Ces publicités extraites de journaux des ex-colonies françaises de 1923 à 1933 démontrent que les réveils Jaz , qui sont commercialisés en Métropole à partir de 1921 , n’ont pas tardé à conquérir la zone d’influence française en Afrique .
Catégorie : 1923
CALIBRE B circa 1919-1924

Le calibre B est le second calibre réalisé par la C.I.M.H. ,effectivement sa fabrication est antérieure à sa commercialisation en 1921 . Sa durée de vie fut assez courte puisque s’il a coexisté avec le calibre D qui le remplace totalement dès 1924 . Toutefois on peut trouver quelques calibres B postérieurement à cette date . Vers la fin des années 60 , le calibre D a remporté un tel succès que la marque elle-même, le présente comme étant son premier calibre , effaçant totalement la trace des prédécesseurs , à savoir le A qui n’était certes qu’un prototype jamais commercialisé mais aussi ce B qui a tout de même servi pendant 4 ans …Il se définit comme suit : 30 heures à réveil , échappement Roskopf , barillets démontables.
On peut considérer le calibre A comme un prototype dont l’échappement à impulsions partagées dit « à ancre suisse » s’avéra trop complexe à usiner . En outre comme on le voit sur cette figure n°40 , les palettes B et C sont obligatoirement d’onéreux rubis qui vont s’user .
En 1798, un horloger bisontin, L. Perron, imagine un échappement dont les fonctions sont à peu près les mêmes que celles de l’échappement à ancre , mais dont les palettes en rubis sont remplacées, pour des raisons d’économie, par des goupilles en acier. Ce type d’échappement est choisi en 1867 par G. F. Roskopf pour la fabrication de sa montre bon marché, qui fit sensation à l’époque. Cette montre apportait, au point de vue construction, des simplifications intéressantes comme la suppression d’un rouage et elle était , en outre , très robuste . Le calibre B est donc doté de l’échappement à chevilles popularisé par Roskopf au point de lui laisser son nom sans en être réellement l’inventeur , grâce à « La Prolétaire » comme il avait nommée sa montre au succès mondial . Plus simple , l’échappement Roskopf avait donc fait ses preuves de simplicité et de robustesse . Il est caractérisé par l’absence complète de rubis . Les dents des roues d’échappement en acier agissent contre deux goupilles cylindriques en acier. La fourchette donne les impulsions au balancier en agissant contre un doigt en laiton. Il est évident qu’à conditions égales, cet échappement exige davantage de force que l’échappement à palettes en rubis. C’est précisément pour cette raison que Roskopf avait prévu une construction qui permettait de loger un grand barillet dans le mouvement ,or le calibre B ne manquait pas de puissance avec son gros ressort . On peut rappeler ici l’adage bien connu : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. L’échappement à chevilles a sa place dans un réveil de fabrication simplifiée visant au prix modique et robuste , exactement ce que cherchait Jaz à ses origines !
Si aucun brevet n’est donc déposé pour le calibre A , le brevet du calibre B est d’abord déposé à l’étranger : le 6 Septembre 1919 au Royaume Uni et en Suisse , le 8 Décembre 1919 au Japon et le 20 Mai 1920 aux USA . La demande de brevet est déposée pour la France auprès de l’ONPI le 3 Août 1920 et obtenue le 12 Mars 1921 . Le calibre B va équiper des modèles tels que le CLASSIC ou le CLUB jusqu’en 1924.
CALIBRE D 1921 à 1954
Depuis sa création, JAZ n’a cessé d’innover en matière de technologie pour proposer des réveils et pendules adaptés au plus grand nombre . Le calibre D apparu en 1921 , fut sans nul doute le plus grand succès de la marque et sera employé dans la plus grande partie des modèles pendant une trentaine d’années . Comme sa nomenclature l’indique , le D n’est pas le premier calibre créé par Jaz . A partir de 1924 il équipe le CLASSIC , le premier réveil Jaz jusqu’alors doté du calibre B . Le calibre A n’était qu’un prototype jamais diffusé et remplacé par le B lors des premières commercialisations en 1921 . Le calibre C n’existe pas . Son successeur est le calibre U et ses dérivés en usages de 1955 à 1967 .
