Marcel CARPANO directeur Usine JAZ de Wintzenheim

Monsieur Marcel CARPANO – tout à droite – directeur de l’usine alsacienne Jaz à Wintzenheim, appartient à la branche savoisienne de « l’aristocratie » de l’horlogerie française. En ce sens, qu’il est le descendant d’une dynastie de grands fournisseurs de l’horlogerie européenne, et membre d’une famille qui a fondé deux autres entreprises à la renommée universelle. Nous verrons dans l’article sur Jaz et l’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses, que Marcel CARPANO y a été élève de 1926 à 1929, et qu’à l’issue cette formation, il lui a été décerné une flatteuse médaille d’Argent en 1929 . Consultez également notre article sur Cluses et la Vallée de l’Arve.                                                                                                                  L._Carpano_Cluses_Inserate Même si vous êtes un bon collectionneur de montres, il est fort peu probable que ce patronyme de CARPANO , vous soit aussi familier qu’il l’est pour un horloger réparateur. En revanche, aucun savoyard de la vallée des horlogers ne l’ignore et vous connaissez inévitablement les deux grandes diversifications des CARPANO: SOMFY ou MITCHELL.

Trois articles en construction compléteront,  très prochainement, cette parution: Jaz et l’Ecole Nationale d’Horlogerie; Les implantations géographiques de Jaz et de l’horlogerie en Europe de l’ouest; Le Décolletage 

1carpano21fi03Louis Carpano (1823 + 1919) est un industriel, qui a développé à Cluses l’industrie de l’horlogerie, de l’hydroélectricité et du décolletage dans la vallée de l’Arve. Originaire du Piémont Sardois, il est né à Val di Mosso, près de Biella et décède à Turin à 95 ans en 1919, année de fondation de Jaz.

Ecole Nationale d'horlogerieLouis a effectué ses études à l’Ecole d’horlogerie de Cluses, dès l’âge de 19 ans, sous la direction du fondateur Achille Benoit. PATEK-PHILIPPE-Cie-watch-ancienneAprès avoir travaillé à Cluses, il va se former chez l’horloger Patek, en Suisse vers 1854.

En 1860, il perfectionne la machine à tailler les fraises et met au point la fraise à arrondir. C‘est sa première invention. En 1860, la Savoie est annexée par la France de Napoléon III par référendum, mais Louis préfère conserver sa nationalité piémontaise. Son savoir-faire fut rapidement remarqué à son retour à Cluses, en 1868.Diplome impérial En bas de ce diplôme de l’Ecole Impériale d’Horlogerie en trouve sa signature barrage et usine carpanoL’ex-usine Rossel , ex-usine Jaccottet , devenue Carpano au bord de l’Arve

À partir de 1869, il s’associe à Henri Jaccottet, qui dirige une usine d’étirement de l’acier à pignons et produit des dents d’engrenage, sur le site de l’ancienne Manufacture Rossel de Cluses, implantée au bord de l’Arve, cette rivière qui vient du Mont Blanc, traverse toute la vallée et se jette dans le Léman. Ce puissant torrent est une belle source d’énergie à disposition. Opportunité dont ne bénéficiera pas l’usine Jaz implantée à Puteaux. Louis Carpano décide d’agrandir l’usine de l’Arve en 1873.

En 1876, son atelier est le seul à être mécanisé, alors que partout ailleurs on travaille à la main. En 1893, il installe une turbine de 500 chevaux et obtient pour toute la vallée, une concession électrique de 1893 à 1938, ainsi qu’une concession pour la fourniture d’eau, si bien que Cluses est parmi les premiers bourgs français à être éclairé à l’électricité et alimenté en eau courante. Le cours de l’Arve n’est pas totalement fermé pour permettre la flottaison des bois exploités dans les montagnes: pas d’écluse à Cluses.carpano château Carpano, à la tête d’une impressionnante fortune, se construit une luxuriante villa sur les hauteurs, au dessus des citernes d’eaux, s’attirant des critiques xénophobes contre ce riche « étranger ». Et pourtant, avant 1860, tout ce petit monde des savoisiens étaient des sujets piémontais. Après l’annexion ils deviennent des savoyards,  mais ce sont les mêmes! catalogue Fisseau et CochotCalviniste neuchâtelois, son associé Jaccottet, après s’être converti au catholicisme et avoir épousé une fille du cru, devient maire de Cluses. Il propose à Carpano un autre partenariat et ils fondent ensemble une manufacture pour produire et vendre des pièces d’horlogerie, des fraiseuses et des outils d’horlogers.atelier Carpano À la mort de Jacottet, Louis Carpano devient le propriétaire de cette  affaire qui prospère  à fournir des grands fabricants de montres et horloges. A noter qu’aucune entreprise de la Vallée de l’Arve ne produira de produits finis: ni montres, ni réveils, ni horloges. Exceptés les Dépery, sous la marque DEP, qui distribueront leurs propres réveils.carpano usinePapier à en tête de Louis Carpano en 1893, prouvant encore une fois, combien les industriels exagéraient l’ampleur et la modernité de leurs manufactures comme nous l’avons démontrés dans notre article: Jaz et les autres usines horlogères dans les publicités.                                                         constant carpanoCourrier période Constant CARPANO 1914 carpano 4 (2)                                                                                                                                                                                                                           Constant Carpano Constant CARPANO en 1910 sur la nouvelle roue de la centrale électrique.

Louis Carpano, le fondateur, n’a pas eu d’enfants, mais son neveu, né en 1869, Jean Constantin dit Constant, rejoint l’entreprise familiale en 1896, où son oncle le forme pendant six ans. carpano 1892En 1902, Louis prend sa retraite à l’âge de 75 après avoir passé plus de 40 ans dans l’industrie et le commerce. Logiquement, il  passe le relais à son neveu Constant.Carpano-1915-Pendant la Grande Guerre, l’une des usines Carpano qui se consacre à l’armement compte 72 ouvriers, dont 22 militaires. Dès Octobre 1914 des fusées complètes y sont fabriquées: quasiment le premier produit fini fourni par une entreprise de Cluses. On verra  dans d’autres articles à venir, qu’à chaque conflit, les usines d’horlogeries sont sollicitées pour des mécanismes de fusées d’obus;  Japy pendant la première guerre, Lip pendant la Seconde Guerre. Pour la guerre de Corée, ce sont Lip et Jaz qui se partagent des contrats colossaux, pour  fournir les armées françaises et américaines.  carpano 23 aout 1925En Août 1925 , un drame de la route entache l’image de la famille .

Charles Pons & Léon Carpano  et documents Carpano & Pons 1939 et 1954.

Constant Carpano a trois enfants: une fille mariée à Charles Pons, et deux garçons: Léon et Henri. En 1927, à la mort de Constant Carpano, Léon Carpano  et son beau-frère Charles Pons fondèrent la société « Carpano & Pons », une manufacture de mécanique, micro-mécanique et décolletage de précision qui produira les moulinets de pêche Mitchell et le premier lève volet Somfy.carpanon -pons-Carpano & Pons  le dernier site , avant sa transformation en pépinière d’entreprises .

Créé en 1969, leur filiale Somfy est leader mondial en motorisation et automatisation des ouvertures. SOMFY est l’acronyme de Société d’Outillage et de Mécanique de FaucignY, le Faucigny étant l’une des six provinces historiques de la Savoie, celle où se trouve Cluses. Vous avez probablement, chez vous un portail, une alarme, une télécommande, un interphone de marque SOMFY. Entreprise d’ampleur mondiale, implantée dans 60 pays, aux 7.800 employés, pour un chiffres d’affaires dépassant le milliard d’euros, mais dont le siège social reste à Cluses! C’est la vengeance des sous-traitants toujours dans l’ombre des grandes marques, satellite laborieux de la Suisse triomphante. C’est bien tard, qu’enfin, les clusiens ont produits des rasoirs électriques, des compteurs, des instruments de mesure, des relais, etc, pour eux  mêmes.

les-moulinets-de-peche-de-la-vallee-de-larve cutLes moulinets de pêche sont une des diversifications les plus répandues dans la vallée de L’Arve dite Technicvallée, pour des fournisseurs qui rêvent tous d’atteindre le statut de producteurs et plus simplement celui de fournisseurs.

