Les GAILLARD une dynastie d’horlogers bijoutiers

Le passage Choiseul , avec ses 190 mètres de long et ses 3,9 mètres de large , est le plus long de Paris . Edifié en 1825/27 , il était dans un tel état de décrépitude en 1936 que Louis – Ferdinand Céline , qui y vécut son enfance , l’immortalise sous le nom de Passage des Bérésinas dans Mort à crédit . Heureusement une restauration importante et réussie du Passage Choiseul a eu lieu de 2013 à 2017 . Meilleure allure , meilleure fréquentation , meilleure visibilité à l’extérieur , superbe luminosité à l’intérieur , sont autant d’atouts qui marquent la renaissance du Passage Choiseul , lequel abrite au numéro 57 la bijouterie horlogerie Choiseul . Bel écrin pour abriter la dernière adresse d’une dynastie d’horlogers : sur quatre générations : les GAILLARD dont les cousins LECLOU étaient également horlogers .95 rue de la Chapelleencart publicitaire des années 20gaillard (4) Marcel GAILLARD 1911 médaillé de l’Ecole d’horlogerie de Cluses promotion 1897/1900                                                                                                                            Boutique de la première génération , sise 95 ( actuel 21)  rue de La Chapelle dans le XVIII°à Paris , avec appartement à l’étage . La conformation de ses vitrines est typique de son époque : lettres bombées en émail collées à l’extérieur sur les vitres , pas de publicités mais un maximum d’objets présentés , au point de ne plus voir l’intérieur du magasin ;  dans la vitrine de gauche en haut : les médailles et bijoux ; en bas : les montres à gousset ; dans la vitrine de droite : les réveils à cloche et pendules de cheminée . Pas de Jaz puisque la firme est fondée en 1921 , donc postérieurement .gaillard 1940_(2)[1]Boutique à la Médaille d’Argent en 1940 , 95 rue de la Chapelle . Vitrine de droite on devine malgré le reflet une pancarte Jaz derrière la vitre et à l’extérieur une plaque émaillée Jaz première génération – tout à gauche – répond à une plaque Oméga tout à droite gaillard 1947_(2)[1]intérieur de la boutique en 1947 : on notera la présence d’un éphéméride mural Jaz , hélas , un peu caché par le thermomètre -baromètre en marbre .gaillard (1)Louis GAILLARD 1950 diplômé Ecole de Cluses promotion 1924/1927                                Les années 50 marque l’apogée de Jaz , comme en témoignent les nombreuses publicités qui ornent la boutique de la deuxième génération des GAILLARD . En 1945 , la rue de la Chapelle fut scindée en deux , sa partie sud prenant le nom rue Marx Dormoy : la numérotation s’en trouva modifiée et la boutique qui était au 95 se voit attribuée le numéro 21 que l’on devine derrière la première vitre tout en haut ; en revanche le voisin a gardé le numéro 95 en façade .

En haut à gauche : une plaque émaillée si délavée que ses inscriptions sont à peine visibles : elle prouve toutefois une affiliation à Jaz qui remonte au moins aux années 35/37 . En haut à droite trône au contraire , entre deux carillons Vedette , la toute récente enseigne lumineuse de 44 cm de diamètre qui arbore le jaseur boréal de René RAVO devenu pendant la guerre le logo de Jaz . Très courante à l’époque , puisque Jaz ne produisait pas ce type d’horloges qui connaissaient un grand succès à l’époque , la proximité avec les carillons Vedette s’explique aisément par l’accord conclu entre Jaz et Vedette en 1949 . En revanche les six belles plaques qui ornent les bas de caisse ont été fabriquées sur mesures pour cette boutique qui est , à notre connaissance , celle qui affiche le plus de publicités pour Jaz .gaillard 1954_(1)[1]La boutique au 21 rue de la Chapelle en 1954 et ses magnifiques panneaux Jaz gaillard 1957_(3)[1]en 1957 la diversification s’étend au briquet Flaminaire Louis Gaillard (1)Cette carte publicitaire postérieure montre que , si la plaque émaillée Jaz est toujours présente , les six panneaux de bas de caisse ont été remplacés par d’opportunes vitrines permettant de présenter plus de produits en vente . On notera l’amusant texte conçu par Louis Gaillard , à la première personne , à propos de sa pendule électrique qui « donnait  » l’heure au quartier , ce qui n’est pas exagéré . Effectivement la boutique se trouvant au point culminant de la très longue rue de la Chapelle , cette horloge pouvait être vue depuis l’avenue Max Dormoy ; subsiste d’ailleurs , en place actuellement , un panneau lumineux Citizen qui permet de s’en rendre compte . En général ce sont les beffrois des mairies , des hôpitaux ou les clochers des églises qui rythment les heures d’un quartier , or de l’autre côté de la rue , presque en face l’établissement des GAILLARD , se trouve la Basilique Sainte Jeanne d’Arc qui aurait dû tenir ce rôle sauf qu’elle restera inachevée de 1930 à 1964 et que son absence de clocher traditionnel et d’horloge laissait place « à la médaille d’argent » pour assurer ce service .

