier.manicouaganIl se voit confier pour première mission la réalisation des tests en laboratoire pour ce qui sera le plus grand barrage à voûtes multiples au monde , édifié au Canadamanic_2Central 5 de Manicouagan, ou barrage Daniel Johnson, est un ouvrage et une œuvre d’art

chauffeuse venusMais sa réputation au niveau mondial, il la doit au mobilier gonflable, dont il est le pionnier piscina solari 1967Emmanuelle ayant entamé une collaboration comme styliste pour Missoni, la maison de couture milanaise se sert d’une de ses maisons gonflables pour le défilé 1967 dans la célèbre Piscina Solari.

quasar khahnKhahn met au point des éléments en plastique qui, juxtaposés ou superposés, deviennent berceau, lit d’enfant, chauffeuse, étagère ou maquette d’un vaisseau mi-avion, mi-bateau volant au-dessus de l’eau: « Le temps de l’opacité où l’on mettait une vie à ne pas se connaître est révolu. Le meuble traditionnel est un signe de cette époque à façades. Aujourd’hui, de la politique à la minijupe, tout concourt à la transparence », argumentait Quasar Khanh dans Le Figaro en 1967.

Il y opère en autodidacte, avec une créativité débridée et des « visions » avant-gardistes. Il rencontre un succès critique et commercial avec ses premiers mobiliers gonflables, des structures circulaires en plastique souple coloré, conçues pour une jeunesse en quête d’identité et vivant à ras du sol par anticonformisme.

exposition-consacree-a-quasar-khanh-collection-aerospaceCette collection Aerospace – en hommage à la conquête spatiale –, sortie en 1968, démontre que du pétrole, nouveau matériau de l’époque, on peut tirer des objets résistants, bon marché.

Et même flottants, comme en joue Gérard Oury en les utilisant dans la scène culte de la piscine pour son film Le Cerveau en 1969.

 

galeries lafayetteIl se consacre également à la mode comme Emmanuelle

Posant avec les célèbres lunettes de son épouse ou sur un lit de sa conception , il sait se mettre en scène avec humour, presque toujours avec un cigare au bec, le pire ennemi de ses structures gonflables.

 

On lui doit aussi la fameuse Quasar-Unipower , à tirage très limitée , seule voiture carré de l’histoire de l’automobile, motorisée par un bloc 1.1 l positionné en position centrale arrière et monté sous la banquette passager. Mais ce n’est pas la motorisation de la Quasar Unipower et sa boîte de vitesses automatique qui sont  ses spécificités les plus intéressantes: elle peut accueillir cinq occupants et possède six portes coulissantes pour un encombrement très réduit 1,8 x 1,7 m. Décidément, ses créations spectaculaires ne peuvent échapper au cinéma.

Elle sera donc rendue célèbre, auprès du grand public, par la présence à son bord de Bernard Blier et Mireille Darc dans le film Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! de Michel Audiard.

En 1975, il achètera,  au 5 rue du 19 Janvier à Garches, la célèbre maison Arakel Nubar Bey, construite en 1931 par les frères Auguste et Gustave Perret. Là, ayant laisse tombé la mode et le design, Quasar écrit des chansons, des pièces de théâtre. Galerie-UtopieJamais à cours d’imagination, il invente la Bambouclette en 1985, vélo écologique en bambou conçu avec 40 ans d’avance sur son temps.                                                                                                                                                                                                            Il  repart vivre au Vietnam, en 1995, s’installant à Ho-Chi-Minh Ville où il décédera en 2016; l’année suivante Emmanuelle Khahn nous quitte à son tour.hydrairSollicité par le ministère de la Défense vietnamien, il travaillera sur plusieurs projets dont celui d’un pont en spirale reliant la vieille ville de Hanoï à l’autre rive du fleuve. Quasar s’ingéniera aussi à créer un design made-in-Vietnam basé sur le travail du bambou.fonte d'aluminium (1)fonte d'aluminium (2) Il s’essaiera aussi à la technique ancestrale de la fonte d’aluminium dans le sable, ouvrage délicat débouchant sur la production de pièces originales, dont ce fauteuil « Nervure »disponible à la vente.