Sur cette page: quelques-uns des producteurs locaux, parmi lesquels, il faut mettre en évidence SAP, qui est le nom que se choisit DEP pour ses propres moulinets. Jaz n’a pas eu vraiment ce genre de diversification, à part un clignotant automobile et un tournebroche, mais le succès de la marque au jaseur la tenait à l’abri de ce genre de velléité. Pour DEP, cette polyvalence n’aura pas de suite favorable, sur le long terme  contrairement à Mitchell.mitchell logoMitchell ClusesEffectivement, en 1948, Carpano & Pons Cie sort un moulinet d’un type si moderne et abouti qu’il est encore très proche de ceux d’aujourd’hui. Mr Pons, en hommage à son frère Michel qui venait de mourir, appela son moulinet le Mitchell 300. Avec cette consonance américaine et un succès fulgurant en France, il s’exporte très rapidement aux USA, atteignant des volumes de production faramineux, allant jusqu’à 100 000 unités par mois; avant l’essor du géant Somfy, Mitchell tenait déjà le haut du pavé et  les ventes de ses moulinets représentaient 50 % des exports de toute la Savoie: vertigineux ! fin_activite_mitchell-00_00_04_08-3278819La crise pétrolière marque le début du déclin jusqu’au dépôt de bilan en 1981, la reprise en 1982, la renaissance progressive sous pavillon américain puis, finalement et malheureusement, une fermeture en 2017 sous la pression de financiers lointains. Triste chanson, maintes fois entendue, dans l’industrie horlogère européenne, entre autres.usine carpano et ponsSi Mitchell ne communique pas sur son grand site moderne de la zone industrielle de Cluses, vu plus haut, c’est d’évidence parce que son ancienne usine est au bord d’une rivière qui ne peut qu’inspirer sa clientèle de pêcheurs.

Mitchell montresVers 1970, juste retour des choses pour une entreprise horlogère, à l’origine, Mitchell proposait à sa clientèle de pêcheurs, des montres forcément étanches, dans la presse halieutique.

Toutefois Carpano & Pons avait déjà amorcé sa conversion et n’avait jamais distribué de montres complètes. La production de ses montres est donc confiée à LORSA, pour Ste HORLOGERIE DE SAVOIE d’Annemasse. Merci au site Chronographes qui présente de nombreuses infos et dix Mitchell.carapano & pons De nos jours l’ESPACE CARPANO & PONS accueille, depuis 1993, le musée de l’horlogerie et du décolletage qui retrace l’histoire de l’horlogerie et du décolletage. Il est situé dans l’ancienne usine Carpano, au 100  place du 11-Novembre, au bord de l’Arve, à Cluses. Il comprend de précieuses collections liées à l’horlogerie depuis ses origines il y a trois siècles. Le musée propose deux thématiques au cours de la visite. Le premier thème aborde la mesure du temps ainsi que la recherche de la précision à travers l’histoire, le second permet la présentation des techniques horlogères, une évolution de l’artisanat à la mécatronique.espace carpanocluses HorlogesUne salle d’exposition, où apparaît une rangée de sept VIRIC, estampillés non pas Jaz sur le cadran mais ENH dans un grand C, pour Ecole Nationale d’Horlogerie à Cluses. Dep vitrine vue largeLa vitrine des réveils locaux DEP Dep vitrineVitrine DEP, détail déperyRares pièces de François Dépery, fondateur de la dynastie DEP, à Scionzier, juste à côté de Cluses. Les Dépery seront à six reprises maires de cette commune; La dynastie Dépery dirigera DEP avec François-Auguste, François, César, Narcisse et Christian jusqu’à la reprise par Seiko, évidemment! expo de moulinetsExposition temporaire de moulinets en fants au musée ponsSous cloches, des spiraux géants font le bonheur des petits et des grands

 

Jaz et l’Ecole Nationale d’Horlogerie de CLUSES

Consultez d’abord notre article sur l’histoire de l’implantation de l’horlogerie dans la Vallée de l’Arve , pour mieux appréhender cet  article.

 

HISTOIRE ILLUSTRÉE de l’ENH de CLUSES

Ecole Nationale d'horlogerieLe 31 mars 1848, un décret du gouvernement Sarde crée l’Ecole Royale d’Horlogerie à Cluses. L’école est installée dans l’ancien couvent des Cordeliers, à l’emplacement de l’actuelle mairie de Cluses. Surnommée familièrement L’Horlo, l’Ecole Royale puis Ecole Impériale et enfin la très réputée Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses ou E. N. H. C. , devenue Lycée Charles Poncet, a fêté en 2018 ses 170 ans d’existence.

Son premier directeur sera Achille BENOIT, qui en 1835 avait fondé la Manufacture Royale d’Horlogerie de Versailles. Très naturellement l’implantation d’une école horlogère devait se faire dans cette vallée.  En 1863, Napoléon III reconnaît l’existence de l’école qui devient impériale, sous la responsabilité de l’État. L’enseignement y devient gratuit, le recrutement devient possible dans l’ensemble du territoire national, ce qui s’inscrit dans la réforme général de son ministre Victor Duruy: développer une instruction primaire gratuite laïque et obligatoire.

enh De 1880 à 1886, c’est la construction de la nouvelle école.a-l-ecole-d-horlogerie-de-cluses-en-1911-avec-au-premier-plan-un-tour-manuel-tandis-que-les-eleves-travaillent-sur-un-tour-electrique-de-decolletage-1538384351ENH en 1911 : élève travaillant au premier plan sur un tour manuel , les autres sur des tours électriques

1886-1914 : Période forte de l’Ecole Nationale d’Horlogerie, marquée par sa participation à de nombreuses expositions internationales de Londres, Paris, Chicago, Bruxelles, Anvers, Milan et Turin où elle est récompensée par de nombreux prix. Sa renommée s’étend à la France entière et au delà avec un recrutement international sur concours d’entrée.

1905-1934 : Charles PONCET, originaire d’Arâches juste à côté de Cluses, dirige l’Ecole dont il a été l’élève . Homme aux qualités et dynamisme exceptionnels, il laissera son nom au lycée et à la rue qui passe devant l’école.

Pour le cinquantenaire de l’annexion de la Savoie, le Président de la République est en visite en Savoie, comme Napoléon III en 1860.

fallières sort de l'école1910 le président Fallières sort de L’ENH de Cluses

1918-1940: Les besoins de l’armement, lors de la Première Guerre Mondiale, amènent la naissance d’une industrie nouvelle dans la vallée: le décolletage. C’est ainsi que l’Ecole s’adapte et développe une section de mécanique de précision créée en 1892, qu’elle met en place une section d’appareillage en 1937, puis une section technique qui permet l’admission à l’institut de chronométrie de Besançon en 1940. Pour accueillir tout ce monde, il faut des bâtiments.

infirmes à Cluses

En 1920-23 est construit « la Chapelle », en réalité un atelier pour les handicapés de guerre. L’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses accueille ses premiers mutilés de guerre, dès 1915, pour l’apprentissage d’un nouveau métier. Ils seront plus de 350 à se former au métier d’horloger-réparateur ou de mécanicien de 1915 à 1929.

EPSON MFP image En 1928 s’ouvre l’internat,  à droite en fin de construction.

1937 CLUSES école1937 l’Ecole s’agrandit encoreinternat L’internat comprend 270 internes en 1939.        Cluses terrain desport et montagnesEtablissement moderne, doté de terrains de sport dans un cadre idyllique.

1940-1945 : Les premières années de guerre se passent tant bien que mal pour et l’Ecole, malgré la mobilisation de certains professeurs et l’afflux d’élèves de Morez et de Besançon qui se trouvait alors en zone occupée, parce que ce sont d’abord les italiens qui occupent la Savoie, enfin ils essayent.

cluz41944 Soldats allemands aux jumelles depuis les fenêtres de l’ENH   19444 cluses école1944 Troupes d’occupation dans la cour de l’ENH

Mais en 1943, la Wehrmacht remplace les italiens et réquisitionne une partie des locaux,  jusqu’en mai 1944 date à laquelle la réquisition devient totale et arrive la Gestapo. Le directeur, doit renvoyer les élèves dans leurs foyers.

cluses libération Le 18 août, l’Ecole est libérée par les résistants cluses promotionPromo 1947, la plupart des élèves sont de moins en moins là pour l’horlogerie mais de plus en plus sur le décolletage.