La version 11D est doté de trois rouages supplémentaires – encadrés en rouge – pour arborer une trotteuse sur le TROTTIC .
En 1951 , le calibre D sert à illustrer le chapitre réveil du célèbre Livre Jaune de l’Horlogerie , voir l’article que nous lui avons consacré .


Il fait partie de la catégories des gros calibres, 30 heures voire 45 heures d’après certains documents des années 30 . On le voit apparaître également sous la dénomination de calibre 1D ou de Grand Calibre Courant à ses débuts . Il est la base d’autres calibres adaptés selon le type de modèle à réaliser.

En observant la platine, on voit apparaître différents marquages. Le premier: « Mod.D » ou « cal.D ». Sur le marteau dit « battant » , la date de fabrication: trimestre et année (ex. 3 – 49)
Pendant la guerre le laiton des platines et rouages est remplacé par des alliages dit » blancs » comme pour ce CARRIC de 1945 . Un exemplaire de calibre est le porte -bonheur de Jean-Luc Mélenchon , voir notre article .
Le calibre D est composé d’un peu plus de 50 pièces. Il a fait l’objet de nombreuses variantes :
- 3 D: répétition, sonnerie sur cloche ø 9,5 cm exemple TRIPLIC
- 10 D: sujet animé, sonnerie sur cloche ø 9,5 cm exemple BABIC 1946
- 11 D: trotteuse centrale, sonnerie sur cloche ø 9,5 cm exemple CROISIC
- 12 D: sans trotteuse, sonnerie sur cloche ø 13,5 cm exemple POTIC
- 13 D: avec trotteuse centrale, sonnerie sur cloche ø 13,5 cm exemple JAZIC
- 14 D: sujet animé, sonnerie sur cloche ø 13,5 cm exemple FABLIC
- 18 D: sonnerie sur clochette, exemple DUPLIC
- 20 D: sonnerie à musique deux exemples CAMIC et MUSIC
- 22 D: mouvement en Durilium exemples KINIC et MINIC
- 24 D: sonnerie sur clochette, exemples FURIC , DELTIC , BARIC
Plaque émaillée JAZ circa 1921
Grande plaque émaillé Jaz , modèle de rue , tôle émaillée par « Email Renaud Morez Jura » , format 60 x 46 cm , poids 2,580 kg . Le réveil reproduit est le tout premier Jaz , un CLASSIC non lumineux et la mention » réveil de précision » est le slogan initial de la marque en 1921
Version en espagnole , origine Buenos-Aires (Argentine )
L’émail est arrivé à Morez en 1755 par la Suisse pour les cadrans d’horloges comtoises d’abord , puis pour les cœurs de cimetière , les plaques et numéros de rue , les plaques publicitaires , les tableaux et enfin les plaques publicitaires . En 1850, la ville de Morez comptait 4000 habitants et 18 sociétés horlogères , qui produisaient 60 000 horloges par an. En 1935 , 400 personnes travaillaient l’émail à Morez dont une centaine pour l’émaillerie Renaud.
Spécialement avec ces plaques de rue , le choix de la Compagnie Industrielle de Mécanique Horlogère « C.I.M.H. » de choisir JAZ comme nom commercial apparaît comme extrêmement judicieux . Sa brièveté , une seule syllabe de trois lettres , se voit de loin . La comparaison avec les autres plaques de rue quasi illisibles sur ces cartes postales est criante . Le nom JAZ étant vite devenu synonyme de réveil , outre la publicité faite à la marque , elle permettait d’identifier de loin la boutique d’un horloger . En se limitant à trois lettres ,on ne peut s’empêcher de penser que la CIMH s’est inspiré de LIP qui l’avait précédé de 20 ans dans le monde de l’horlogerie . Voir les autres plaques émaillées Jaz .