Bilbao Visant le design et le luxe, Quasar fonde sur place la société Quasar Khanh Ltd.                                                                                                                                                        livre quasar«Notre génération imaginait réinventer le monde et notre maître à tous était Quasar Khanh » Jacques Séguéla publicitaire. «Si j’ai eu un Maître c’est lui» Philippe Stark qui ajoute dans la préface « Quasar est la première personne, et peut-être la dernière,que j’ai rencontrée dans ce domaine de création dit du design. Il était plus haut, moi j’étais très jeune. J’étais ébahi, fasciné. Il n’avait pas d’idée, il avait des fulgurances. J’étais soufflé. »quatre de couvlogo quasar_800Logo de QUASAR KHAHN . quasar-khanh-designer-visionnaire-15_800Quasar Khanh est une étoile de la galaxie design des années 60 que l’on est en train de redécouvrir, faisant l’objet d’expositions et des rééditions pirates de son mobilier gonflables en Chine, rançon d’un succès mondial.

quasar-khanh mobilier (1)

Serge Lifar et son MUTIC en 1940

Serge Lifar chez lui (2)Serge LIFAR chez lui au lit , le 28 Novembre 1940 . Sur sa table de nuit , derrière son paquet de cigarettes , un réveil de voyage Jaz : le MUTIC de 1938 .                                   Photo par Roger PARRY ( 1904+1977)  Donation Roger Parry , Ministère de la Culture , conservée à la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine dite MAP.  Epreuves pour un reportage dans la revue collaborationniste , La Semaine , revue hebdomadaire de spectacles qui paraît entre 1940 et 1944 . Consultez notre article sur Roger PARRY .

Serge Lifar chez lui (3)Serge LIFAR en train de se raser lors de la même séance de prise de vues , à l’extrême droite en bas , le MUTIC est tellement reconnaissable que l’on peut identifier le modèle exact en sa possession . La Semaine, 28 novembre 1940 serge lifard pour son ballet 'Les chevaliers errants' à l'Opéraextrait de LA SEMAINE Novembre 1940 , sous une horloge murale ,  son téléphone à deux cloches , et son MUTIC sur la table de nuit . Serge Lifar chez lui (1) Serge LIFAR chez lui triant les dessins préparatoires des costumes du ballet Le Chevalier Errant ( et non Les Chevaliers Errants comme indiqué sur le site du Ministère de la Culture )  .

Serge LIFAR (1905+1986) ukrainien d’origine , était un célèbre danseur étoile , influent chorégraphe et maître de ballet de l’Opéra de Paris, pendant l’Occupation allemande de Paris de 1940 à 1944 .

Après la mort de Diaghilev en 1929, dont il sera l’un des deux légataires universels , Serge Lifar entre à l’Opéra de Paris . Il sera nommé en 1935 le premier danseur étoile masculin de l’Opéra de Paris , avec son grand succès, le ballet Icare . En 1956, à l’âge de 51 ans, il dansera son dernier ballet.

Après avoir quitté l’Opéra de Paris en 1956 , Lifar poursuit sa carrière internationale en tant que chorégraphe , monte des ballets en Argentine , en Australie , en Italie et en Suède .

Durant les dernières années de sa vie, il vivait à Lausanne, auprès de la comtesse Ahlefeldt .  Elle est inhumée à ses côtés au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois .                                                                                                                                                                                                                                                                                         marquis de cuevas Dans la vie de Serge LIFAR , il y a deux épisodes bien connus des amateurs d’anecdotes : en 1958 , son duel avec le marquis de Cuevas dont le témoin , avec son bandeau sur l’œil droit , est bien le jeune Jean Marie Le Pen …Hitler à paris.. et il aurait été le guide lors la visite éclair d’Hitler à l’Opéra de Paris en Juin 1940

AH-paris-juin-1940La visite éclair et matinale du dictateur nazi , en juin 1940 dans un Paris fraîchement vaincu , a été immortalisée par quelques rares photos et les caméras de la propagande allemande , mais diffusée très tardivement en Allemagne uniquement , si bien que la date précise n’est pas certaine . hitler à Paris le bourgetHitler, ce matin-là , s’est posé à l’aéroport du Bourget à 5 h 30 avec son avion personnel , un Condor quadrimoteur beige et est resté en tout et pour tout deux heures et quart dans Paris , il ne reviendra jamais à Paris . Le croyez vous ? on a l’heure , la durée précise mais pas la date exacte !