1948 1952 promo Promo 1948/1952 qui comprend trois femmes, enfin! l_ecol121948 la façade de l’Ecole ornée d’une grande horloge provisoire.Marc diplomé ENHC

ENH montre de finMontres de fin d’études, entièrement réalisées par des élèves en quatre ans             CLUSES1953-1991 : L’année 1953 voit la construction des ateliers, dernier agrandissement de ce qui est dorénavant un grand complexe.

Peu à peu la centenaire E. N. H. C. devient un lycée polyvalent. La dernière promotion d’horlogers formés à Cluses quittera l’école en 1988, il ne restait que cinq élèves… signe des temps et de l’évolution des techniques! En revanche, le lycée voit ses effectifs exploser, avec plus de 1200 élèves. L’horlogerie n’est plus son domaine de prédilection, l’établissement est désormais un lycée technique. Mais longtemps être diplômé de l’ENHC restera un honneur convoité et une garantie d’excellence connue de tous.

 

l’ENH de CLUSES et JAZ

ClusiensBulletin des Anciens de Cluses Octobre 1950

Comme toutes les écoles professionnelles de haut niveau, l’Ecole Horlogère de Cluses, éditait un bulletin où cette liste de 21 Clusiens a été publiée: cette abondance d’élèves valut à Jaz le surnom, aujourd’hui politiquement incorrect, de Cluses-Cluses Clan.

promotion 1934La promotion 1934 de l’Ecole de Cluses, dont faisait partie Monsieur P. DELCASSAN, préparateur fabrication chez Jaz en 1950. 1937 les premières annéesPromotion 1937 les premières années. Bien que l’ENH soit mixte, on identifie qu’ une seule élève sur la photo, en raison de son genre, jouit d’une position centrale sur la photo. O. Maillard, chef d’atelier montage pour Jaz, est dans ces rangs. 

1937 atelierUn Atelier d’Horlogerie en 1937 . Toujours au centre , on identifie une élève à sa longue chevelure. D’autres photos nous montrent, hélas, un maximum de deux filles par année.

Planches d’élèves

 

 ÉLÈVE CARPANO

 1: M.VOIRIN        2: M.SATO de Tokyo-Clock     3: M.CARPANO

Le principal centre horloger Jaz, de Wintzenheim en Alsace, était dirigé depuis 1952 par Marcel Carpano, qui a étudié à Cluses de 1926 à 1929, cycle couronné par une Médaille d’Argent en 1929. Un centre rend hommage à Cluses aux CARPANO, importantes figures de l’horlogerie. Consultez l’article que nous avons consacré aux CARPANO et CLUSES.

 

ÉLÈVE GAILLARD

gaillard 1957_(3)[1]Avoir été un élève de l’Ecole de Cluses, en être diplômé, et beaucoup mieux, avoir été Médaille d’Argent de sa Promo, comme Monsieur Gaillard  et Monsieur Carpano, est un honneur et une garantie pour la clientèle que l’on affiche sur sa boutique, de générations en générations, pour cette dynastie d’horlogers.

 

ÉLÈVE  LAVIGNE

Lavigne ClusesEn-tête d’un horloger ancien de l’ENH, Médaille d’Argent lui aussi, installé à Cannes, mais attention il existait plusieurs Ecoles Nationales D’horlogerie en France: à Cluses, Anet, Mortaux, Lyon.

ÉLÈVE GALOU
galou élève de Cluses
 ÉLÈVE DÉPÉRY

Dep Savoy chrome Durée Elégance Précision, tel était le slogan publicitaire de la société DEP, seul  fabricant clusien de réveils et pendulettes, entre 1918 et 1953. François Dépéry, à la sortie de l’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses, reprend l’entreprise familiale qu’il fait prospérer avec son frère Narcisse, dont une gamme portait le nom de SAVOY.

CLS20Grand défilé de la Libération d’Annecy rue Royale, le dimanche 20 août 1944, outre les trois résistants à son bord, c’est la Delahaye 135 qui suscite notre intérêt: achetée en 1937 par Cyriel Dépéry, jeune membre de la famille des industriels de Scionzier et résistant dans l’Armée Secrète. Cette voiture exceptionnelle a été la vedette de la vente Artcurial à Rétromobile 2014, revendue un demi million d’euros, elle était déjà à l’époque un véhicule de grand luxe, preuve de la réussite industrielle de DEP.

Jean Edmond DeperyNotre dépouillement des dossiers militaires de Haute Savoie, fait apparaître la famille Dépéry comme une impressionnante lignée d’horlogers avec plus de trente appelés – tous frères pères cousins et neveux – qui se déclarent comme tels aux conseils de révisions. Même Claude, né en 1886 de père inconnu et portant le nom de sa mère, est horloger à Genève. Une analyse plus fine de la manière dont ils se déclarent aux autorités reflètent l’évolution de l’industrie dans toute la vallée. Ci -dessus, Jean Edmond est d’abord déclaré comme horloger-cultivateur, synonyme de paysan horloger. Ce couplage professionnel pourrait sembler aussi incongru que celui de chirurgien-danseur, si l’on ne connait pas l’histoire de l’horlogerie en Franche Comté ou en Savoie. Pour avoir une activité hivernale, les paysans se faisaient horlogers. Jean Edmond est le dernier des paysans-horlogers de la famille, tous les autres se voient comme des horlogers puis, à partir des années 20, certains se présentent comme décolleteurs ou mécanicien de précision.

depery 1887 pierre lon crtinDeux exceptions toutefois: Marie Emile Dépéry, né en 1891, qui se déclare facteur des PTT en 1937, mais l’honneur est sauf, puisqu’il avait été initialement enregistré comme horloger. Pour Pierre Léon, l’exemption allait de soi puisqu’il est signalé sourd muet, ce qui n’aurait pas forcément dû l’écarter de l’horlogerie, sauf qu’on diagnostique aussi: idiotie, quand il est question de crétinisme. N’y voyez rien de péjoratif, il s’agit d’une infirmité.

Crétin des Alpes n’est pas qu’une des insultes fleuries du Capitaine Haddock, c’est une terrible maladie: le crétinisme, ensemble de troubles physiques et de retard mental provoqué par une grave insuffisance thyroïdienne non traitée. L’absence d’iode dans  l’alimentation alpine faisait, qu’en 1850, cette région recense environ 20 000 crétins et 100 000 goitreux, sans compter ceux du Valais Suisse. L’histoire du crétinisme et de son éradication est celle d’un épouvantable retard qui devrait nous interpeller de nos jours. Celui d’une recherche médicale qui, par ses hésitations, ses disputes, ses certitudes aveugles et ses susceptibilités mal placées, a sacrifié à sa prudence et à ses dissensions, trois générations de crétins alors que l’on se doutait que la solution était d’ajouter de l’iode au sel, comme c’est le cas dans votre paquet de sel: vous pouvez vérifier. D’ailleurs la consommation de sel diminuant, la dose d’iode va être augmenté dans votre salière, comme en Suisse récemment.

Si DEP n’existe plus, la famille reste avec Jean Dépéry à la pointe de l’horlogerie européenne. En 1997, il fonde une très prestigieuse marque de montres qu’il nomme modestement du nom d’un des clients historiques de sa famille: Emile CHOURIET. Né en 1949, il ne pouvait bénéficier comme ses ancêtres d’une formation à l’ENH de Cluses qui ferme ses portes en 1989, il étudie donc la micro-technique à l’université de Neuchâtel et devient un ingénieur de génie en mouvements d’horlogerie.

 

ÉLÈVE DANCET

 

FERDAX, le célèbre déclencheur automatique pour appareil photo, est fabriqué au sein du triangle du décolletage formé par les communes de Cluses, Scionzier et Marnaz, par la famille DANCET. FERDAX est la contraction de François FERnand DAncet.Marnaz_(François_Dancet)L’usine a été fondée en 1872 par François Dancet (1860-1926). Après sa mort, son  fils François Fernand Dancet (1892-1967) qui a été formé à l’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses – promotion 1912 – reprend l’entreprise et ne  produit plus uniquement des pièces d’horlogerie, mais aussi des pièces détachées pour l’industrie automobile, les bicyclettes, l’aviation, les appareils d’électrotechniques, l’optique de précision, la téléphonie, la télégraphie, les appareils de mesure , etc. Le déclencheur FERDAX est le seul produit fini qu’il distribue directement, à partir des années 40.