Le nom de la boutique est extrêmement bien choisi puisqu’il semble faire allusion à l’activité de bijoutiers qui vendaient beaucoup de médailles en or et argent , souvent religieuses , mais les initiés savaient qu’il s’agissait de la médaille d’argent obtenue en fin de cycle d’études à Cluses par Marcel puis Louis Gaillard qui , par extraordinaire , ont été successivement deuxièmes de promotion de cette école à la réputation internationale .gaillard 1968-23_Boutique_21[1]Monsieur Gaillard devant sa boutique en 1968 et sa petite famille à la fenêtre à l’étage
choiseul gaillardgaillard (3)Olivier (à gauche) et son père Jean Claude GAILLARD diplômé de l’ENHC – Ecole Nationale Horlogère de Cluses , promotion 1952/1956 – dans sa boutique atelier du passage de Choiseul . Rares sont les familles d’horlogers qui ont survécu à l’invasion dévastatrice du quartz nippon , aussi ce type de magasin fait notre bonheur . On n’est pas reçu par de simples changeurs de piles – même s’ils assurent ce service évidemment- mais de vrais horlogers qui peuvent légitimement exposer les superbes outils des générations précédentes et vendre pendulettes d’officier , goussets , etc . Leur sellier maroquinier pourra réaliser un bracelet de montre entièrement sur mesure et selon votre choix le plus particulier . Spécialisés dans la réparation de montres mécaniques, anciennes ou récentes quelque soit leur marque , ainsi que de pendules , ils sont également distributeurs  de nombreuses marques suisses , allemandes ou françaises telles que Junghans , Junkers , Zeppelin , Claude Bernard ,Timberland , etc . Nous adressons nos remerciements les plus chaleureux à Olivier et au regretté Jean-Claude Gaillard ( + 2018) qui ont bien voulu nous confier les documents ci-dessus et pris le temps de nous guider comme ils le feront pour achats et réparations dans leur boutique .

Bijouterie Horlogerie CHOISEUL 57 passage Choiseul 75002 Paris  01.42.96.07.50                  site de la bijouterie http://www.bijouteriechoiseul.com/

du lundi au vendredi de 10H30 à 18h   contact@bijouteriechoiseul.com

 

 

Horlogerie Bijouterie AUBRUN à Chauvigny 1920 à 2000

Nous devons l’essentiel de cet article à Max AUBRUN  ex-conservateur des musées de Chauvigny et co-auteur du remarquable ouvrage de 460 pages : CHAUVIGNY 1851- 1970 120 ans de photographies . Nul n’était mieux placé que lui pour retracer l’histoire de la bijouterie AUBRUN fondée par son grand père Maxime AUBRUN , par ailleurs maire de cette petite ville de la vallée de la Vienne et successeur de Henri BOZIER l’horloger bijoutier de la rue du Marché . Son fils Pierre AUBRUN reprendra le flambeau qui le transmettra à son tour à son propre enfant Max AUBRUN qui – par chance pour tous –  a fait œuvre d’historien pour sa ville et sa famille : qu’il en soit remercié !Chauvigny 0 Chauvigny 1Chauvigny page 298Chauvigny 2

Chauvigny page 300.jpgL’identification des pendules , aux styles les plus caractéristiques , apparaissant dans cette vitrine permet de dater cette photo un peu au delà de l’estimation de l’auteur puisqu’elles sont toutes extraites du catalogue 1964/65 .