A noter que le mystère concernant la date de cette visite pourtant illustre , nous a tourné la tête lors de nos recherches pour cet article . Dans ses souvenirs, Pierre Mendès France la place au 15 juin : connaissant sa probité : on serait tenté de le croire . Le Cardinal Alfred  Baudrillart  dans ses fameux Carnets , en 9 volumes et 10.000 pages , affirme que c’était le 16 , s’agissant d’un journal fait au jour le jour : on serait tenté de le croire . Le sculpteur Arno Breker , qui a accompagné Hitler , affirme que cela s’est passé le 23 , en tant que témoin direct : on serait tenté de le croire . Mais le ministre / architecte , Albert Speer , présent lui aussi sur la photo ce jour là , assure que la visite a eu lieu le 28 , sachant combien les historiens ont apporté de crédit au seul ami d’Hitler :  on serait tenté de le croire . Enfin il y a l’avis des grands historiens : on serait , eux aussi , tenté de les croire , mais ils hésitent : Herbert Lottman  évoque le 23 Juin  dans La Chute de Paris . Tandis que le biographe d’Hitler ,  Ian Kershaw , avance la date du 28 pour sa part . Jean-Pierre Azéma  dans 1940 l’année terrible , au Seuil en 1990 ,  situe la visite le 23 , mais dans sa récente réédition chez Fayard  re-titrée 1940 l’année noire ,  il porte la date au 28…                                                                                                                                                                                                                                                                                        Nous n’avons aucune information inédite sur la date , même si le 28 Juin a notre préférence en raison de l’appétence du Führer pour les vengeances symboliques  , comme le wagon de l’Armistice. de Rethondes . Le 28 juin est la date anniversaire du Traité de Versailles , diktat selon lui , signé en 1919 .                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Serge Lifar avec les clefs de l'opéra de Paris en 1940Serge Lifar en 1940 avec les clefs de l’Opéra de Paris , photo 13 x 18 cm  vendue le Lundi 22 Avril 2013 à Bruxelles ,elle a relancé la polémique sur la visite d’Hitler à l’Opéra.

Serge Lifar se targua d’avoir fait visiter l’Opéra à Hitler dès le matin du 23 juin 1940 , ce qu’il nia ensuite. Ce fait fut largement diffusé dans la presse d’après-guerre et eut une immense portée symbolique pour ses défenseurs comme pour ses détracteurs lors de son procès pour collaboration après guerre.

Dussurget avec Theresa Berganza  et Maria Callas en 1964                                             Néanmoins il se trouve que , par un hasard extraordinaire , votre humble serviteur , co-rédacteur de Jazlebontemps a été dans sa lointaine jeunesse , les années 1985 à 1992 , ami intime et secrétaire de Gabriel Dussurget , fondateur du Festival d’Aix en Provence et conseil artistique de l’Opéra de Paris nommé par Malraux sous la direction de Georges Auric . Cette situation m’a permis d’assister , pendant ces belles années , à toutes les représentations de l’Opéra Garnier . D’ailleurs la première fois , j’étais assis entre Dussurget et Kochno , l’autre exécuteur testamentaire avec Lifar , du fondateur des mythiques Ballets Russes , Serge de Diaghilev . Toujours au premier rang à gauche du parterre , ce qui est loin d’être la meilleure place , mais permettait d’accéder en urgence à la scène  aux coulisses , aux loges d’artistes et à la loge du concierge , centre névralgique des petits secrets locaux . Celle-ci n’était pas tenue par Adolfo Ramirez /Gérard Jugnot comme dans Papy fait de la Résistance mais par le charmant Gino Dittaro , sa femme et sa fille , qui avaient succédé à Carla et Tonio Dittaro ,  lesquels tenaient leur place de Lucien Ferrari , concierge pendant l’occupation , depuis 1928 . C’est tout simplement lui qui , très prosaïquement , à ouvert les portes aux sbires d’un Hitler pressé mais qui avait une connaissance très précise des lieux et aucun besoin du moindre guide  , ce qui a beaucoup étonné ces vassaux , tous allemands , qui en témoigneront sans jamais citer ni Lifar , ni Ferrari non plus . Le brave concierge ne tenait aucune gloire de cette minuscule intervention , à raison : il n’a même pas vu le dictateur .