 

ÉLÈVE VAILLANT

 

Le pneu clou a été inventé à Cluses par un ancien élève de l’ENH, issu d’une famille de quincaillier. Après sa sortie de l’Ecole Nationale d’Horlogerie de Cluses, Joseph Vaillant s’engage dans l’aviation en 1917. En 1920, il installe un garage automobile à Cluses, qui se voit adjoindre progressivement un atelier de décolletage, comme ses anciens camarades de promotion.

Si ses copains fabriqueront des moulinets de pêche, des réveils et des appareillages, Joseph Vaillant lui se lance, dès 1937, dans les crampons pour chevaux les MORDAX. Il rend les ferrures antidérapantes, été comme hiver, sur le bitume comme sur le verglas, pour le confort et la sécurité des Vercors de Barraquand, race alpine de cheval.

Joseph Vaillant eût deux autres initiatives d’inégales valeurs: prénommer son fils Michel quand on se nomme Vaillant, et sécuriser sa propre voiture, comme il en avait eu l’idée pour son équidé. L’adaptation sur pneus de ses crampons pour fers à chevaux nécessita de longues mises au point et le brevet fût déposée au début de l’année 1952. La voiture remplaçant le cheval partout dans le monde, le succès sera immense.

De part leur conception, les clous Vaillant sont inarrachables. L’efficacité du système a été mise en évidence dès la première année par de remarquables résultats obtenus dans les rallyes hivernaux: Argentero sur Peugeot 203 – 10ème au Mont-Carlo 1952 .
téléchargement (1)Les clous pour pneus constitueront l’essentiel des préoccupations des Ets Vaillant pendant près de 50 ans.
Les années 1990 à 2000: les crampons Vaillant sont toujours fabriqués… pour les chevaux de loisir et de concours hippiques: les Mordax reviennent en force!

Les Clous Vaillant sont à la base de tous les procédés de cramponnage des pneus qui sont encore utilisés actuellement dans le monde.

 

ÉLÈVE Paul JACOB

petite-velo-mhd-clusesCe vélo miniature, inscrit au Livre Mondial des Record, est une des attractions de l’Espace Carpano ou Musée de l’horlogerie du décolletage à Cluses. Photo ©Frédéric Boiteux Cluses Images Numériques

Paul Jacob étiquetteL’étiquette relative à ce vélo est entachée d’erreur: si ce vélo a bien été réalisé par un élève de Cluses, nommé Paul JACOB, ce dernier n’a rien à voir avec les fondateurs de Jacob-Delafon. L’étude de l’arbre généalogique de cette célèbre famille de céramistes, le dossier de Légion d’honneur d’Emile JACOB et les ouvrages spécialisés sur la céramique ne laissent aucun doute à ce sujet. Les seuls membres de la famille prénommé Paul et correspondants aux dates données pour ce réveil sont: Paul Emile Auguste JACOB 1878+1959 agent commercial pour Jacob-Delafon à Marseille et René Paul Emile JACOB  1893+1941 pilote et directeur du laboratoire Jacob Delafon de Belvoye, dont les carrières sont bien connues au sein des entreprises familiales, qui ne sont d’ailleurs pas co-fondateurs de Jacob-Delafon puisque ce rôle échoit à Emile. Logiquement, il n’y a aucun horloger dans cette dynastie d’industriels céramistes dont les différentes usines absorbaient, dans différentes fonctions, tous les rejetons mâles sur plusieurs générations.                                                                                                                                          Dans le même ordre d’idée, contrairement aux affirmations de journaux et sites savoyards, jamais Achille Benoît directeur de l’Ecole de Cluses, n’a été ni Sénateur ni même pressenti comme Ministre de L’Instruction.

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Jaz is back again 2020

Teasing 2020 (1)Julien Clairet , propriétaire de la marque Jaz, qui a relancé la marque Jaz de 2016 à 2019 – en association avec l’horloger BPLUS du XV° arrdt. de Paris – avec des montres neovintage s’inspirant fortement de son histoire, nous fait l’honneur de nous confier ce teasing pour une nouvelle renaissance de la marque au jaseur , passant cette fois par les réveils et pendules , si possible . En préambule , précisons qu’il s’agit de projets et de concept clocks avec les mêmes réserves de probabilité de réalisations que pour une concept car d’un grand constructeur automobile . Ceci n’est pas un catalogue mais un document donnant une tendance et présentant aux industriels la potentialité de cette marque en se basant sur son ADN . En conséquence , il présente pour nous un grand intérêt car on y remarque la place prise potentiellement par les réveils et les horloges et surtout le dynamisme de Julien Clairet , son investissement humain et financier envers un nouvel envol du jaseur boréal :

Celui-ci nous confie : «  l’idée au cœur du projet « Jaz 2020 », c’est la production de belles répliques du patrimoine impressionnant de JAZ, dont l’or a pu être extrait du sol par le travail admirable de la communauté des Collectionneurs, avec une mention particulière pour JAZ LE BON TEMPS, dont le contenu m’impressionne, m’enchante, me stimule et encore mieux, m’inspire… ». nul doute qu’il y parviendra !Teasing 2020 (2)Teasing 2020 (3)Teasing 2020 (4)Teasing 2020 (5)Teasing 2020 (6)Teasing 2020 (7)Teasing 2020 (8)Teasing 2020 (9)Teasing 2020 (10)Teasing 2020 (11)Teasing 2020 (12)Teasing 2020 (13)Teasing 2020 (14)Teasing 2020 (15)Teasing 2020 (16)Teasing 2020 (17)

 

 

 

Louis-Gustave BRANDT co-fondateur de Jaz directeur Tissot et Oméga

Brandt Louis GustavePhoto par le célèbre Studio Harcourt , le portraitiste d’exception  des personnalités Jazette déc 1947 page 2Texte extrait de la Jazette n°16 de Décembre 1947 . Cette petite publication de quatre pages était adressée aux horlogers affiliés à Jaz , créée et rédigée par Paul Nicolas à gauche sur la photo , elle est d’ordinaire consacrée à la vie de l’entreprise . Ce numéro spécial est entièrement consacré au décès de l’un des fondateurs de la marque .Jazette déc 1947 page 3fondateurs-et-dirigeants_previewPhoto par Willy Ronis (voir notre article sur ce photographe )                                                     Des fondateurs de Jaz , L-G. Brandt était le seul  » horloger » mais lequel ! Il est issu de la famille fondatrice d’Oméga qui est encore de nos jours la première marque du groupe Swatch  et réalise un chiffre d’affaires d’environ deux milliards d’euros , ce qui en fait la seconde au niveau mondial derrière Rolex  . Pour expliquer la présence de Monsieur Brandt à la tête de Tissot également , il faut savoir que les deux entreprises étaient unies depuis 1930 au sein de La Société Suisse pour l’Industrie Horlogère ou SSIH , véritable holding qui leur permettra de traverser sans trop de dommage la grande dépression de 1930 qui frappe durement toute l’industrie horlogère .                                                                                                                                                                                  Pour Jaz , ce qui est important  de savoir , c’est que dès 1879 , les deux fils de Louis Brandt fondateur de la dynastie , Louis-Paul et César Brandt , décident de se lancer dans la fabrication industrielle dite « à l’américaine ». En raison de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée , de surfaces disponibles et de l’opposition de leurs concurrents , tous installés à La Chaux-de-Fonds , cette ville ne leur paraît pas convenir . Ils s’installent définitivement à Bienne , mieux située sur le plan logistique : transports, main-d’œuvre, fourniture d’énergie , etc . Dès janvier 1880, ils lancent leur premier calibre fabriqué par des procédés mécaniques                                                                                                                                                                                                                                                            Ces points essentiels , nous les retrouvons à la création de la première usine Jaz implantée à Puteaux pour les qualités logistiques de cette commune parisienne bien desservie en énergie avec la Centrale Electrique Ouest Lumière , en voies routières et navigables d’acheminements pour les fournitures , en transports en commun pour le personnel et en main d’oeuvre certes peu qualifiée mais censée être plus « gérable »que celle de la banlieue est -parisienne , qualifiée de très rouge . Enfin le plus important est que Jaz applique aussi pour la fabrication de ses réveils des procédés industriels mécaniques à l’américaine : rationalisation , standardisation et taylorisation permettent une fabrication à la chaîne en grande quantité d’un produit de qualité constante à prix compétitif produit par des ouvriers moins qualifiés donc moins chers .                                                                                                                                                                                                 L’originalité de Jaz par rapport à Oméga sera une publicité hors normes , particulièrement au cinéma , initiée par Georges Scemama et magnifiée par Paul Nicolas . 10 millionLouis- Gustave Brandt décroche le dix millionième Jaz , en Juillet 1943 , à l’usine de Puteaux .