 

Chauvigny page 407 600ppLes réveils , à cloche surmontés d’un anneau , qui sont bradés ne sont pas des Jaz , en revanche le réveil géant est bien un Jaz de vitrine , du même  modèle que celui du Raja de Nanpara ; à n’en pas douter il n’est pas bradé mais fait la promotion des Jaz que les AUBRUN  distribuait dès avant -guerre .Chauvigny page 406 600ppMax sera , plus tard , le troisième AUBRUN  à la tête de l’horlogerie bijouterie  jusqu’à sa fermeture .Chauvigny Foire 600ppil n’est pas bien difficile d’identifier une LUMIC à son néon annulaire allumésachets AUBRUN 1938Trois sachets de réparations au nom de Maxime AUBRUN , modèle 1938 , format 11 x 7,5cm

Robert LORTAC 1884 +1973

Lortac RobertRobert Alphonse Collard dit Robert Lortac (Cherbourg 19 XI 1884 + Paris XIV° 10 IV 1973 ) est un écrivain , dessinateur , portraitiste , critique d’art , scénariste , pionnier français du dessin animé, en particulier publicitaire .                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Il « inventa » la publicité en dessins animés dont il fit des petites fictions amusantes                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Lortac commence son premier dessin animé en 1914 . Après sa rencontre avec Émile Cohl , il crée sa propre société de production en 1919 et sa maison de Montrouge devint le premier studio de dessins animés en Europe avec entre dix et quinze collaborateurs et cinq  caméras. Il utilise banc-titre, poupées animées, prises de vues réelles pour tourner des documentaires et des films techniques,  éducatifs ou publicitaire . Lortac eut de très nombreux  collaborateurs dont le célèbre Poulbot , l’affichiste Raymond SavignacRaoul Guérin et son fameux Toto , entre mille autres …   Il réalise ainsi plusieurs dessins animés de fiction que la société Pathé intégre plus tard dans la filmathèque 9,5 mm Pathé Baby . Parmi les plus connus , on peut retenir La Cigale et la fourmi , Le Lion et le rat , Toto cuisinier, etc. En 1922, il publie un journal satirique d’actualités en dessins animés Le Canard en ciné , projeté en salle avec les actualités Pathé. Après la Libération Lortac vend sa dernière caméra et abandonne le dessin animé et la publicité. Il écrit des scénarios de bandes dessinées et devint très prolifique pour Les Pieds Nickelés  et Bibi Fricotin . Mais  se consacre aussi à la peinture et publie également des  romans policiers et de science-fiction qu’il illustre parfois Publi-Ciné-copy-605x453Dès 1921 , la publicité filmée est introduite dans les cinémas . La société Publi-Ciné popularise l’image du petit groom noir qui devient un personnage aussi familier que, plus tard , le sympathique mineur avec son piolet de Jean Mineur Publicité. Les publicités sont presque toujours des dessins animés , qui offrent plus de liberté que ne l’aurait fait un film avec décor et acteurs  et sont souvent humoristiques . Cette source de revenus complémentaires incite beaucoup d’exploitants de salles à accepter les publicités d’abord accusées de vider les buvettes à l’entracte . L’atelier Lortac , où œuvrent aussi O’Galop et Émile Cohl , travaille beaucoup pour Publi-Ciné dont les principales firmes annonciatrices sont  Citroën , les vins Nicolas , les parfums Arys , la SEITA …                                                                                                                                                                                                                                           …mais aussi les médicaments Jubol et Urodonal dont la communication était gérée depuis des années par Georges Scemama , cofondateur de la Compagnie Industrielle de Mécanique Horlogère avec Yvan Benel et Louis-Gustave Brandt . C’est Scemama qui trouve à la CIMH son nom commercial : JAZ ! C’est bien logiquement qu’il va choisir LORTAC pour la promotion de sa marque d’horlogerie au cinéma .                                                                                                                                                                                                                                                                              Consultez les articles de VENDRE celui de Mars 1924 et celui d’Octobre 1935 pour mesurer l’importance des petits films de Publi-Ciné dans le succès de Jaz .

Voyez deux des films réalisés par LORTAC en 1939 pour Jaz : Le Réveil de la terre et Les méfaits d’un mauvais réveil 

 

En 1925 LORTAC réalise , pour la Manufacture de montres Zénith de Locle ,   Histoire de l’horlogerie un film d’animation , en N&B muet avec intertitres en français , qui  retrace l’évolution de la mesure du temps à l’aide de dessins animés et de quatre intertitres . On voit ainsi prendre forme sous nos yeux des dessins de la clepsydre des Grecs, du cadran solaire des Romains, de la « grosse montre à clef » du XIXe siècle puis de la montre bracelet moderne : « élégante et d’une exactitude absolue, la montre chic, c’est la montre Zenith» .

