Tournebroche Cocambroche mécanisme JAZ

cocambroche face
cocambroche Jaz (2)
cocambroche remontage
cocambroche 3

Le célèbre tournebroche COCAMBROCHE était doté d’un mécanisme Jaz à remontage mécanique La forte démultiplication et la puissance du ressort permettaient de faire tourner une broche pendant une heure .Clef de remontage Extrait catalogue de vente 1970

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Affiche publicitaire Cocambroche par les illustrateurs Jacques et Pierre Bellenger Imprimerie : La Vasselais à Paris , format 58 x 44 cm , 1954 .                                                                                                                                                                                         Cette affiche a beaucoup fait pour la popularité des Cocambroche fabriquée par Genevée , elle est aujourd’hui très recherchée par les collectionneurs .

Les frères BELLENGER , Jacques et Pierre , étaient des jumeaux qui travaillaient ensemble et dont les affiches portent la signature commune JPB  . Formés à l’Académie Julian , ils remportent le concours d’affiches de l’Exposition Coloniale en 1928 . C’est le début d’une longue carrière jalonnée de créations d’un très bon niveau telles Favor , Godin 1935 , Dietrich 1936 , Bally 1938 . L’année 1966 marque la fin de leur carrière commune d’affichiste .

genevée couverture

Pour comprendre , pourquoi l’on peut trouver ces différentes variantes de tournebroche Cocambroche , toutes équipées du même mécanisme Jaz , il nous faut retracer l’histoire de cette maison .
Si l’on en croit la couverture de ce catalogue Pierre GENEVÉE , il faudrait faire remonter la fondation de ses établissements à 1530 : ce n’est pas franchement mensonger , mais c’est pour le moins exagéré .                                                                                                 Les deux usines de Saint Ouen -Vendôme et de Fréteval sont à dix kilomètres l’une de l’autre , tout proche de Vendôme , sous préfecture de Loir et Cher Fréteval 1350Plaque exposée au musée de la Fonderie Place Pierre Genevée ( forcément) à Fréteval  qui reprend cette date fondatrice .                                                                                                                                                                                                                                       La vérité est un peu plus complexe . S’il semble que le minerai de fer était déjà extrait à Fréteval au XIIe siècle , on est certain que les moines de Marmoutier y créent un bas-fourneau proche de leur moulin en 1530 . C’est donc par extrapolation que cette date est retenue pour la création de ces fonderies .                                                                            En 1778 César Motta, écuyer et secrétaire royal , achète la forge locale qui devient ensuite la propriété de la famille de La Rochefoucauld-Doudeauville , propriétaire du proche château de la Gaudinière à la Ville-aux-Clercs , en 1820 . Un certain Chevé se retrouve responsable de la fonderie de 1849 à 1957 Fonderie de Saint Ouen En 1881 , l’entreprise est confiée à Alexandre Genevée , né en 1830 , enseignant sans emploi pour raisons de santé . Le Duc Stanislas de la Rochefoucauld loge Alexandre Genevée et sa famille dans l’une de ses fermes dépendantes de son château et lui propose d’abord de s’occuper des comptes de l’usine avant de lui en confier la direction .


A partir de 1892 , il sera secondé par son fils Pierre Genevée qui rachète la fonderie en 1900 à la Duchesse Marie Sophie Adolphine de la Rochefoucauld , son mari Stanislas étant mort en 1887.

En 1906, alors que la fonderie de Fréteval est en pleine expansion, Pierre Genevée achète celle de Saint-Ouen et donne son nom aux deux fonderies . Elles seront rachetées, en 1934 par la société de Diétrich , tout en gardant la dénomination fonderies Pierre Genevée .

Extrait du catalogue Pierre Genevée et un de ses superbes poêles émaillés Art Déco

C’est dans ce contexte industriel qu’apparaît le COCAMBROCHE .                                                                                                                                                                                      Annotation 2019-08-18 015935Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Henri Carlier quitte l’entreprise de Genevée où il était employé comme ingénieur. Il avait inventé une rôtissoire , momentanément commercialisée par la fonderie , avant que cette dernière ne lui rende son brevet , croyant fort peu à l’avenir flamboyant de ce produit . Néanmoins on trouve aisément des Cocambroche portant la signature de Genevée . De dépit , l’ingénieur démissionne et s’installe , avec une dizaine d’ouvriers , 104 faubourg Saint-Bienheuré à Vendôme et crée Cocambroche SA , référencée comme fabricant d’articles métalliques ménagers et de coutellerie . Son procédé , dont le moteur est un mouvement Jaz , connaît alors un franc succès notamment sur les foires aux arts ménagers en plein essor dans les années 50/60 et reçoit des commandes des Galeries Lafayette  ou d’autres distributeurs parisiens et étrangers , si bien qu’on trouve des Cocambroche en Espagne et Italie à foison . démolition en 2018Les tournebroches asiatique à piles ont raison du Cocambroche dans les années 80 . Malgré l’occupation postérieure par les Presses Universitaires de France puis des  décennies d’abandon , lors de son début d’effondrement puis de sa démolition en 2018 , l’endroit était encore nommé le Cocambroche par les Vendômois .

Turnspit_Dog_Working.jpgPour mémoire :  jusqu’au XVI°siècle , la broche est tournée à la main par un marmiton appelé lui aussi tournebroche ou actionnée par des roues ou tambour en bois dans lesquels courent un chien , une épreuve pour la pauvre bête à l’origine de l’expression : mener une vie de chien .

Les tournebroches mécaniques automatiques se généralisent au XVII° siècle , remplaçant les marmitons et chiens tournebroche, grâce à différents mécanismes d’horlogeries : tournebroches à contrepoids régularisés par un volant, apparus dans la seconde moitié du XVI°siècle ; tournebroches à ressort , en fer et cuivre , qui datent des dernières années du XVIII° siècle et enfin les tournebroches à vapeur dont la roue à ailettes est actionnée par de la vapeur produite dans une chaudière.

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