5367 , réveil Jaz Quartz , tout en plastique , mention en bas de cadran Japan Movt , aiguilles dorées lumineuses , chemin de fer circulaire au pourtour du cadran , lunette arborant douze chiffres romains en creux , trotteuse centrale dorée , vitre plate , nouveauté du catalogue 1992, présent au catalogue 1993/94 avec la nouvelle référence G 5367 ; Format 11 x 10,5 x 3 cm , poids sans la pile 120 gr ; existe en version à cadran noir référencée 5368 .
4402 , réveil Jaz Quartz , aiguilles et chiffres lumineux , Made in Japan , trotteuse centrale noire , arrêt de sonnerie au sommet , corps en plastique marron , présent uniquement au catalogue 1990 , catégories Les Pratiques page 4 .existe en corps blanc à cadran noir réf.4400; existe en corps noir à cadran blanc réf. 4401
5416 , réveil de voyage , cuir noir véritable , chiffres romains , chemin de fer octogonal à l’intérieur de la zone des heures sonnerie simple , mouvement made in Japan , format 8,5 x 8 cm . Présent au catalogue 1988/1989 page 19 uniquement.
G5149 , horloge à poser , gamme Jaz Prestige , bois merisier teinté Padouck , façade alu brillant , chemin de fer à l’intérieur de la zone des chiffres , chiffres romains , mouvement Made in Japan , à pile LR6 , à balancier décoratif , aiguilles noires poire et feuille , format 18 x 16 x 6 cm . Nouveauté du catalogue 1992 à la page 2 , référencée 5149 puis G5149 , puis présente aux catalogues 1993/1994 et 1994/1995.
Jaz Quartz , export Espagne , made in Japan , lumineux avec bouton LIGHT au dos , aiguilles noires lumineuses , trotteuse centrale noire , Made in Japan , mouvement quartz à pile LR6 , format carré 5,8 cm .
Calibre SQH , mouvement à quartz , à pile LR20 , made in Japan , carillon à sonnerie sur gong deux tons , sonne heures et demies . Il dote les deuxièmes versions , à quartz , des SONNIC et SOSIC . il succède au calibre SH .
Women clad in ancient Japanese court dresses proceed holding clocks during an annual clock festival on June 10, 2016, at a Shinto shrine in Otsu, Shiga Prefecture in western Japan. Omi Shrine enshrines Emperor Tenji (626-672), said to be the founding father of the clock time system in Japan, as its deity. (Kyodo) ==Kyodo
Women wearing traditional Japanese court dresses attend an annual clock festival at Omi Jingu shrine in Otsu in Shiga Prefecture, western Japan, on June 10, 2019. Omi Jingu enshrines Emperor Tenji, who is said to have established the system of time in seventh century Japan. (Kyodo) ==Kyodo (Photo by Kyodo News Stills via Getty Images)
Tous les 10 Juin, les Japonais célèbrent dans un temple de la préfecture de Shiga, un festival des horloges, en mémoire de l’introduction de la première clepsydre, une horloge à eau, par Tenji (626-672), le 38° Empereur du Japon, le 25 avril 671. Pourquoi alors placer cette célébration le 10 juin et pas le 25 avril? Parce que ce jour correspond au 10 juin dans le calendrier solaire, donc désigné comme Jour de l’Horloge au Japon en 1920. Le sanctuaire, construit en 1940, a commencé à organiser le festival tous les 10 juin à partir de 1941. Ce décalage de date n’est qu’une des nombreuses différences entre les systèmes occidentaux et extrêmes-orientaux de mesure du temps.Musée Paul Dupuy: Deux foliots séparés permettent à cette horloge japonaise du XVIII° siècle de fonctionner à deux vitesses différentes pour indiquer des heures différentes.
