Nous avons pris l’habitude de ce couplage professionnel entre horlogerie et bijouterie, même s’il s’agit de deux métiers très spécifiques et bien distincts, au point qu’il convient parfois de se poser la question si votre commerçant est plus horloger que bijoutier ou inversement. De nos jours, il convient de s’assurer qu’il n’est pas un simple revendeur et changeur de piles de montres qui envoie ses réparations dans un atelier extérieur.
LA PHOTOGRAPHIE
Quand on évoque un horloger photographe, les érudits pensent immédiatement au célèbre horloger toulousain, du 63 de la rue de la Pomme, Georges Ancely 1847+1919, au centre sur la photo, dont l’immense fond photographique est un témoignage incontournable de la fin du XIX° en Occitanie mais il ne rentre pas dans notre catégorie. La fortune professionnelle de cette famille d’horlogers et de châtelains, le tenait à l’écart de tout besoin de polyvalence et la photographie était pour lui un art, pas du tout un métier.
Arliaud réalisait des photos, en plus de ses autres activités, mais c’est un des rares horlogers à déclarer vendre des appareils photos et des sonnettes électriques.
La taille disproportionnée des enseignes pour les pellicules photographiques Kodak’s ou Lumière rendent un peu ridicule la petite plaque émaillé Jaz première version vers 1925.
OPTIQUE LUNETTERIE
Si cette diversification vers l’optique a disparu de nos jours, elle a été très courante à la fin XIX°début XX°, et semble assez naturelle comme à Morez, la ville jurassienne des clous, des horloges et des lunettes, dont le célèbre opticien Henri Lissac restera maire de 1908 à 1931. Rappelons que Lissac, avant d’opter pour l’optique, était lui-même horloger.
La maison « à la rose d’or », d’Ermont en Seine et Oise, affiche clairement son activité d’optique, dont on peut se demander s’il s’agit d’une activité principale ou secondaire en rapport avec son grand œil dans la vitrine et l’inscription blanche sur la vitre. La plaque émaillée Jaz atteste qu’on est vers 1925, période à laquelle les opticiens commencent à prendre leur indépendance, comme LISSAC, maison fondée comme Jaz en 1919, et monteront en puissance pour diffuser les lunettes de Morez qui est la patrie des montures en métal, tandis qu’Oyonnax sera la grand spécialiste des lunettes en plastique.
Les exemples d’horlogers qui adoptent l’optique sont légions, notre article sur le fameux John BULL , horloger à Bedford , démontre qu’outre manche cette option semblait également monnaie courante
CYCLES
André GUILMET, 1827+1892, l’horloger réputé pour ses extravagantes et prestigieuses pendules « industrielles » figurant des phares, des bateaux, des phares, des sous-marins, des marteaux-pilons de forges, des casques de plongée, des machines à vapeur, etc, était également mécanicien.
Guilmet fit construire un vélocipède dont les pédales situées dans la position centrale, était en liaison avec une chaîne qui transmettait le mouvement à la roue arrière comme nos vélos contemporains.
Néanmoins, les ventes de vélos sont si importantes que cela laisse une bonne place aux horlogers, même ceux qui n’ont guère de place pour stocker. Reconnaissons que la présence à la vente de vélos chez un horloger bijoutier paraîtrait de nos jours pour le moins déplacée et ridicule.
Les crevaisons étaient alors monnaie courante en raison de l’état précaire des routes et des clous de fer à cheval ou de sabots en bois ferrés qui jonchaient les voies. Dans ce cas l’horloger assumait un service de proximité que la Manufacture de Saint Etienne ne pouvait assurer. Probablement les horlogers vendaient ils plus de pneus que de vélos et assuraient ils beaucoup de réparations. D’ailleurs ce qui amène son immense fortune au constructeur Adolphe Clément- Bayard, serrurier de formation, ce ne sont pas les cycles, même s’il dépasse le chiffres d’affaires de Peugeot en 1890, c’est la licence Dunlop. Au bord de la Meuse, à Mézières, il construit la superbe et fameuse usine dénommée La Macérienne qui produit des pièces détachées pour ces cycles et fait face à une statue du Chevalier Bayard, libérateur de la ville. Devenu constructeur automobile, il obtient d’accoler ce prestigieux patronyme au sien qu’il apposera fièrement sur ses voitures et ses dirigeables mais rien n’aurait été possible sans les pneus, consommables qui lui apporteront, comme aux horlogers, des revenus constants.