On reconnaît immédiatement , dans ce film pour Zénith , le graphisme et le style du film La Mesure du Temps diffusé par l’ODF dans les écoles  mais financé par Jaz en 1948 .

 

 

 

 

Galerie des Jaz mécaniques de 1921 à 1942

Galerie chronologique des réveils et pendules à poser de 1921 à 1942 ne portant donc pas encore au cadran de jaseur boréal au dessus du logo Jaz . Les modèles de transition comme les JOLIC , LEGIC , TOURIC , AFRIC , ARGIC , NERVIC , NOVIC et VERDIC existent également avec le jaseur à queue basse au dessus du logo Jaz , vous les retrouverez donc aussi dans la galerie des Jaz mécaniques de 1943 à 1967 . Les minuteurs et réveils de voyage font l’objet de galeries spécifiques .                                                                                                                                                                                     CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR ACCEDER A L’ARTICLE CORRESPONDANT

1921 jaz-classic1924 artist1924 bureau1924 club1924 normal-2-11925 modic1925 modic-calibre-h1925 modic-lumineux1926 modic1928 lucic1931 batic1931 batic-boite1931 batic-dorc3a9-11931 batic-non-lumineux1931 cubic-308galerie-des-cubic1931 cubic-3091931 gotic1931 gotic-bakelite1931 gotic-jaune11931 janic-rouge1931 romic-face1932 cubic1932 fonic1932 fonic-vert-21932 janic-1932 janic-lumineux-face1933 anglic1933-anglic-51934 fantic1934 fantic-noir-11935 baklite-gb1935 berric1935 berric-nl1935 cubic coquille1935 cubic-bleu-19351935 jaz-cubic-312-1935 lucic-19351935 normic-silencieux1935 oblic21936 amplic 48021936 amplic-480011936 cadic1OLYMPUS DIGITAL CAMERA1936 jolic-20041936 jolic-intersocle1936 lotic-11936 lotic-21936 normic-angle-gauche1936 nymphic-11936 nymphic-30001936 nymphic-30031936 nymphic-30061936 nymphic-bleu-11936 persic1936 persic-non-lumineux1936 sylvic11937 artic1937 artic-bleu1937 charmic-40011937 fastic1937 fastic-dessus1937 fonic-1937-bicolore1937 lorric1937 Modic1937 normic1938 cramic1938 cramic-bleu1938 janic-1938-lx1938 jaz-divanvignette conic1938 public1938 scientic1938 static-21938 static-bleu1939 basic1939 genic-11939 metric-19391939 metric-1939-pieds-tubes1939 Nervic1939 non-identifiévignette racic-21939 nordic1939 nordic-vert1939 réveil cadre chevalet1939 staybric1940 basic1940 jaz swiss made1940 lorric1940 public-bleu-19401940 swiss-made sans bélière1940 touric-jaz1940-face1941 gallic-nymphes-211941 gamic1942 afric1942 argic-bleu11942 argic-fond-bleu1942 claric rouge1942 claric1942 duric1942 fibric11942 gallic11942 novic-voltic1942 posic211942 pratic nl1942 toric-marbre11942 verdicvignette porticvignette popicvignette epicvignette tonic

CLUB ( 1924) à 1935

club (3)CLUB version non-lumineuse , calibre D daté d’Avril 1932 sur le marteau .                                                                                                                                                                 CLUB , réveil , mouvement mécanique , calibre B la première année puis calibre D . Boîtier en métal émaillé rouge et doré ou noir et rouge , pieds boules dorés , sans bélière , arrêt de sonnerie au sommet , existe en version lumineuse ou non-lumineuse dite à cadran blanc ,  chiffres et aiguilles Breguet , cadran en carton imprimé et chemin de fer au pourtour , vitre en verre plat . Diamètre 11 cm .

 