Jazette déc 1947 page 4 BrandtEloge funèbre par Paul Nicolas , qui nous apprend autant sur les talents oratoires de celui qui va lui succéder , que sur Louis Gustave Brandt inhumé au cimetière de Saint Germain en Laye .                                                                                                                                                                                         LA DYNASTIE BRANDT louis brandt

  • Né en 1825, Louis Brandt est le fils de Frédéric-Louis Brandt , horloger à La Brévine. Il a travaillé durant quelques années dans l’entreprise paternelle à la production d’échappements ancre et duplex . Ceux-ci ne sont alors utilisés que dans l’horlogerie de précision . Le jeune Louis Brandt vient de fêter ses 23 ans lorsqu’il se marie et quitte sa Brévine natale pour aller s’établir à la Chaux-de-Fonds .
  • En juin 1848 , il se met à son compte avec son comptoir d’établissage , ce qui consistait à assembler des pièces d’horlogeries fabriquées par de petits ateliers , souvent familiaux . Pour une bonne partie des horlogers jurassiens, l’horlogerie était ainsi une activité à temps partiel qui se substituait au travail principal , l’élevage bovin fréquemment , durant les rudes hivers . C’est donc tout naturellement dans ce domaine de l’horlogerie de précision , avec lequel il est familiarisé , qu’il se spécialise , fabriquant surtout des montres goussets à clef , avec boîtiers en argent . Naissance de quatre enfants , dont les deux derniers : Louis-Paul né en 1854 et César né en 1858 , père de Louis -Gustave fondateur de Jaz , s’impliqueront dans la société familiale . A 19 ans , Louis-Paul Brandt passe une année en Allemagne , puis deux ans en école d’horlogerie . En 1876 , les deux frères partent en stage en Angleterre .

louis paul

  • Deux ans plus tard , César rentre à son tour d’Angleterre pour s’occuper des ventes , Louis-Paul se consacrant essentiellement à la technique . Leur père décède en 1879 à l’âge de 54 ans ! Les deux frères s’associent à leur tour  formant entre eux une nouvelle société en nom collectif qui conserve cependant la raison sociale Louis Brandt et Fils . A peine devenus leurs propres maîtres , ils décident d’abandonner le système de l’établissage pour transformer leur maison en manufacture travaillant par procédés mécaniques .                                                Comme La Chaux-de-Fonds ne leur semble pas être le milieu le plus favorable à l’épanouissement d’une nouvelle manufacture, en raison de la pénurie de main d’œuvre, de surfaces disponibles , d’approvisionnement énergétique et de l’opposition que les concurrents et même la population y manifeste  contre ce genre d’entreprise , ils s’installent à Bienne .1885 -louis-brandt-fils
  • Les frères Louis-Paul et César Brandt lancent en janvier 1880 leur premier calibre réalisé par procédés mécaniques dans leur toute nouvelle manufacture biennoise : un remontoir bon marché à échappement cylindre, vendu en boîte argent ou métal . Les résultats sont très concluants. Cette innovation réussie donnera peu après naissance aux premières marques de la maison : Jura , Patria , Helvetia , Décimal et tout spécialement Gurzelen , qui connaît immédiatement un grand succès. 1880 : Naissance de Paul-Emile Brandt, fils aîné de Louis-Paul . Il étudiera à Bienne , à l’École polytechnique fédérale de Zürich et à l’Université Cornell aux Etats-Unis. A fin 1881, l’usine compte déjà 250 personnes.

En octobre 1882, naissance d’Adrien Brandt, deuxième fils de Louis-Paul et frère de Paul-Emile . Il est grand temps de voler à votre aide , par un schéma , pour mettre de l’ordre dans la compréhension de cette grande famille d’horlogers qui n’a rien fait pour nous faciliter la vie , allant même jusqu’à donner à tous ces descendants mâles des prénoms comprenant toujours celui de leur ancêtre Louis, certains ne figurant qu’au niveau de l’État Civil !

Brandt arbre généalogiqueArbre généalogique simplifié de la dynastie Brandt ne mentionnant que les descendants de Louis Brandt ayant joué un rôle actif au sein d’Omega et du groupe SSIH.

On y voit également les deux  fils de César : Ernest (1885+1958) et notre Louis-Gustave  simplifié en Gustave .

famille-brandtEn début des années 1920 , le Conseil d’Administration d’Omega était présidé par Adrien Brandt et comptait Paul-Émile Brandt et les deux frères Gustave Brandt et Ernest Brandt en tant qu’administrateurs .  RESEAU-OMEGA-1939Réseau de la famille Brandt en 1939 : on notera que l’ histoire de la famille Brandt étant axée par les collectionneurs et les industriels autour d’Oméga , marque suisse de montres , le volet Jaz est généralement éludé s’agissant pourtant d’une des premières marques mondiales d’horlogerie fondé par un des membres imminents de cette lignée . Toutefois Jaz présente , à leurs yeux , deux tares rédhibitoires : ce sont des réveils qui plus est , français …et pas des montres forcément et obligatoirement suisses . C’est oublier que Jaz a longtemps dépassé Oméga en production , en chiffres d’affaires et en renommée mondiale .Musée-Omega-hSource de ce petit historique de la dynastie Brandt : la Société des Amis du Musée Oméga et le discours de son président , Jacques-Alain Voirol , ex-cadre Finances d’Omega et du Swatch Group ,  pour le 25° anniversaire de la SAMO  en 2019 . Inauguré en 1983, le Musée Omega, est le pre­mier mu­sée horlo­ger de marque du monde . Créé à l’initiative de la Fondation Adrien Brandt en faveur du patrimoine Omega , fondé l’année précédente par Char­les L. Brandt , dernier descendant de la dynastie fondatrice à avoir exercé une ac­ti­vi­té au sein d’Omega . watch oméga museumDepuis 2019 , il est intégré dans l’extraordinaire bâtiment de la Cité du Temps .

 

                    Temple Grec , montre de JFK , Speedmaster lunaire et Dali                                                                                                                                                                           Le musée est en outre d’une richesse exceptionnelle :  on citera la pre­mière mon­­­tre-bracelet à répétition mi­­nutes du monde datant de 1892 , la pre­mière montre de poche por­tant la mar­que Ome­ga en 1894 , la montre de poche « Temple grec » lau­ré­­a­­te du Grand Prix de l’Expo­si­­tion uni­ver­sel­le de Paris en 1900 , le chro­­no­graphe-bra­celet de Law­­rence d’Ara­bie (1915), la montre de po­che joaillerie à répétition mi­nu­tes du Né­gus d’Abys­­si­niede 1929 , la première mon­­tre de plongée du mon­de de 1932 , le chro­­no­graphe de po­che des pre­­miers JO chronométrés of­fi­ciel­le­ment par une seule et même mar­que en 1932 , le chro­no­mè­tre de bord dé­tenteur des records du monde de précision 1933 et 1936 records res­­tés à jamais inégalés , la Cente­na­ry du roi Frederick IX du Da­ne­mark en 1948 , la pre­miè­­re ca­mé­ra pho­to­­fi­nish mo­derne de 1949 , la mon­tre-bracelet de l’ex-impératrice Soraya (1950), la Croix du Mérite Olym­pi­que honorant l’in­tro­duc­tion du quartz dans le chronométrage des JO (1952), la mon­tre-bracelet or de John F. Kennedy (1960), la première Speed­master por­tée en orbite par l’astro­nau­­te Walter Schirra en 1962 , le Silver Snoopy Award dé­cer­né par la NASA en 1970 pour rendre hommage au rôle ca­pital joué par ce chronographe dans le sauvetage de la mission Apollo 13 , la statuette-pendulette La Prémonition des Ti­roirs de Sal­va­dor Dalí de 1973 , la Ma­ri­ne Chronometer de 1974  montre-bracelet à quartz la plus pré­ci­se du mon­de ou l’Omega Constellation platine jo­ail­lerie d’Elvis Presley  1958,  re­cord du monde des ventes aux en­chè­res dans sa ca­té­go­rie en 2007 à 1,8 million de dollars .