MACHINES À COUDRE
Néanmoins, le début XX° voit l’avènement de l’usine Singer de Clydebank construite en Ecosse, la plus importante usine de machines à coudre au monde. La marque vend alors plus d’un million de machines dans le monde en 1903. La tour Singer de New York était en 1906 le plus grand building du monde donnant une idée de l’importance de ce marché qui était donc à saisir pour les horlogers.
PHONOGRAPHES
Beaucoup plus que le vélo, l’invention du phonographe doit énormément à un horloger, Henri LIORET à qui nous consacrerons prochainement un article. Horloger et fils d’horloger morétain, il est paradoxalement moins connu que les deux Charles, Cros et Pathé, bien qu’il occupe une place prépondérante dans l’essor du phonographe à la fin du XIX°. Issu de l’Ecole d’Horlogerie de Besançon, il est l’inventeur, entre autres, des cylindres en celluloïd pour phonographe qu’il développe à l’origine pour faire parler les fameuses poupées Jumeau; Toutefois il appliquera aussi ses talents dans son domaine d’origine, où il réussit avec brio puisqu’en 1890 son atelier d’horlogerie de la rue de Turbigo emploie une soixantaine de collaborateurs.
En 1878, un autre horloger, nommé Hardy, a lui aussi contribué à améliorer les phonographes en les dotant d’un mouvement mécanique qui rendaient égaux les mouvements de répétitions et de réception afin que le phono chante juste.
RADIO TSF
Tout comme le phonographe, la TSF doit beaucoup à un horloger: Abel GODY qui s’installe à Amboise en 1912. Passionné de Transmission Sans Fil, il crée ses premiers postes dans son arrière boutique, tout seul, comme d’autres passionnés de cette époque qui bricolaient des appareils avec bobines et lampes apparentes. Outre ses propres avancées technologiques, Gody marque sa différence en créant des boîtes en belle ébénisterie pour habiller les postes, ce qui commence à lui assurer un certain succès local, brutalement interrompu par la Première Guerre. Mais il peut mettre sa mobilisation à profit puisqu’il est intégré au Génie Militaire, comme la Tour Eiffel qui est sauvé de sa démolition programmée par son utilisation comme antenne de TSF pour l’armée. Au retour de la guerre, il fonde ses usines à Amboise pour vendre ses TSF « habillées » de la bourgeoisie aux maisons royales et connaître un succès mondial bien loin de sa petite échoppe d’horloger bijoutier.
MIROITERIE GLACES
ARMES ET MUNITIONS
En fin la TSF a été une source de revenus complémentaires pour bien des horlogers
DIVERSIFICATIONS HORS NORMES
Les petits éditeurs de cartes postales seront souvent des horlogers qui, déjà à la fin du XIX°, étaient parfois photographes comme nous l’avons vu plus haut.
Au début du XIX°, les dents de Waterloo étaient l’usage en matière de prothèses. Issues des soldats morts sur le champ de bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, les dents étaient arrachées, commercialisées et utilisées pour la fabrication de dentiers connus sous le nom de « Waterloo teeth ».
Les dents humaines ont été utilisées jusqu’en 1860, et ne seront remplacées qu’ultérieurement par des dents en porcelaine, puis par l’ébonite mais en parallèle l’or dentaire reste très répandu et celui-ci était travaillé par les orfèvres joailliers ce qui explique cette diversification « naturelle ».
Assurément une deuxième activité pour le moment inhabituelle pour un horloger que celle de tenancier de débit de boissons. D’autant que nous savons par son acte de mariage que Jean Baptiste Erouart lorsqu’il épouse Euphrasie Renaud, ménagère de profession, se déclare, alors qu’il n’a que 22 ans, comme horloger et fils de Henri Erouart, lui-même déjà horloger. Nous avions l’exemple de Bousquet l’Horloger de Roubaix qui offrait un café à ses clients et l’affichait en façade mais en faire un deuxième métier est une toute autre paire de manches .
La vitrine de droite contient des réveils dont au moins sept sont coiffés de surmontoirs Jaz. Sa coupe de cheveux, popularisée à la fin des années 1920 par Louise Brooks dans le film Loulou, est tout à fait contemporaine de la mode des cavaliers à accrocher sur les bélières des réveils.
La profession de réparateur en horlogerie peut se contenter d’un espace extrêmement restreint pour s’exercer. La mobilité de ces micro-commerces permettait de suivre les foires très fréquentées à l’époque, le commerçant pouvaient même effectuer quelques petites ventes d’horlogerie.