REVUE VENDRE, page 70 , Janvier 1929 . Revue Mensuelle , professionnelle sur abonnement . « Tout ce qui concerne la vente et la publicité »
CLASSIC « 1919 » ( 1921 à 1937)
CLASSIC , originellement appelé le « JAZ », premier réveil de la C.I.M.H., Compagnie Industrielle de Mécanique Horlogère , première raison sociale de la future JAZ S.A . Mouvement mécanique, calibre B. Corps en métal nickelé , trotteuse entre l’axe central et le 6 , petit cadran de la sonnerie de réveil sous le 12 . Diamètre 12,5 cm, poids 620 gr . Consultez notre article sur la rénovation d’un CLASSIC . Ce modèle était en vente au prix de 27 fr. pour le modèle avec cadran blanc non lumineux et 37,50 fr. pour le modèle avec aiguilles et cadran lumineux ( ci -dessus au premier plan ). Dans les années 60 , JAZ communique en début de catalogues en donnant les grandes dates de son histoire débutée en 1919 avec la fondation de la CIMH et « la naissance »(sic) du CLASSIC mais sa mise en vente ne commencerait qu’en 1921 , en outre pour faire court, ils le présentent comme équipé du calibre D alors que les premiers modèles sont dotés d’un calibre B . Le CLASSIC sera au catalogue jusqu’en 1936 dans la gamme des » Grands réveils » et on le trouve même encore sur les tarifs de 1937 en compagnie du REPLIC avec lequel il convient de ne pas le confondre .
CLASSIC , REPLIC , MODIC et BATIC . Effectivement , comme son nom l’indique , ce dernier est la réplique du CLASSIC mais en plus petit avec un diamètre de 11 cm contre 12,5 cm pour son aîné . En 1923, il n’existait encore que deux modèles de JAZ : celui qu’on appellera plus tard le CLASSIC et un modèle plus petit qui deviendra le REPLIC . Ces deux modèles étaient disponibles en version cadran dit blanc ou lumineux .
Dans un livret destiné aux horlogers, le JAZ est présenté comme « une nouveauté constituée d’éléments massifs et robustes, bien que légers dans l’apparence des formes « . Effectivement au début du XX° siècle les gros réveils comtois dominaient encore le marché de l’horlogerie domestique avec leurs silhouettes caractéristiques coiffées d’une, souvent deux , cloche à leurs sommets , le tout surmontée d’une bélière .
Le CLASSIC est donc révolutionnaire avec sa cloche constituée par le dos même du réveil qu’un marteau , désormais interne , vient frapper . La forme très spéciale de cette cloche arrière présente en sa partie centrale un enfoncement où viennent se loger les clés et les boutons, ce qui permet de suspendre le « JAZ » contre une paroi plane. Cette cloche est « remarquable par son timbre clair et sa forte sonorité » » Un nickelage abondant, suivi d’un polissage soigné, achève de donner au « JAZ » ce cachet spécial d’élégance et de chic qui caractérise l’article riche » .
Pour arrêter les cloches extérieures il fallait pivoter un crochet qui bloquait la sonnerie , dorénavant le bouton au sommet est gage de facilité . Autre grande nouveauté après la Grande Guerre , les aiguilles et les chiffres deviennent lumineux par l’emploi d’une peinture luminescente dans l’obscurité , légèrement radioactive d’abord au radium puis au tritium , qui avait été utilisée pour certains cadrans de bord des pilotes de l’Armée de l’air .
Le CLASSIC était vendu dans cette boîte en carton illustré , accompagné d’un dépliant expliquant son fonctionnement , vantant ses mérites et plus largement ceux de la marque Jaz . Format 13 x 14 x 6,5 cm .
Ce prix de 53 Francs pour un Classic lumineux correspond au tarif rose de 1934
Evidemment la boîte du CLASSIC est la plus grande de cette série et les autres boîtes sont proportionnelles aux réveils contenus .

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