Le CLUB est l’un des quatre premiers réveils « JAZ » de la CIMH  , Compagnie Horlogère de Mécanique Horlogère , mentionnée en bas de cadran . Avec les REPLIC ,  CLASSIC , MODIC ,  NORMAL , ARTIST , PRESIDENT et BUREAU , le CLUB est un des rares Jaz dont le nom ne se termine pas en -IC . Il n’est plus en vente en 1936 .                          Jaz La France Horlogère 1°Oct 1927 26°année n°19 La France Horlogère 1° Octobre 1927 , 26° année , n°19 , publication professionnelle bi-mensuelle , pleine page 38 x 27 cm                                                                                                                                                                                                                                         Y compris notre exemplaire , nous ne connaissons à ce jour que trois autres CLUB , tous sans bélière et dans cette robe craquelée noir et rouge , alors que la France Horlogère de 1927 et le tarif de 1934 , seuls documents à notre disposition actuellement , mentionnent un décor émail et or que l’on retrouve sur les CUBIC craquelés .réveil club (1)Catalogue 1934/1935 page 2 extrait                                                                            Dans ce catalogue 1934/1935 , le CLUB apparaît subitement sans ses pieds boules mais avec une bélière , il a gardé les aiguilles Breguet mais pas les chiffres , il est alors référencé n°142 et ses couleurs sont rouge et or craquelées .extrait tarif rose Tarif Jaz  circa 1934 extrait page 2 . Ce tarif illustré présente l’intérêt de faire apparaître une version à répétition , dotée d’un  calibre 3D . Ephémère variété puisque le CLUB n’est plus au catalogue en 1936 . On constate qu’il est à peine plus cher que ses confrères disponibles en nickel , chrome ou émail uni , c’est à dire peint . Ce n’est donc pas cette petite différence de prix qui explique la difficulté à trouver des CLUB , d’autant que l’on trouve aisément ses contemporains , FONIC , ROMIC , GOTIC et CUBIC tous plus onéreux . Le CLUB ayant été doté des mêmes calibres B puis D que ses confrères , sa fiabilité n’est pas en cause pour expliquer son évidente rareté de nos jours alors qu’il a été disponible à la vente pendant onze ans , ce qui implique une forte diffusion : rappelons que Jaz vend 786.000 pièces en 1929 et atteint 10.000.0000 en 1943.                                                                                                                                                                             Ce paradoxe ne peut donc s’expliquer que par sa seule différence , à savoir son revêtement en peinture craquelée , qui s’obtient par la différence de séchage entre les deux couleurs appliquées l’une derrière l’autre et l’incompatibilité entre leurs médiums , aqueux et cellulosique par exemple . L’état d’usure , dans lequel se trouvent les exemplaires connus , prouve que cette technique présente des défauts de durabilité ; en particulier dans la deuxième couche noire qui tient visiblement mal sur la primaire rouge . En résumé , les CLUB ne sont pas réellement rares puisqu’ils ont été produits à des dizaines de milliers d’exemplaires , en revanche leur mauvais état de conservation dissuadent leurs possesseurs de les mettre en vente , s’ils ne les ont pas jetés , d’autant que le craquelé peut apparaître comme un effet non voulu et être considéré comme un défaut d’aspect .commande-etiquettes-1926Bon de commande d’étiquettes de 1926                                                                           En 1926 l’offre de Jaz se limite à sept réveils : quatre  ronds le REPLIC , le CLASSIC et le MODIC et le CLUB  qui étaient disponibles en version non-lumineuse C.B. dite cadran blanc ou  lumineuse  C.L. dite cadran luxe et trois grands réveils en bois marqueté :  les NORMAL , ARTIST et BUREAU . Aux origines de Jaz , cela impliquait des aiguilles et des chiffres très différents d’une version à l’autre  ; ce n’est pas le cas du CLUB qui ne sera doté que d’aiguilles et chiffres Breguet  , avant 1935 .

Publicités Jaz ex-colonies françaises ALGERIE MAROC MADAGASCAR

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Ces publicités extraites de journaux des ex-colonies françaises de 1923 à 1933 démontrent que les réveils Jaz , qui sont commercialisés en Métropole à partir de 1921 , n’ont pas tardé à conquérir la zone d’influence française en Afrique .

ARTIST (1924 à 1933)

artist (1).jpg ARTIST , grand réveil-pendulette borne , mouvement mécanique , calibre 1D . Circa 1924/28 . Corps en acajou plaqué et frise en marqueterie , lunette en laiton , aiguilles scoties  , vitre en verre plat , cadran émaillé ø 55 mm . Format 17 x 16 cm , poids 865 gr .artist (2).jpgExistait en version aiguilles et chiffres lumineux ou non lumineuse , comme le modèle ci-dessus .

 

Au début des années 20 , l’usage de baptiser ses productions d’un nom de deux syllabes finissant en -IC n’est pas encore fixée par Jaz qui appelle ces premières pendulettes ARTIST , NORMAL et BUREAU . Ces trois pendulettes sont encore présentes au tarif de 1933 . Ce décor artistique est à l’origine de son nom .