GREINER Electronics 1974

La France Horlogère n°345  juillet 1974 une.jpgEn 1974 Jaz et Greiner Electronics affichent , fièrement et en couleurs , leur collaboration à la une de LA FRANCE HORLOGERE ,  la plus importante revue professionnelle de l’époque . On notera que Jaz occupe vingt îlots à Bijorhca , ce qui est énorme . Voyez notre article sur la collaboration GREINER et JAZ .La France Horlogère n°345  juillet 1974  .jpgCollaboration détaillée dans cette même revue n°345 Juillet 1974 ; suivie d’une visite des usines suisses de Greiner en présence de Monsieur André FROMENT , directeur commercial de Jaz.La France Horlogère page 41La France Horlogère page 42La France Horlogère page 43La France Horlogère page 44La France Horlogère page 45à l’extrême gauche sur la photo André FROMENT , dir. com de Jaz . Ci dessous quelques productions GREINER diffusées par Jaz :La France Horlogère n°375 Février 1977 GrenierLa France Horlogère °389 Mai 1978la france horlogère n°341 Mars 1974 grenierLa France Horlogère n°345 juillet 1974 aLa France Horlogère n°345 juillet 1974 bLa France Horlogère n°345 juillet 1974 cLa France Horlogère n°380 Juillet Août 1977

Jacques MEYER PDG de JAZ S.A.

meyer La France Horlogère n°432 avril 1982 page 71Jacques Meyer (né le 6 janvier 1930 à Paris XVI° + le 20 Octobre 2007 ) fils de Gilles Meyer , industriel et de Rose Weil . Ayant fait ses études à Janson de Sailly puis à l’Ecole Nationale Supérieur des Arts Décoratifs . Son grand père Georges Meyer avait fondé UTI  (Uti pour Utinam , la devise de Besançon) . Directeur Général puis PDG de 1956 à 85 des établissements UTI employant 450 personnes dans les années 1970 . Président d’UTI SAB Bruxelles de 1973 à 90 , Président d’Hattori Paris S.A de 1973 à 93 ; Senior Vice-Président de Titan Industries Ltd  – 5° fabricant mondial de montres , 438 magasins – à Bangalore , India de 1994 à 97  ; Directeur de Titan Intern. Marketing Ltd à Londres de 1994 à 97 ; Président de JMS Jacques Meyer Services depuis 1995 et de la SHR Société Horlogère Rotary depuis 1998 . Conseiller du Commerce Extérieur de la France de 1962 à 1995 comme Léon HATOT ( les CEE sont à l’origine du Traité de Rome ). Officier de la Légion d’Honneur , Commandeur de l’Ordre National du Mérite . PDG de Jaz S.A. , de Matra Horlogerie et Yema S.A. de 1982 à 86 .                                                                                                                                                                                                                Concessionnaire exclusif de Seiko pour la France, la Belgique et le Luxembourg , Meyer devient de 1982 à 1986 PDG de Matra Horlogerie (Seiko Hattori) puis de 1987 à 1990 de la CGH Compagnie Générale Horlogère .1979 page 0 siège socialCGH dont le siège social se trouve alors au 19 rue Réaumur à Paris , dans le quartier du Temple traditionnellement occupé par les grossistes en horlogerie bijouterie                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             PHILIPPE MATHIEU – LES ECHOS | 
Jacques Meyer qui était PDG de la Compagnie Générale Horlogère (CGH), n’est plus désormais que « directeur général et fondé de pouvoir  » de cette filiale du groupe nippon Hattori-Seiko. La présidence vient en effet d’être confiée à Fumitaka Ueno, un Japonais de 42 ans qui s’occupait auparavant à Tokyo du marketing de Hattori-Seiko, pour le marché européen.
Ce changement est motivé par « la réorganisation du groupe dans la perspective de l’Europe de 1993 ». Il est consécutif à la création, en novembre dernier de « Seiko Europe « , structure devant coordonner le marketing du groupe.
La CGH a réalisé en 1989 un chiffre d’affaires de 600 millions de francs. Elle emploie un peu plus de 600 personnes, dans le Doubs (Besançon et Morteau) et à Paris où se trouve son siège.HBJO n°5 Avril Mai 1982 matra HBJO numéro 5 d’Avril Mai 1982 : Framelec( Cupillard ,Rième , Herma , Lov )avec Jaz ,Yema , Uti  ( Seiko ) et Climpex adhèrent à Promonthor. pin's CGHPin’s de la CGH                                                                                                                                                                                                                                                                       La CGH fabrique et distribue des montres, des réveils et des pendules de marque Seiko, Yema , Jaz , Pulsar , Lorus , Lassale . Hattori-Seiko dispose de filiales en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse et en Suède, et de distributeurs en Espagne, en Italie, en Autriche et des agences au Portugal et en Grèce . La Belgique dépend de la CGH .Meyer 7 ° division PLC (2)Tombeau de la famille Meyer au cimetière de l’Est dit du Père Lachaise à Paris XX° Meyer 7 ° division PLC (3)Les flambeaux , parfois renversées , sont un ornement commun sur les tombeaux XIX° et début XX° siècle . Le sablier ailé pareillement , même s’il prend une double signification sur la sépulture d’une famille d’horloger . flambeau bronzer.jpgFlambeau de bronze en rappel des flambeaux de pierre Meyer 7 ° division PLC (4)FAMILLE Hector LEVY
FAMILLE Léonce MICHEL
Hector LEVY décédé le 17 janvier 1907 à l’âge de 59 ans
Léonce MICHEL décédé le 2 août 1934 à l’âge de 79 ans
Raoul LEVY décédé le 9 octobre 1964 à l’âge de 85 ans
Alice LEVY née MEYER décédé le 26 février 1910 à l’âge de 55 ans
Berthe MICHEL née MEYER décédée le 4 avril 1918 à l’âge de 58 ans
Monique LEVEQUE 1917-1994
Meyer 7 ° division PLC (5)Sépulture du fabricant d’horlogerie Hector Lévy (1847-1907) ; son épouse Alice Lévy née Meyer (1854-1910) ; leur fils Raoul Lévy (1879-1964) ; Berthe Michel née Meyer (1859-1918), la sœur d’Alice Lévy ; son mari Léonce Michel (1855-1934)1907 Le Temps.jpgJournal Le Temps 1907  . Hector Lévy était né le 1° mars 1847 à Saint Quentin dans l’Aisne , de Isaac LEVY et Adèle WORMS , tous deux décédés en 1876 .

Meyer 7 ° division PLC (6)La sépulture  de la famille Meyer  se trouve avenue Rachel ( 1821+1858) , la plus célèbre tragédienne de son temps , de religion israélite . Elle eut deux fils : Alexandre du comte Walewski, fils de Napoléon et de Marie Walewska , et Gabriel d’Arthur Bertrand, fils du maréchal Bertrand. Elle est inhumé presque face aux Meyer .Meyer 7 ° division PLC (7)La sépulture se trouve à gauche , en première ligne entre les sépultures Dumesnil à gauche et Klotz-Schwartz à droite .Meyer 7 ° division PLC (1)En passant par la petite entrée de la rue du Repos , vous aurez le grand immeuble de la Conservation du cimetière à gauche et tout de suite à droite ,  cette première avenue qui est l’avenue Rachel et l’entrée dans la 7° division , ancien enclos israélite .