En revanche ce qui est avéré , c’est que Lifar  accueillit Goebbels à l’Opéra le 1er juillet 1940 , comme il le reconnut lors de son procès , en omettant de mentionner la lettre qu’il lui envoya ensuite à propos de l’avenir de la danse allemande . Les comités d’épuration , dont Dussurget était membre, et les tribunaux ont chassé Jacques Rouché , directeur de l’Opéra de Paris , et Lifar pour s’être compromis avec l’occupant . Il fonde alors et dirige les Nouveaux Ballets de Monte-Carlo . L’éclat de ces créations , la demande insistante du public et des danseurs entraînent le retour de Lifar au poste de maître de ballet de l’Opéra de Paris en 1947. Il lui faudra néanmoins attendre 1949 pour qu’il puisse revenir sur scène en tant que danseur.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

 

Le LODRIC de Jacques CHIRAC Maire de Paris

         Avertissement liminaire : Jaz est un site laïque , apolitique et non-polémiquechirac lodric (1)Jacques CHIRAC dans son bureau de l’Hôtel de Ville de Paris en Mars 1977 , derrière son bras gauche , on reconnaît un grand réveil Jaz modèle LODRIC .

Chirac et Raffarin . Stoléru et Rocard , les deux co-créateurs du RMI .

Pour comprendre comment un LODRIC arrive sur le bureau de Jacques Chirac , un petit préambule historique , en guise de rappel , s’impose . En 1977 , la fonction de premier édile de la capitale venait d’être rétablie après 105 ans d’abandon , si bien que son prédécesseur est Jules Ferry . Avant d’être Maire de Paris , il avait été Premier Ministre de mai 1974 à 1976 , lorsqu’il donne sa démission au Président Giscard d’Estaing , le 25 Août .

En 2016  Stoléru décoré par Raffarin . Stoléru et Sarkozy                                                                                                                                                                                                      Alors qu’il était à Matignon , Lionel Stoléru était son Secrétaire d’État chargé de la condition des travailleurs manuels et immigrés , poste qu’il occupait déjà dans le gouvernement précédent avec Raymond Barre et occupera de nouveau deux fois avec le même Barre de 1978 à 1981 . Chirac lui -même occupait un poste similaire en 1967/1968 , comme Secrétaire d’État chargé des problèmes de l’emploi . Donc après avoir été , sous Giscard et ses deux Premiers Ministres ,  plusieurs fois Secrétaire d’Etat , Stoléru reprend du service sous Mitterrand et son premier Ministre Rocard avec lequel il crée le RMI , ancêtre du RSA . En 2003 , Stoléru est nommé président du Conseil d’Analyse Economique par le même Jean-Pierre Raffarin devenu à son tour Premier Ministre . Il était donc logique que ce soit Raffarin qui lui remette la cravate de Commandeur  Légion d’Honneur .

raffarinM. Maigrat, le collaborateur mulhousien du ministre Stoleru, devant le poste d’une travailleuse manuelle. Au centre, Henri Klopfer de Wintzenheim , responsable du Service Méthodes de l’usine. A droite, on reconnaît… Jean-Pierre Raffarin, conseiller technique, chef de la cellule communication au cabinet du ministre (photo DNA, 23 mars 1976 ).          C’est donc à ce titre de Secrétaire d’État chargé de la condition des travailleurs manuels et immigrés que Stoléru visite l’usine Jaz en 1976 ; consultez l’article très complet de notre ami Guy Frank , grand spécialiste de l’histoire de Wintzenheim que nous remercions . piselli2Stoléru debout , le soir de la visite , lors du dîner-débat avec les directeurs de l’entreprise et une quinzaine de couples de travailleurs de l’usine Jaz .                                                      Ce genre de visites s’accompagne de cadeaux protocolaires pour chaque visiteur et leurs supérieurs . Stoléru et Raffarin ont probablement rapporté à leur ami et encore Premier Ministre pour quelques jours , un Jaz offert à cette occasion .

