RESTAURATION d’un CLASSIC
A l’occasion du centenaire de Jaz , Romain GALLARDO , jeune horloger et conseiller technique de Jazlebontemps , a restauré un CLASSIC , au calibre B, le premier réveil conçu par la CIMH . La Compagnie Industrielle de Mécanique Horlogère , qui avait d’abord nommé ce premier modèle Jaz , le rebaptisera CLASSIC quand elle choisira de prendre JAZ comme nom commercial pour la marque .

Le Classic a rénover est un modèle antérieur à 1924 puisque son calibre B n’est plus produit après cette date . En outre, on peut distinguer les traces d’une révision dont , selon l’usage des horlogers , la date est gravée en creux à la pointe sèche sur le timbre . En l’espèce ce V correspondrait à une date de vente , à savoir 1 23 pour Janvier 1923 .
L’opération commence par un démontage minutieux de chaque pièce.
Après un passage dans la machine à ultra-sons, chaque pièce du mécanisme est débarrassée des dernières saletés et de la rouille avec une brosse.

Afin de reprendre les usures des trous de pivotement qui ont été ovalisés lors de la marche du réveil , on utilise une potence à bouchonner.
On commence par mesurer le pivot du barillet pour trouver le bon bouchon.
Avec un équarrissoir , le trou ovalisé est agrandi jusqu’à obtenir un rond parfait , en faisant attention de ne pas dépasser le diamètre du bouchon . A l’aide de la potence, on finit d’agrandir le trou avec un alésoir au diamètre à peine plus petit que le diamètre du bouchon. Puis on met en place le bouchon pour le chasser sur la platine.

Avec un autre équarrissoir on agrandi le trou du bouchon afin d’être au diamètre du pivot de l’axe du barillet (Attention le trou du bouchon doit être impérativement de diamètre inférieur au diamètre du pivot)

Les pièces sont nettoyées
à l’essence C.

L’axe du balancier est remplacé.
Remontage du calibre B

Huilage des pivots des roues avec l’huile La Jurassienne.
Remontage.
Voilà notre CLASSIC reparti pour une centaine d’année!

CLUB version
La France Horlogère 1° Octobre 1927 , 26° année , n°19 , publication professionnelle bi-mensuelle , pleine page 38 x 27 cm Y compris notre exemplaire , nous ne connaissons à ce jour que trois autres CLUB , tous sans bélière et dans cette robe craquelée noir et rouge , alors que la France Horlogère de 1927 et le tarif de 1934 , seuls documents à notre disposition actuellement , mentionnent un décor émail et or que l’on retrouve sur les
Catalogue 1934/1935 page 2 extrait Dans ce catalogue 1934/1935 , le CLUB apparaît subitement sans ses pieds boules mais avec une bélière , il a gardé les
Tarif Jaz circa 1934 extrait page 2 . Ce tarif illustré présente l’intérêt de faire apparaître une version à répétition , dotée d’un
Bon de commande d’étiquettes de 1926 En 1926 l’offre de Jaz se limite à sept réveils : quatre ronds le