André VOIRIN directeur de l’usine Jaz de Wintzenheim

voirin3                                1 VOIRIN 2 SATO de Tokyo-Clock 3 CARPANO                                                                                                                                                                              Cet article est un extrait choisi de celui paru en Juin 2000 sur le site WINTZENHEIM-JAZ http://wintzenheim.jaz.free.fr/ de l’historien de la ville de Wintzenheim Guy Frank que nous remercions , encore une fois pour son aide déterminante et son précieux travail de mémoire . Pour consulter l’article dans son intégralité suivez ce lien.                                                                                                                                                                                   Monsieur André VOIRIN a été d’abord chef de production en 1963 , puis Directeur adjoint en 1973 de Monsieur CARPANO qu’il remplace en tant que Directeur de l’usine Jaz de Wintzenheim                                                                                                                                                               Mon parcours professionnel

Il est évident qu’en ce qui concerne mon curriculum vitae, il est tout à fait classique. J’ai passé mon certificat d’études parce qu’à l’époque il y en avait un, ensuite un brevet élémentaire parce que ça se passait aussi comme ça, le premier BAC moderne, le deuxième BAC mathélem. […]  j’ai fait Maths Sup et Maths Spé, c’est-à-dire la préparation aux Grandes Écoles. J’ai intégré une école qui s’appelait l’IDN à l’époque (Industrielle du Nord) qui est devenue depuis l’École Centrale de Lille. [… ]

Ma première entreprise, ça a été la Royale Asturienne des Mines qui m’a envoyé au Maroc dans une mine de plomb argentifère. […]

[..] j’ai quitté cette mine de plomb et je suis rentré en France.

A l’époque, on trouvait facilement du travail. J’ai simplement pris les annonces qui étaient dans les journaux et j’ai atterri à la Colgate Palmolive qui était à Courbevoie. Mon titre officiel était « Finishing Supervisor ». […]

Entre temps, comme je voulais changer de situation, j’ai fait l’Ecole des Chefs d’Entreprises, où il y avait pratiquement des conférences et des cours du soir presque tous les jours. Et j’ai réussi cette école avec un beau succès. Ce qui m’a permis de prétendre à ce moment là à autre chose qu’un poste purement technique, et j’ai trouvé une annonce qui demandait un adjoint de directeur d’usine pour gérer la production. Je me suis présenté. Il s’agissait effectivement de l’usine S.A.P. à Wintzenheim. voirin1l’atelier de montage en pleine activité , environ 300 personnes.                                                                                                                                                                                            Je vous dis tout de suite que pendant 20 ans, j’ai travaillé chez JAZ, d’abord comme responsable de production, puis comme directeur-adjoint, et enfin comme directeur.

voirin2L’écroulement de l’horlogerie vers les années 1980 a conduit à des diversifications pour occuper le personnel, telles que fabrication de fourreaux de fusils de guerre, fabrication d’ordinateurs de la marque TANDY. J’ai été très impliqué dans ces nouvelles activités, ainsi d’ailleurs que Henry Klopfer de Wintzenheim ( à l’extrême droite sur la photo) . A l’âge de 55 ans, persuadé du naufrage final, j’ai pris ma pré-retraite.

L’informatisation

En arrivant chez JAZ, au siège social, il m’est apparu très vite que l’usine de Wintzenheim était dans le collimateur : non-respect des programmes, mauvaise sortie des nouveaux modèles, etc… En arrivant à l’usine, il m’apparut également très vite que c’était l’ordonnancement qui était visé. En fait, la gestion de la production était désastreuse. Les ateliers n’obéissaient pas aux impératifs de quantités et de délais. Par exemple, le décolletage faisait des quantités largement supérieures aux besoins exprimés, quitte à forcer la serrure du magasin matières pour ce faire, et ceci afin d’augmenter la prime de l’atelier. Le résultat était que les magasins avaient trop de pièces inutiles, et pas assez de matières pour faire les pièces nécessaires. Apparemment, quand je suis arrivé, cela ne semblait choquer personne.

Avant toute chose, j’ai donc passé du temps dans les services du siège social, et bien sûr, j’y ai trouvé de graves lacunes. Il y avait à Wintzenheim un bouc émissaire, et c’était bien pratique. Tout ceci ayant été explicité, a eu pour conséquence de calmer le jeu. Cependant, il est apparu que la réaction de l’ordonnancement devait être plus rapide et plus précise. J’ai donc proposé à la direction de Paris l’informatisation de l’usine en utilisant le matériel du siège social. Je fus fermement soutenu par le directeur financier, alors que les services techniques trouvaient l’idée farfelue. J’ai d’ailleurs eu, pendant un certain temps, le surnom de « Monsieur l’Ordinateur ».

Quoi qu’il en soit, après plusieurs années, car il a fallu créer les logiciels alors que maintenant il suffit de les acheter, l’usine était opérationnelle, et la gestion de la production était d’un niveau comparable à ce que l’on trouve aujourd’hui avec des logiciels standards, c’est-à-dire très en avance pour l’époque. M. Mosbach d’Ingersheim est responsable, en grande partie, de la qualité de cette évolution.

Un modèle par semaine

Il faut bien préciser que la création d’un nouveau modèle par semaine était avant tout une nécessité commerciale, afin de forcer la main à l’horloger, car le représentant avait toujours du nouveau à présenter, ce qui facilitait l’entrée en matière. Il se trouve également que cela permettait de rester à peu près dans l’axe de l’inflation, alors que l’horlogerie était dans la liste des produits à prix bloqués. Il faut noter cependant que nous avons eu quelques modèles dont le succès ne s’est pas démenti pendant de nombreuses années, et bien sûr nos services commerciaux faisaient auprès du Contrôle des Prix les démarches nécessaires pour obtenir un assouplissement.

Quand l’usine de Nanterre a été démantelée, le service création de nouveaux modèles est venu également à la SAP de Wintzenheim, et était tenu par deux jeunes gens qui avaient d’ailleurs un très bon talent de peintres, puisque j’ai acheté à l’un un tableau qui figure toujours dans mon salon.

André VOIRIN, Juin 2000

Paul NICOLAS 1901 +1970 Vice Président de Jaz S.A

PaulNicolas                     PAUL NICOLAS photo par son fils Hervé STOULS- NICOLAS

Jazette 1970 Décembre page 04 Paul NicolasCe résumé de la biographie de Paul NICOLAS fait comprendre que , s’il n’appartient pas du tout au monde de l’horlogerie , c’est un grand communiquant et un immense publicitaire qui va diriger Jaz pendant 30 ans à la fois industriel , éditeur , journaliste , professeur et économiste . Sa revue VENDRE traita du marketing avant que le mot ne fût inventé , il est un pionnier de la recherche appliquée aux progrès de la publicité . En consultant la liste des 33 publicitaires célèbres , on constate vite qu’il est , avec Decaux , le seul à être passer de la théorie à la réalité , de la publicité à l’industrie .

***************CHRONOLOGIE BIOGRAPHIQUE*****************

1913/1918 En tant que boursier , il fait de brillantes études secondaires au collège de Château-Gontier et autres établissements , au gré des affectations de son père gendarme . Se destinant à l’enseignement du grec et du latin , il prépare une licence de lettres . Si bientôt la publicité l’arrache à la Sorbonne , il n’en garde pas moins une plume remarquable.

1926  il fait ses débuts dans la publicité à l’agence ELVINGER comme Pal SARKOZY quelques années plus tard . damour pub 19361927 voit son entrée à l’agence DAMOUR comme chef de publicitévendre-nc2b05-mars-1924-ours 1929 Etienne et Léon DAMOUR lui confient la rédaction en chef de la revue VENDRE  1930  il fonde avec Edmond JEANDET , directeur des biscuits BRUN , la DCF , association amicale des Directeurs Commerciaux de France.vendre-nc2b0143-octobre-1935-ours1931 à la mort d’Etienne DAMOUR , il devient administrateur de la SAPC , société éditrice de VENDRE.

1932 création du brevet professionnel publicitaire ; à l’école technique de publicité , la direction des travaux est confiée à Paul NICOLAS .