lodric chirac 1Le choix aurait porté sur un LODRIC qui a visiblement convenu puisqu’il le conserve dans sa nouvelle fonction de Maire de Paris .

lodric chirac 2Jacques CHIRAC tend le bras droit vers son terminal téléphonique . On aperçoit encore le LODRIC derrière lui dont on reconnaît la silhouette si particulière, l’épaisseur et la taille importante , son cadran noir et on devine même l’espace que provoque le socle par rapport au bureau . Si le cheminement jusqu’au bureau du futur Président de la République n’est pas avéré totalement , en revanche l’identification est certaine .

Le calibre D de Jean Luc Mélenchon

    Avertissement liminaire : Jaz est un site laïque , apolitique et non-polémiqueJean-Luc-Melenchon-et-son-moteur-de-reveilJean-Luc Mélenchon et son objet fétiche. (Bernard Bisson- JDD / DR)   

“Il y a trente-cinq ans, j’habitais dans le Jura une maison au-dessus d’un village fortifié. Pendant des années, des gens avaient jeté leurs détritus pardessus les murs. Ayant décidé d’aplanir le terrain, je me suis retrouvé à déterrer des débris comme un archéologue. Ce qui m’a fasciné dans ce moteur de réveil fut de trouver au pied d’une muraille séculaire un objet qui mesure le temps qui passe. J’avais 27 ans.

J’ai beaucoup déménagé. Les objets, on s’en débarrasse. Curieusement, alors que celui-ci aurait dû être jeté, je l’ai gardé. Quand vous l’observez, il est constitué de rouages, d’engrenages, de ressorts. Dans mon appartement, il se trouve dans la partie bureau, au pied d’une statue en bois, qui représente, bras croisés, le buste d’une personne, le regard dans le vide, en position d’attente. Cet objet est générique de tout ce qui a constitué ma vie d’homme, en tant que père, personnage politique, amant… Ma vie d’adulte y est contenue.

Un réveil ne sert pas seulement à donner l’heure, c’est aussi une alerte. Ma vie a été jalonnée de rendez-vous. Lesquels ce moteur a-t-il déclenchés?

Les marxistes, dont je suis, ont cherché dans le temps les irrégularités qui expliquent l’Histoire. Mais on ne la saisit qu’a posteriori. J’ai voulu comprendre la corrélation qui existe entre la donnée objective du temps et sa donnée subjective (la durée). Le livre de Stephen Hawking Une brève histoire du temps m’a offert un début de réponse. Le temps est un produit de l’univers matériel. J’en ai déduit l’idée d’un temps social.

J’habitais à Massy. À vol d’oiseau, c’est très proche de Paris. En voiture, selon la circulation, cela peut prendre une heure et demie. Les embouteillages, avec les camionneurs, les travailleurs, renvoient à ce temps social. Là, résident les irrégularités qui conduisent aux révolutions. Alors, je regarde ce moteur de réveil. Il est né de l’effort d’un homme. Je ne sais pas quand il s’est arrêté; pourtant, la vie, elle, a continué. Elle se moque bien des contingences extérieures, des institutions, si puissantes soient-elles, mises en place par les hommes. Même en Grèce, la vie continuera… À un moment, c’est la chaîne du libéralisme qui rompra. »

JDD le journal du Dimanche  le 21 juillet 2013, modifié  le 19 juin 2017 , propos recueillis par Ludovic Perrin

                                                                                                                                              Le grigri de Monsieur Mélenchon s’avère être un calibre D , version de l’Occupation avec platines et rouages en alliages blancs . Il s’agit d’une vue avant du côté du cadran , les clefs et boutons sont de l’autre côté .