Nous allons expliquer le système qui a eu cours au Japon jusqu’en 1873, mais brièvement car celui ci n’a plus cours et surtout qu’il était d’une invraisemblable complexité puisqu’il utilisait des heures inégales: six unités de temps la journée, du lever du soleil au coucher, et six unités de nuit, du coucher du soleil au lever. Donc les heures japonaises variaient avec les saisons puisque les journées sont plus longues en été et plus courtes en hiver. Pour le moins ce n’est déjà pas simple mais, héritage du temps où l’on mesurait le temps avec des bâtons d’encens qui se consumaient en comptant à rebours, le décompte des heures se fait donc lui aussi à l’envers! En conséquence une horloge classique japonaise, ou wadokei, comporte six heures numérotées de 9 à 4, qui s’enchaînent en marche arrière de midi jusqu’à minuit et inversement. Pourquoi 9 à 4 me direz vous? Parce que les numéros 1 à 3 n’étaient pas employés au Japon pour des raisons religieuses, les moines bouddhistes s’en servant pour appeler à la prière et que ce serait surtout bien trop simple à défaut d’être logique, n’est ce pas ? Vous comprendrez que nous faisions l’impasse sur les signes du zodiaque associés aux heures lesquels n’étaient pas les mêmes de jour ou de nuit, évidemment. Pour les horloges qui n’avaient pas de double mécanisme, comme celle du Musée Dupuy ci dessus, existait la solution de cadrans changeant en fonction des saisons
SAKOKU
Dans notre article sur la vallée de Cluses, nous avions insisté sur le fait que la chose à retenir était que l’Italie n’a pas d’existence en tant que telle avant 1860; En revanche, de cet article, il faudra retenir que pour le Japon, le monde extérieur n’a pas existé de 1633 à 1842, sa période isolationniste dite Sakoku, avec les toutes les conséquences les plus étonnantes que cela implique.
Effectivement en 1633, le troisième shogun de la dynastie des Tokugawa décide d’isoler totalement l’archipel japonais, se plaçant dans la droite ligne du premier shogun, son grand père, qui avait fini par considérer tout ce qui est étranger comme un danger.
Sa politique d’isolement commença par l’expulsion ou l’exécution des missionnaires et des chrétiens, puis la limitation des ports ouverts aux étrangers, l’interdiction d’entrer ou sortir du territoire pour tout Japonais sans autorisation sous peine de mort, l’expulsion de tous les étrangers non-autorisés et la destruction des navires capables de naviguer en haute mer. Contrôle strict et limitation drastique du commerce extérieur, ce qui est semble être une folie économique mais représente au moins un rempart contre l’exploitation des ressources minérales japonaises, telles que le cuivre et l’argent par les nations étrangères, mais – effet pervers – aussi contre les découvertes et avancées technologiques du reste du monde.
En 1703, le tremblement de terre de Kanto fait 150.000 morts, l’éruption du mont Fuji quatre ans plus tard provoque d’autres milliers de disparitions, pourtant même ces catastrophes ne mirent pas fin à l’isolationnisme du Japon. Mais étrangement loin de l’affaiblir, le Japon se développe avec un essor considérable alors que le pays est relativement pauvre en ressources naturelles et que l’autarcie relève quasiment de l’utopie. Ainsi à la fin du XVIII°, Edo, future Tokyo, était la plus grande ville du monde avec déjà un million d’habitants et c’est là sa richesse: une prolétariat surabondant, adroit et industrieux.
Il est assez tentant de comparer le Sakoku japonais à l’une ou l’autre des périodes isolationnistes chinoises sous les dynasties Ming puis Quing, époques chinoises à peu près correspondantes. La comparaison vaut pour la fermeture totale de l’Empire du Milieu aux étrangers et à leurs produits. L’Empereur chinois répond, avec suffisance, aux occidentaux qui veulent échanger avec son pays, que celui-ci est auto-suffisant et qu’il n’a nul besoin de commercer avec eux. D’évidence il avait raison, sauf sur un produit devenu capital selon son propre choix: le minerai d’argent. Effectivement en 1571, il impose à ses sujets le paiement de l’impôt non plus en grains, bétail ou corvées mais en argent métal. La Chine a donc subitement besoin, dans des proportions énormes, de ce métal qu’elle ne produit pas suffisamment. Pendant ce temps, les japonais paient leurs impôts en riz.