On peut considérer le calibre A comme un prototype dont l’échappement à impulsions partagées dit « à ancre suisse » s’avéra trop complexe à usiner . En outre comme on le voit sur cette figure n°40 , les palettes B et C sont obligatoirement d’onéreux rubis qui vont s’user .
En 1798, un horloger bisontin, L. Perron, imagine un échappement dont les fonctions sont à peu près les mêmes que celles de l’échappement à ancre , mais dont les palettes en rubis sont remplacées, pour des raisons d’économie, par des goupilles en acier. Ce type d’échappement est choisi en 1867 par G. F. Roskopf pour la fabrication de sa montre bon marché, qui fit sensation à l’époque. Cette montre apportait, au point de vue construction, des simplifications intéressantes comme la suppression d’un rouage et elle était , en outre , très robuste . Le calibre B est donc doté de l’échappement à chevilles popularisé par Roskopf au point de lui laisser son nom sans en être réellement l’inventeur , grâce à « La Prolétaire » comme il avait nommée sa montre au succès mondial . Plus simple , l’échappement Roskopf avait donc fait ses preuves de simplicité et de robustesse . Il est caractérisé par l’absence complète de rubis . Les dents des roues d’échappement en acier agissent contre deux goupilles cylindriques en acier. La fourchette donne les impulsions au balancier en agissant contre un doigt en laiton. Il est évident qu’à conditions égales, cet échappement exige davantage de force que l’échappement à palettes en rubis. C’est précisément pour cette raison que Roskopf avait prévu une construction qui permettait de loger un grand barillet dans le mouvement ,or le calibre B ne manquait pas de puissance avec son gros ressort . On peut rappeler ici l’adage bien connu : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. L’échappement à chevilles a sa place dans un réveil de fabrication simplifiée visant au prix modique et robuste , exactement ce que cherchait Jaz à ses origines !
Si aucun brevet n’est donc déposé pour le calibre A , le brevet du calibre B est d’abord déposé à l’étranger : le 6 Septembre 1919 au Royaume Uni et en Suisse , le 8 Décembre 1919 au Japon et le 20 Mai 1920 aux USA . La demande de brevet est déposée pour la France auprès de l’ONPI le 3 Août 1920 et obtenue le 12 Mars 1921 . Le calibre B va équiper des modèles tels que le 
BUREAU , grand réveil-pendulette borne , mouvement mécanique , calibre B , daté 1928 sur le marteau . Largeur 28 cm , hauteur 16 cm , poids 1,270 kg . Corps en acajou , façade en marqueterie de bois exotiques sur fond de loupe d’orme .
S’agissant d’un travail fait main avec des matériaux naturels , aucun Jaz Bureau n’est tout à fait identique .
Document publicitaire , circa 1928 . On remarquera les aiguilles dorées différentes de nos modèles à aiguilles noires sans doute postérieures .Existait en version
Vue de dos : le couvercle arrière présente trois ouvertures ouvragées , obturées par un fin tissu , permettant au son de la sonnerie de sortir du corps en bois .L’arrêt de sonnerie est au sommet .
Ce couvercle arrière dissimule une cloche chromée très semblable à celle des réveils courants . Le calibre , à gauche , est protégé par une plaque qui présente le double avantage d’arrêter la poussière et contenir le bruit du mécanisme . Du fait de l’épaisseur du corps en bois et de l’emploi d’un cache arrière , les clés sont spécifiquement longues .
Le cadran est émaillé , particularité rare chez Jaz . A droite du calibre B émerge le marteau de la sonnerie , sur lequel la date de production est poinçonnée en creux .

CLASSIC , originellement appelé le « JAZ », premier réveil de la C.I.M.H., Compagnie Industrielle de Mécanique Horlogère , première raison sociale de la future JAZ S.A . Mouvement mécanique, calibre B. Corps en métal nickelé , trotteuse entre l’axe central et le 6 , petit cadran de la sonnerie de réveil sous le 12 . Diamètre 12,5 cm, poids 620 gr . Consultez notre article sur la
CLASSIC ,
Dans un livret destiné aux horlogers, le JAZ est présenté comme « une nouveauté constituée d’éléments massifs et robustes, bien que légers dans l’apparence des formes « . Effectivement au début du XX° siècle les gros réveils comtois dominaient encore le marché de l’horlogerie domestique avec leurs silhouettes caractéristiques coiffées d’une, souvent deux , cloche à leurs sommets , le tout surmontée d’une bélière .
Le CLASSIC est donc révolutionnaire avec sa cloche constituée par le dos même du réveil qu’un marteau , désormais interne , vient frapper . La forme très spéciale de cette cloche arrière présente en sa partie centrale un enfoncement où viennent se loger les clés et les boutons, ce qui permet de suspendre le « JAZ » contre une paroi plane. Cette cloche est « remarquable par son timbre clair et sa forte sonorité » » Un nickelage abondant, suivi d’un polissage soigné, achève de donner au « JAZ » ce cachet spécial d’élégance et de chic qui caractérise l’article riche » .
Pour arrêter les cloches extérieures il fallait pivoter un crochet qui bloquait la sonnerie , dorénavant le bouton au sommet est gage de facilité . Autre grande nouveauté après la Grande Guerre , les aiguilles et les chiffres deviennent
Le CLASSIC était vendu dans cette boîte en carton illustré , accompagné d’un dépliant expliquant son fonctionnement , vantant ses mérites et plus largement ceux de la marque Jaz . Format 13 x 14 x 6,5 cm .
Ce prix de 53 Francs pour un Classic lumineux correspond au tarif rose de 1934
Evidemment la boîte du CLASSIC est la plus grande de cette série et les autres boîtes sont proportionnelles aux réveils contenus .
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.