Le calibre R est un mouvement électrique sur secteur , en 110 ou 220 volts , apparu commercialement en 1952 , équipant essentiellement des pendules murales et une pendulette à poser , la SECTIC . Son apparition induit la création de la gamme Jaz Electric .
Le calibre R fait ses débuts commerciaux avec les pendules murales VIRIC et CHAMPIC en 1952 puis la RUMIC et la pendulette SECTIC en 1953.
1954: RAMPIC, SOLIC, SPHERIC et ZODIC
1956: DIFFIC
1957: MARPIC
1958: LIMIC
1959: apparition du calibre AL à pile qui va « ringardiser » les calibres sur secteur
1960: TRALIC et ROMBIC alors qu’apparaissent les premiers calibres à transistors.
Le calibre R est abandonné en 1962.
Lancement d’un calibre 2R grâce à la tige métallique ( si l’indication du voltage a disparu du capot extérieur , vous le retrouverez inscrit à la peinture rouge sur le moteur lui même : 220 volts en l’espèce)les inscriptions rouges 220 1 et 52 donnent donc le voltage 220 volts , la référence du calibre 1R et la date 1952.
Une de la Jazette de Décembre 1959 ( extrait) Conçu en fait en 1932 , le calibre R est donc le premier mécanisme électrique commercialisé par JAZ , seulement vingt ans plus tard , qui n’est pas pionnier en la matière . En 1840 l’horloger écossais Alexander Bain réalise la première horloge électrique . L’énergie est fournie par une pile qui alimente un électro-aimant lequel fait osciller un pendule. Il imagine également qu’une horloge centrale pourrait envoyer des signaux électriques pour synchroniser de nombreuses autres horloges. Cette idée sera mise en application par Louis Breguet en 1856 qui installe à Lyon un système pouvant faire fonctionner 76 cadrans logés dans les lanternes de l’éclairage public reliés entre eux par un réseau de fils électriques . L’horloge mère, alimentée par une pile électrique, est connectée à un régulateur qui envoie un courant inversé à chaque minute dans le conducteur pour assurer à tous les cadrans d’afficher la même heure . Cela reste bien anecdotique jusqu’à l’extension des réseaux électriques au début du XX° siècle avec , toutefois , ce problème récurrent et rédhibitoire de régulation incertaine . Les premières horloges électriques pratiques sont réalisés en 1918 par Henry Ellis Warren un inventeur américain sous la marque Warren Telechron Clocks . Elles fonctionnent avec un moteur synchrone asservi à la fréquence stabilisée du réseau électrique alternatif . Il était parvenu à convaincre les fournisseurs américains d’électricité d’offrir la distribution d’un courant correctement régulé comme un service supplémentaire après que la faible , mais constante, consommation des horloges soit devenue quantifiable électriquement et donc financièrement .
Le faible investissement requis pour assurer une grande stabilité était largement compensé par la consommation supplémentaire engendrée par la multiplication des horloges : il fallait y penser et cela permet à Telechron puis General Electric d’envahir le marché américain d’avant guerre avec des pendules et horloges sur secteur . Catalogue VEDETTE 1935-1936 page 14 et 15 De ce côté de l’atlantique , personne n’a cherché à convaincre L’Union d’Electricité , L’Energie Industrielle ou l’un des nombreux autres précurseurs d’EDF qui est créé en 1946 ( dans la Jazette de Décembre 1959 , citée plus haut Jaz commet un petit anachronisme )
En revanche VEDETTE avait trouvé un solution ingénieuse en électrifiant des mouvements mécaniques : un petit moteur électrique remontait le ressort d’un mouvement classique , résolvant ainsi plusieurs problèmes inhérents aux mouvements électriques . Effectivement , en général , les horlogers étaient plutôt rétifs envers cette technologie qu’ils ne connaissaient pas , la consommation devenait réellement négligeable et la régularité du courant n’avait plus d’importance , toutefois cette solution astucieuse restera sans lendemain .( voir notre article sur la saga Vedette )
Avant guerre en Europe , les horloges électriques sont le domaine , sans conteste , de Léon HATO connu par la licence ATO . ( consultez notre grand article sur ATO) Elles étaient pour la plupart alimentées par pile , esquivant le souci de la régularité du courant , mais toujours noblement habillées , parfois même par Lalique , elles n’étaient pas à la portée de tout le monde . En 1958 , Jaz lance son propre mouvement électrique à pile avec le calibre AL à remontage électro-aimanté à bascule et balancier circulaire . Celui- ci présente l’inconvénient d’être bruyant : consultez notre grand article sur le calibre AL . Toutefois c’est l’obtention de l’exclusivité de la licence ATO pour la France , la même année 1958 qui va permettre à Jaz de devenir le leader européen de l’horlogerie électrique par une diffusion à la portée de toutes les bourses avec 245 Jaz dotés de calibres sous licence ATO de 1959 à 1977
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