Certes le vénérable Aarabe Lakbir – encore en activité – n’a certainement jamais été un horloger affilié par Jaz mais nous devions rendre hommage à cet horloger de Ouarzazate , la Porte du Désert , dont la naïve , mais attachante , plaque émaillée est une des plus charmantes preuves de la célébrité de Jaz à travers le monde .
Le texte ci-dessous et les photos sont intégralement repris du remarquable site historique de Mohammed BAYOUSSEF http://memoire-ouarzazate-photo-documents-souvenirs.over-blog.com/
Cette boutique au-dessous de laquelle est suspendue la plaque de la montre Jaz, qui se trouve sur la ruelle des banques, qui mène vers hôtel Royal et la BMCE d’un côté et vers Kisariat Ahl Sous de L’autre Côté, appartient au deuxième horloger de Ouarzazate qui s’appelle AARABE LAKBIR ou pour les gens du coin LAMAALLAM BENIDAR. C’est le fils ainé d’un mokhazni de 31 Makhzen Mobil AARABE IDAR surnommé IDAR l’éboueur (IDAR ACHATTAB en arabe) à cause de son amour de faire la corvée du quartier toute la journée. Feu monsieur IDAR originaire d’Elklaa Sraghna comme un nombre important des Mokhaznis de Mobil, est venu à Ouarzazate dans les années 50, où il a exercé dans le goum puis à Makhzen mobil. C’était parmi les premiers qui ont eu leur permis de conduire de la première auto-école chez OTHMAN de TASSOMAATE (Othman dont nous avons amplement parlé). Durant les années 60 monsieur Idar avait une voiture parmi les premières d’Ouarzazate, c’était une Citroën noire avec une manivelle de démarrage qu’il actionne tôt chaque matin. A notre bonheur, pour la mettre en marche, il compte sur nous enfants de la caserne pour la pousser au départ. Lakbir AARAB plus connu à Ouarzazate par BEN IDAR l’horloger dont la mère feue Lalla Zahra était la sage-femme du douar avait un frère benjamin Larbi militaire et une sœur Aicha femme de foyer. Il est le seul de sa famille à rester à Ouarzazate à Ait GDIF après le décès de ses parents et son mariage avec une fille de la région. Tout jeune vers 1964, ses études primaires non achevées, son père le confié au seul horloger du centre de Ouarzazate monsieur BELYAZIDE pour apprendre le métier d’horloger qu’il aime tant. Monsieur BENLYAZID l’ex parlementaire au sein du parti de l’Istiqlal l’a pris en charge durant des années en tant qu’apprenti. Fin 1968 et début 1970, Lakbir à commencer à fréquenter les souks hebdomadaires à son propre compte en tant que réparateur de montres et d’horloges qui étaient dans le temps mécaniques Types Jaz, Dogma, Flica ,Lip, Zénith, Omega, Carillon, comtoise etc. montres très prisées par les collectionneurs. Apres des années d’expériences dans le métier, il s’est approprié le magasin sujet du présent article d’un joaillier juif partant vers la Palestine au nom d’Isaac (dont les fils gardent toujours contact avec Ouarzazate ils sont de Telmasla). Dans le temps, après l’abandon de Belyazide du métier d’horloger pour se consacrer à la politique, Ben Idar était le seul artisan horloger connu par sa rigueur, la précision de son travail et son savoir-faire pournettoyer, réviser ou réparer une montre de luxe, une vieille horloge qui a besoin d’être. Par ses connaissances, il prend le soin même de vous donner les meilleures explications sur ce qu’il entreprend dans son échoppe et travaille sous vos yeux à son établi et répare des mécanismes de montre quelque fois très complexe et anciens.
Mais, vu la lourdeur de l’âge et la baisse de la vue, malgré des lunettes à forte dioptrie (on disait dans le temps lunettes à verres des fonds des bouteilles d’huiles (’قاع الزجاجة), Lakbir à cesser depuis 1974 de se déplacer aux souks et s’est contenter de son magasin jusqu’à aujourd’hui.

encart publicitaire des années 20
Marcel GAILLARD 1911 médaillé de
Boutique à la Médaille d’Argent en 1940 , 95 rue de la Chapelle . Vitrine de droite on devine malgré le reflet une pancarte Jaz derrière la vitre et à l’extérieur une
intérieur de la boutique en 1947 : on notera la présence d’un éphéméride mural Jaz , hélas , un peu caché par le thermomètre -baromètre en marbre .
Louis GAILLARD 1950 diplômé Ecole de Cluses promotion 1924/1927 Les années 50 marque l’apogée de Jaz , comme en témoignent les nombreuses publicités qui ornent la boutique de la deuxième génération des GAILLARD . En 1945 , la rue de la Chapelle fut scindée en deux , sa partie sud prenant le nom rue Marx Dormoy : la numérotation s’en trouva modifiée et la boutique qui était au 95 se voit attribuée le numéro 21 que l’on devine derrière la première vitre tout en haut ; en revanche le voisin a gardé le numéro 95 en façade .
La boutique au 21 rue de la Chapelle en 1954 et ses magnifiques panneaux Jaz
en 1957 la diversification s’étend au briquet Flaminaire
Cette carte publicitaire postérieure montre que , si la plaque émaillée Jaz est toujours présente , les six panneaux de bas de caisse ont été remplacés par d’opportunes vitrines permettant de présenter plus de produits en vente . On notera l’amusant texte conçu par Louis Gaillard , à la première personne , à propos de sa pendule électrique qui « donnait » l’heure au quartier , ce qui n’est pas exagéré . Effectivement la boutique se trouvant au point culminant de la très longue rue de la Chapelle , cette horloge pouvait être vue depuis l’avenue Max Dormoy ; subsiste d’ailleurs , en place actuellement , un panneau lumineux Citizen qui permet de s’en rendre compte . En général ce sont les beffrois des mairies , des hôpitaux ou les clochers des églises qui rythment les heures d’un quartier , or de l’autre côté de la rue , presque en face l’établissement des GAILLARD , se trouve la
Monsieur Gaillard devant sa boutique en 1968 et sa petite famille à la fenêtre à l’étage
Olivier (à gauche) et son père Jean Claude GAILLARD diplômé de l’ENHC – Ecole Nationale Horlogère de Cluses , promotion 1952/1956 – dans sa boutique atelier du passage de Choiseul . Rares sont les familles d’horlogers qui ont survécu à l’invasion dévastatrice du quartz nippon , aussi ce type de magasin fait notre bonheur . On n’est pas reçu par de simples changeurs de piles – même s’ils assurent ce service évidemment- mais de vrais horlogers qui peuvent légitimement exposer les superbes outils des générations précédentes et vendre pendulettes d’officier , goussets , etc . Leur sellier maroquinier pourra réaliser un bracelet de montre entièrement sur mesure et selon votre choix le plus particulier . Spécialisés dans la réparation de montres mécaniques, anciennes ou récentes quelque soit leur marque , ainsi que de pendules , ils sont également distributeurs de nombreuses marques suisses , allemandes ou françaises telles que Junghans , Junkers , Zeppelin , Claude Bernard ,Timberland , etc . Nous adressons nos remerciements les plus chaleureux à Olivier et au regretté Jean-Claude Gaillard ( + 2018) qui ont bien voulu nous confier les documents ci-dessus et pris le temps de nous guider comme ils le feront pour achats et réparations dans leur boutique .
puisqu’au détour d’une autre scène , apparaît en arrière-plan un
Au dessus de la tête , assurément en friche , de Florian Yven incarnant Germain jeune , le rôle titre tenu par Depardieu , on reconnait aisément une 
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