1933 Parution du premier Marché Français                                                                      1936 Paul NICOLAS est nommé Conseiller du Commerce Extérieur de la France . Depuis le début du 20ème siècle, les CCEF sont des industriels , négociants , etc , qui mettent bénévolement leur expérience au service de la présence économique française dans le monde .                                                                                                                       1939 il entre chez Jaz comme directeur des ventes ; il exerce alors de nombreuses fonctions d’administrateur notamment au Bureau Français pour l’étude de la distribution près la Chambre de Commerce Internationale ; à la Chambre Syndicale de commerce International ; à la Confédération des Travailleurs intellectuels , à l’Office de Contrôle des annonces ( premier organisme d’auto régulation de la publicité) , à l’Office de Justification des Tirages (association professionnelle française dont le rôle est de certifier la diffusion, la distribution et le dénombrement des journaux et de tout autre support de publicité ) , au Syndicat de la Presse , à l’Institut d’Etudes de l’Opinion Publique actuel IFOP , premier institut de sondages français                                                                                                                                                                                                                                                  1940 pudiquement Brandt  lui donne la Direction Commerciale de Jaz « par intérim », ne sachant ou ne voulant entériner le départ forcé de BENEL de confession israélite . Mais quelques mois plus tard , la situation ne s’améliorant pas pour les juifs – par un horrible et tragique euphémisme – il est confirmé à ce poste                                                                                                           Jazette Juin 1942 une1942 il envoie une lettre portant sa fameuse signature et la première Jazette , organe de communication interne , aux horlogers affiliés  Jaz . Elle sera  présenté plus tard comme une publication clandestine ce qui est un peu exagéré pour avoir échappé au contrôle du COIACL . Si les journalistes et diffuseurs des quelques journaux clandestins arrivant à être publiés et distribués sous le manteau risquaient leur vie , il fallait tout de même que le propos soit polémique ce qui n’était pas le cas des messages de Paul NICOLAS .                                                                                                                                  signature paul nicolas1945 il est nommé président de la revue VENDRE où il paraphe éditoriaux et articles de cette même signature .etmar1947 Paul NICOLAS est nommé président d’ETMAR et devient Directeur Général de Jaz RESEAU-OMEGA-1939Le réseau professionnel de la famille Brandt en 1939                                                                                                                                                   1948 après le décès de Louis-Gustave BRANDT il est nommé administrateur de la Maison Brandt Frères ( Montres Oméga , Tissot , caméras Beaulieu , etc )                                                                                   pub_omega_171949 il devient président du Conseil d’administration de Brandt Frères                          1950 il effectue un séjour de 35 jours aux USA pour étudier les méthodes de ventes et de production dans le cadre de la mission DISTRIBUTION du Plan Marshall elite1955 il fonde l’ELITE institut national d’études commerciales et professionnelles des Horlogers Bijoutiers JoailliersActualités n°1 1955 une1955 Mars  premier numéro de Jaz Actualités qui remplace la Jazette des Horlogers , organe de communication interne . Paul Nicolas signe de petits éditoriaux et fait la liste des nombreuses campagnes de publicité de Jaz , indiquant les journaux , leurs tirages , les passages à la Radio ou à la télévision

1959 il crée la société Le mouvement de Paris dont il assure la présidence                    1961 il est élu membre de l’Académie des Sciences Commerciales qu’il présidera jusqu’en 1964

1964  il fonde l’Institut Proscop                                                                                                                                               1970 il meurt à Paris le 27 Novembre.

************   PAUL NICOLAS EN PHOTOS ET CITATIONS     ********

fondateurs et dirigeants_previewCette photo historique a été prise en 1947 , quelques jours avant la mort de Louis-Gustave BRANDT l’un des fondateurs de Jaz . Paul NICOLAS se distingue immédiatement par cette taille imposante qui est mise en avant dans tous les témoignages que nous avons recueillis le concernant . On notera que la photo a été prise par un des plus grands photographes français Willy RONIS , peut être en tant que membre de l‘agence Rapho. A la fois juif et militant communiste , RONIS n’aurait pas accepté de travailler pour Jaz quelques mois après la Libération si cette entreprise avait eu un comportement suspect pendant l’occupation ( nous y reviendrons bientôt dans le dossier en cours de rédaction Jaz pendant la guerre) . C’est pourtant probablement l’ordonnance allemande plaçant sous séquestre les entreprises et biens appartenant aux Juifs absents ou arrêtés, dite ordonnance d’Aryanisation du 18 octobre 1940 , qui amène BRANDT à nommer Paul NICOLAS à la place d’Ivan BENEL , cofondateur de Jaz de confession israélite parti se réfugier en zone libre . Par chance , BENEL échappera à l’occupant et décédera en 1970 , la même année que Paul NICOLAS , mais sans avoir repris sa place au sein de la CIMH . Jazette 1970 Décembre page 02_previewPaul NICOLAS n’est ni un des fondateurs de Jaz , ni un horloger ayant apporté des brevets innovants , ni un des actionnaires de la marque , et pourtant , il est sans aucun doute une des figures marquantes de la marque au jaseur boréal . C’est lui qui fait ajouter cet oiseau  au logo de la marque pendant la guerre pour calmer les velléités anti américaines des allemands qui trouvaient que décidément Jaz sentait trop la Nouvelle Orléans et le Jazz .Jazette 1970 Décembre page 03 Paul NicolasCes extraits mettent en avant ses principaux combats

Ne distribuer les Jaz que chez des horlogers affiliés opposant des refus de vente aux centrales d’achats , grands magasins , coopératives , etc                                                                                                                                                                  Discount 1Combats contre plusieurs gouvernements pour le maintien de la vente à prix imposés par le fabricant , cinq  procès perdus , une jurisprudence portant son nom l’arrêt NICOLAS  pour que partout en France Métropolitaine , les réveils et pendules soient vendus au même prix .                                                                                                                                                                      La valorisation du métier d’horloger qu’il incitait à réparer et entretenir lui même les mouvements d’horlogerie , à se former aux nouveaux mouvements électriques .                                                                                                                                                                                       10 millionOn le reconnait aisément à sa stature imposante derrière la chaine de production pour fêter le dix millionième Jaz en 1943 ; Mais il aura aussi à gérer pendant la guerre les pénuries d’électricité , de chauffage , de matières premières , les restrictions de l’occupant ; l’expropriation de l’usine de Nanterre ; la crise de Suez et sa pénurie en laiton ; l’absorption de CARAT et de son usine de Colmar ; l’acquisition de JAPY ; l’installation à Wintzenheim ;  dans les années 60 les mouvements sociaux , l’extension de la TVA au commerce de détail , la concurrence  des bureaux de tabac dans la vente d’horlogerie courante ,  l’ouverture au Marché Commun avec un des premiers joint-venture de la nouvelle Europe signé avec l’allemand Peter Uhren Paul NicolasEn bon publicitaire , Paul NICOLAS accepte de se mettre en scène pour Burroughs , en 1964 , sans omettre de vanter les succès de Jaz .Paul Nicolas profilPaul NICOLAS , à droite , est encore plus imposant de profil que son mètre 85 de face ! Marcel Bleustein - Blanchet et Paul Nicolas 19661966 Marcel BLEUSTEIN -BLANCHET ( 1) le plus célèbre publicitaire français , fondateur de Publicis , aujourd’hui  troisième groupe mondial de publicité , et père de Madame  Elisabeth BADINTER . En (2) à droite Paul NICOLAS Paul Nicolas à WintzenheimPaul NICOLAS faisant un discours dans la cour de l’Usine de Wintzenheim , courtoisie de Monsieur Henry KOPFLER jean gramain hommage à Paul NicolasEn Janvier 1972 paraît le dernier numéro de VENDRE ruiné par l’apparition des photocopieuses , un abonné copiant sa revue pour beaucoup d’autres lecteurs et cruel ironie par l’absence de publicité . Il est l’occasion d’un ultime hommage à Paul NICOLAS par ses collaborateurs et amis ; nous avons choisis son éloge funèbre ci-dessus et surtout ce témoignage de Jean GRAMAIN parce qu’il fut lui -même chef de publicité chez Jaz  .Henry de Farcy SJCet éloge funèbre prononcé aux obsèques de Paul NICOLAS à l’Eglise Saint Pierre de Montrouge , Pais XIV°,  vaut surtout par la qualité de son auteur Henri de Farcy de La Villedubois , Jésuite et économiste agricole de renom , président d’honneur de l’Académie des Sciences Commerciales que Paul NICOLAS dirigea jusqu’en 1964 . Sépulture Monsieur Paul NicolasSépulture de Paul Nicolas au Cimetière Montparnasse à Paris . Photo courtoisie de Monsieur Hervé Stouls-Nicolas , son fils , que nous remercions chaleureusement .