Du fait de l’épaisseur du corps en bois et de l’emploi d’un cache arrière , les clés sont spécifiques et longues .

CALIBRE B circa 1919-1924

calibre-b

Le calibre B est le second calibre réalisé par la C.I.M.H. ,effectivement sa fabrication est antérieure à sa commercialisation en 1921 . Sa durée de vie fut assez courte puisque s’il a coexisté avec le calibre D qui le remplace totalement dès 1924 . Toutefois on peut trouver quelques calibres B postérieurement à cette date . Vers la fin des années 60 , le calibre D a remporté un tel succès que la marque elle-même, le présente  comme étant son premier calibre , effaçant totalement la trace des prédécesseurs , à savoir le A qui n’était certes qu’un prototype jamais commercialisé mais aussi ce B qui a tout de même servi pendant 4 ans …Il se définit comme suit : 30 heures à réveil , échappement  Roskopf , barillets démontables. fig40-echappement-suisseOn peut considérer le calibre A comme un prototype dont l’échappement à impulsions partagées dit « à ancre suisse »  s’avéra trop complexe à usiner . En outre comme on le voit sur cette figure n°40 , les palettes B et C sont obligatoirement d’onéreux rubis qui vont s’user .fig47-echappement-roskopfEn 1798, un horloger bisontin, L. Perron, imagine un échappement dont les fonctions sont à peu près les mêmes que celles de l’échappement à ancre , mais dont les palettes en rubis sont remplacées, pour des raisons d’économie, par des goupilles en acier. Ce type d’échappement est  choisi en 1867 par G. F. Roskopf  pour la fabrication de sa montre bon marché, qui fit sensation à l’époque. Cette montre apportait, au point de vue construction, des simplifications intéressantes comme  la suppression d’un rouage et elle était , en outre , très robuste . Le calibre B est donc doté de l’échappement à chevilles popularisé par Roskopf  au point de lui laisser son nom sans en être réellement l’inventeur , grâce à « La Prolétaire » comme il avait nommée sa montre au succès mondial . Plus simple , l’échappement Roskopf  avait donc fait ses preuves de simplicité et de robustesse . Il est caractérisé par l’absence complète de rubis . Les dents des roues d’échappement en acier agissent contre deux goupilles cylindriques en acier. La fourchette donne les impulsions au balancier en agissant contre un doigt en laiton. Il est évident qu’à conditions égales, cet échappement exige davantage de force que l’échappement à palettes en rubis. C’est précisément pour cette raison que Roskopf avait prévu une construction qui permettait de loger un grand barillet dans le mouvement ,or  le calibre B ne manquait pas de puissance avec son gros ressort . On peut rappeler ici l’adage bien connu : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. L’échappement à chevilles a sa place dans un réveil de fabrication simplifiée  visant au prix modique et robuste , exactement ce que cherchait Jaz à ses origines ! desc-cal-bSi aucun brevet n’est donc déposé pour le calibre A , le brevet du calibre B est d’abord déposé à l’étranger : le 6 Septembre 1919 au Royaume Uni et en Suisse , le 8 Décembre 1919 au Japon  et le 20 Mai 1920 aux USA . La demande de brevet est déposée pour la France auprès de l’ONPI le 3 Août 1920 et obtenue le 12 Mars 1921 . Le calibre B va équiper des modèles tels que le CLASSIC ou le CLUB  jusqu’en 1924.

NORMAL (1924 à 1933)

NORMAL lumineux 

normalNORMAL non-lumineux 

NORMAL , grand réveil-pendulette borne , mouvement mécanique , calibre 1D . Circa 1928 . Corps en acajou plaqué et frise en marqueterie , lunette en laiton , vitre en verre plat . Format 19 x 14 cm . Diamètre cadran 7,5 cm , poids 650 gr environ  . Existait en version aiguilles et chiffres lumineux ou non lumineuse .normal lumineuxNORMAL lumineux

En 1928 , l’usage de baptiser ses productions d’un nom de deux syllabes finissant en -IC n’est pas encore fixée par Jaz qui appelle ces premières pendulettes ARTIST , NORMAL et BUREAU . Ces trois pendulettes sont encore présentes au tarif de 1933 .normal dessous.jpg

sur ce modèle le bouton d’arrêt de sonnerie n’est pas conforme
en remontant la lunette il faut l’aligner avec l’arrêt de sonnerie et le passage en bas de la tige
cette tige traverse la base du bois et la lunette pour se visser sur le mouvement