Pendule Président par Jaz

Avertissement liminaire : Jaz est un site laïque , apolitique et non-polémique

FRANCE-POLITICS-TRANSPORT-GOVERNMENT-RAILHorloge Lepaute sur le bureau présidentiel à l’Elysée

à gauche : la Président de Jaz 1974 ; à droite la pendule du Président 1760

Nul n’est besoin d’être un spécialiste de Jaz pour savoir que presque tous les réveils et pendules de cette marque ont des noms qui se terminent en -IC , hormis cinq exceptions , lesquels ont en général une signification  : consultez notre article sur l’étymologie des dénominations . À de rares exceptions près , ce n’est pas Jaz qui nous éclaire sur l’origine des noms , nous devons procéder par déductions . Parfois celles-ci s’imposent comme des évidences , à l’instar de la Président , rare pendule de 1974 , qui offre une parenté esthétique avec la pendule à deux cadrans de l’Elysée , laissant peu de doute sur l’origine de sa dénomination hors normes .murat-horloge2 LepauteCette horloge est définie à tort , par quasiment tous les médias , comme étant une pendulette d’officier en raison d’une certaine ressemblance avec celles-ci , ce qui est une double erreur . D’abord , elle n’en a pas du tout ni le format , ni le poids , puisqu’elle fait 21 cm de haut bélière baissée : voir sa fiche du Mobilier National . Napoléon I° , en personne , qui se déplace -même sur les champs de batailles – avec un considérable matériel d’apparat tel que vaisselles , mobiliers et nécessaires en tous genres , n’en possède pas d’aussi imposante , évidemment .Elysées 2Mais surtout cette création de Jean-André Lepaute ( 1720 + 1789) , que les Annales Françaises de Métrologie date de 1760 , est bien antérieure  aux pendulettes d’officier , justement imaginées par l’Empereur -selon la légende- pour n’avoir pas supporté de devoir attendre ses officiers en retard sur le champ de bataille . Il aurait donc eu l’idée de faire fabriquer une pendulette indiquant l’heure, qui se transporterait n’importe où .

portrait officiel« Elle passe d’une pièce à l’autre et le suit dans tous ses rendez-vous ». Depuis son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron ne quitte pas son objet fétiche qui lui permet d’imposer son rythme.

Le 29 juin 2017, un peu plus d’un mois après son élection à la présidence de la République, Emmanuel Macron dévoilait son portrait officiel, réalisé par la photographe Soazig de la Moissonnière. Une image savamment mise en scène sur laquelle le jeune chef de l’Etat apparaît debout, devant son bureau, la fenêtre ouverte sur les jardins de l’Elysée. Autour de lui, les drapeaux français et européens, un livre ouvert, deux téléphones portables et… une mystérieuse horloge à double cadran affichant 20 heures 20.

Pour celui qui s’est longtemps présenté au cours de sa campagne comme le « maître des horloges », cet objet, signé Jean-André Lepaute, n’est pas anodin. Il a même pris une place prépondérante dans le quotidien d’Emmanuel Macron . « Cette horloge passe d’une pièce à l’autre et le suit dans tous ses rendez-vous », rapporte ainsi la rédaction de Paris Match qui a suivi le président pendant une semaine entière. Avec cette pendule mécanique, initialement réservée au Conseil des ministres, le chef de l’Etat « impose son rythme », précise le magazine.

Extrait de l’article de Mélanie Rostagnat sur le site CLOSER du 

 

 

 

Un Noric pour l’Empereur Bao Daï

 

Portrait de l’Empereur par Harcourt et un Noric par Jaz noric Jazette_1948_Juin_page_02[1]Extrait Jazette Juin 1948 page 21 .                                                                                                                                                                     Ce petit encart  dans une Jazette , l’organe de communication de Jaz avec ses horlogers affiliés , mérite quelques explications pour les plus jeunes d’entre nous qui ignorent certainement qui est Bao Daï , le flamboyant Empereur du Vietnam , décédé en 1997 à Paris dans un oubli quasi total . bao dai 1948S.A.I. l’Empereur Bảo Đại ,  « Gardien de la Grandeur » , en 1948  à Paris .BaoDaiSon tombeau au cimetière de Passy 

La caricature ne voudrait retenir de lui que l’image d’un souverain fantoche , volage , décadent et dispendieux , allant jusqu’à faire graver ses paquets de cigarettes à son nom