Quel contraste avec le 12 boulevard des Capucines, en lieu et place du magasin Old England où votre serviteur allait acheter ses gants en pécari dans sa jeunesse lointaine. Bucherer propose à Paris la plus exceptionnelle vitrine horlogère du monde sur trois étages, couvrant 2200 m2 d’exposition avec 23 marques de montres, quelques pendules et de rares réveils. Bucherer offre à cette adresse le plus vaste choix au monde de montres Rolex avec plus de 1300 modèles disponibles.
CINTRIC , réveil de la gamme des Gros Jaz , mouvement mécanique , calibre 1U. Nouveauté du catalogue de 1960-1961 à la page 19 , référencé 1069-35 . Lunette bronzée , cloche et socle ivoire , bouton d’arrêt de sonnerie luminescent , cadran blanc, chiffres et aiguilles brun foncé , lumineux . Diamètre 12 cm . Il tient son nom à la forme de son socle en cintre .
Une variante apparaît en 1966 à cloche rouge et noir et socle rouge , réf. 1069-83 ( photos courtoisies de Marc Barat . Dernière apparition au catalogue 1967/68
Nous avons créé un panorama des Gros Jaz pour différencier aisément les grands réveils de la fin des années 50 au début des années 60 . SLAVIC et TRINCIC sont dotés du même socle .
QUINZIC , réveil à transistor, de la gamme des Jazistor , Jaz Electric , mouvement électrique à pile LR14 , calibre 5AR , licence ATO , sonnerie sur cloche . Présenté dans le catalogue de 1968-1969, page 14 , réf. 2431-11 . Boîtier en laiton doré, cadran plastique blanc , chiffres Breguet , aiguilles Breguet dorées , aiguilles et points lumineux , pieds miches avec caoutchouc blancs anti-gliss , arrêt de sonnerie au sommet sous la bélière , mention France au dos . ( ATTENTION: pieds et bélière sont rivetés , ne cherchez pas à les dévisser ) Dimensions 11,5 x 8,5 cm ,poids 595 avec la pile LR14 . Son design se rapproche beaucoup des autres nouveautés à transistor de son époque : NOVIC , CHANIC , PERLIC ou encore DUNIC . Toutefois il tire son nom de son style très vaguement Louis XV . En effet si la gamme Jaz comprenait les pendules en Formica aux couleurs acidulées et réveils aux formes contemporaines , elle n’omettait pas de proposer pour les intérieurs bourgeois des réveils « de style » plus ou moins Louis XVI pour le SEIZIC et vaguement Louis XIII avec le TREIZIC . Etonnante longévité puisqu’il est présent au catalogue pour la dernière fois en 1976 .QUINZIC à l’export le QUINZIC est renommé ARC de TRIOMPHE , comme le DRILIC rebaptisé MILORD , le CASTIC devenu RICHELIEU , le RAVIC nommé EIFFEL , etc . Les prix sont exprimés en Francs belges dans cet encart publicitaire ; format 18,8 x 13,8 cm .Publicité Paris Match 34 x 26,5 cm , tarifs au 15/2/1967 (mention verticale dans la marge) .publicité double page Paris Match , 34 x 52 cm .publicité décembre 1965 double page , variante bichrome de la précédentepublicité Paris Match pleine page pour les photos + 1/3 pour le texte à gauche , 35 x 34 cmpublicité pleine page Paris Match n°922 , Déc. 1966 , 34 x 26 cm .publicité pleine page Paris Match , 34 x 26 cm .Publicité double page 1968publicité Paris Match , format 34 x 13,5 cm . Fêtes des mères , communions , Pâques , Noël étaient autant d’occasion tous les ans d’intenses campagnes publicitaires . Si pour Paris Match – plus haut – le vouvoiement est de mise , dans cette petite publicité en noir et blanc , publiée dans une revue destinée à la jeunesse c’est le tutoiement qui l’emporte . Format 12,5 x 9 cm . Tutoiement de rigueur pour ce petit encart publicitaire dans une revue pour jeunes en 1967 , même si cette QUINZIC nous semble bien trop « habillée » et » bourgeoise » pour cette clientèle spécifique . publicité presse hebdomadaire 1965 , demi page , format 30,5 x 16 cm .
pour le démontage : enlever d’abord la pile puis dévisser la vis qui maintient le logement de la pile ; ne pas enlever la porte uniquement uniquement tenue par une tige/ressort qui referme la porte automatiquement
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