C’est oublier que son destin ressemble étrangement à celui de son homologue chinois Puyi , magnifiquement mis en scène par Bertolucci dans le Dernier Empereur , avec une chute  moins douloureuse , heureusement .  Élevé dans une solitude extrême , soumis à une sinistre routine , n’ayant jamais eu ni jouet , ni compagnon de jeu , mal nourri : il pesait 20 kilos à neuf ans . Empereur à douze ans , il sera privé de son pouvoir par la France Coloniale , puis l’envahisseur japonais et enfin la Chine avec le Viet Minh . Faute de pouvoir réformer son pays , il passe de plus en plus de temps aux loisirs : chasse , yachting , bateau , cheval , golf , tennis

Certes son goût du luxe était sans limite . Par exemple , les collectionneurs de Rolex savent que la montre du souverain vietnamien s’inscrit dans le Top 10 des plus onéreuses au monde . Surnommée «Bao Dai» , vendue cinq millions de CHF en 2017, elle est fabriquée en 1952 . Déjà à l’époque , ce modèle automatique en or , dont le cadran noir est serti de cinq diamants , était le plus cher de la marque à la couronne . Il l’aurait acquise au printemps 1954 alors qu’il séjournait à Genève lors les pourparlers de paix concernant la guerre d’Indochine . En visite chez Philippe Beguin, un célèbre détaillant de la marque , le 13ème et dernier Empereur du Vietnam aurait demandé la Rolex la plus chère , comme à son habitude , et se serait offert cette référence 6062 unique .

Toute aussi célèbre et prévisible dans l’univers du grand luxe , La Ferrari Bao Daï .

En étudiant parisien et en costume traditionnel , celui qui n’est encore que le Prince Héritier Vinh Thuy pose devant une spectaculaire horloge , en 1926 dans son propre hôtel particulier , avenue Lamballe à Paris XVI°.bao dai horlogeAccoudé sur le manteau d’une cheminée où trône une horloge Art Déco , probablement en bakélite sur trois boules blanches . Dans ce contexte le choix d’un Jaz , un NORIC , bien qu’il soit un Tirage Limité , entièrement fait à la main , pourrait sembler dérisoire . Ce cadeau s’inscrit pourtant dans une tradition diplomatique que l’épouse du Haut Commissaire connait visiblement bien , qui consiste , au-delà de la fonction pacificatrice , à promouvoir un savoir-faire : ainsi les ambassadeurs de Louis XIII ou Louis XIV emportent en Chine une foule de présents , de l’horlogerie particulièrement .

Toutefois il ne s’agit pas d’un cadeau réellement diplomatique, qui échoit de droit aux services du protocole de l’Elysée pour un chef d’Etat , mais d’un cadeau personnel et amical , proportionné aux moyens d’un couple aisé de hauts fonctionnaires après guerre  dalat villa (3)En outre , ce NORIC est parfaitement adapté au style et au standing du Palais d’été de Dalat qui est en fait une grande villa Art Déco .

Ce réveil n’aurait pas détonné dans ces chambres , assez sobrement décorées.

D’ailleurs un carillon Vedette , sans aucune ostentation, trône encore au mur du salon

Dans son pays ou en France , le Roi des Rois pratiquait la chasse à outrance . Après guerre ,  il va donc chasser en Alsace dont le gibier a été totalement préservé par le rattachement au Reich . Evidemment , il se rendait à la fameuse chasse de Jean Bonin de la Bonninière , Comte de Beaumont , dont le territoire cynégétique couvrait douze communes alsaciennes . En 1954  avec dix amis , ils abattent en un seul week-end : 829 faisans , 360 lièvres , 138 perdreaux , 88 canards , 27 chevreuils et un seul sanglier . Or ce domaine de Diebolsheim  qui reste légendaire pour les chasseurs , est situé à 30 kms à peine de l’usine Jaz de Wintzenheim . L’Empereur d’Annam et du Tonkin a t il entendu parler de cette fabrique ? Est il passé devant ?  Cela a t il joué dans le choix de l’épouse du Haut Commissaire ? En tant que prince héritier,  il fait ses études en France , fréquentant le Cours Hattemer où il est scout , le lycée Condorcet, le lycée Lakanal puis l’École libre des sciences politiques n’ignorant donc rien de la culture et du commerce français ,  il ne pouvait guère avoir ignoré les publicités pléthoriques de Jaz .