Demande chinoise satisfaite grâce à la découverte en 1545 à Potosi, dans l’ancien Pérou de l’Empire espagnol, d’une mine d’argent d’une qualité sans équivalant et dans des proportions si colossales quelles sont à l’origine des expressions encore usitées de nos jours: c’est le Pérou, en français ou « cela vaut un Potosí », en espagnol. Argent métal que les chinois échangent contre trois marchandises dont ils ont alors l’exclusivité: le thé, la soie et la porcelaine. Les chinois refuseront, toujours poliment mais fermement, l’échange de marchandises contre marchandises, les paiements ne pouvaient se faire qu’en argent métal dont ils ont tant besoin.
Vous remarquerez que ces trois produits de luxe, dont l’Occident aurait parfaitement réussi à se passer, ont fait la fortune de la Chine pendant des siècles. Jusqu’à ce que ses monopoles tombent les uns après les autres: pour le thé suite à l’établissement de plantations dans les colonies anglaises à partir de théiers volés en Chine, pour la porcelaine jusqu’à ce que le secret soit éventé par un jésuite implanté à Jingdezhen, capitale mondiale de cette céramique, encore aujourd’hui, et qu’enfin le mystère de la soie soit dévoilé par des espions et des pillards après trois millénaires d’exclusivité chinoise: à mettre en perspective avec l’appétence actuelle des Chinois pour nos marques de luxe et nos brevets d’invention. L’histoire est décidément bien une roue ou une balance qui se répète ou se plagie , quitte à inverser les rôles.Howqua 1769+1843: ce marchand chinois était à sa mort l’homme le plus riche du monde, à la tête d’une fortune bien plus importante que celle des Rothschild. Il a financé plusieurs grandes familles anglo-américaines, comme les Forbes ou les Roosevelt, et permis le développement du chemin de fer et de l’industrie américaine par ses fonds et investissements colossaux. Howqua était l’un des « treize Hong », les intermédiaires obligés des échanges de l’Empire du Milieu à Canton, seul port chinois ouvert sur le monde. Oh quoi ? De Howqua vous n’en avez jamais entendu parlé ?! C’est simplement parce que les Américains ne vont pas clamer qu’ils doivent une partie de leur expansion à un chinois et que notre vision de l’histoire est aussi européocentrée que celle des chinois était axée sur leur Empire du Milieu. Mais aussi parce que Howqua annonce la fin d’une domination du commerce mondial par la Chine pendant plusieurs siècles. Prépondérance passée d’autant plus inaperçue en Occident, qu’elle était lointaine, dérangeante, insolente et somme toute peu conflictuelle. Factuellement les isolationnismes chinois et japonais sont vaincus au XIX° siècle par la force militaire occidentale qui les forcent à commercer, mais les raisons du naufrage économique chinois sont multiples. Une des grandes responsabilités de la Chine dans son déclin se situe dans le domaine de l’échange des idées et des innovations.
Un protectionnisme strict appliqué par la bureaucratie impériale chinoise, idéologiquement soutenu à la fois par les élites, soucieuses de ne pas ébranler les rites d’une société traditionnelle totalement immobiliste et par la population qu’une méfiance extrême, confinant à la xénophobie, maintient à distance l’étranger. Alors en Chine, rien n’y est plus important que la répétition du connu qui puise sa force de conviction dans le respect des ancêtres et dans la certitude qu’ils ont déjà atteint la perfection. Quel besoin, quel intérêt y aurait-il donc à acheter des produits étrangers, donc inconnus, donc extérieurs à la tradition, et ainsi « imparfaits » par essence et non-conformes aux rites, leur utilité fût-elle avérée? Il va s’en dire qu’il en est de même des idées et des innovations techniques. Nous nous devions de décrire brièvement le système chinois, pour comprendre combien le Japon, malgré son propre isolationnisme va marquer sa différence en n’ayant pas aussi vision fermée des choses, grâce au Rangaku qui va lui permettre un miracle économique que la Chine ne connaîtra pas.
RANGAKU
Arrivée d’un navire hollandais au Japon observée en utilisant un teresukoppu
Bien que les livres étrangers soient formellement interdits au Japon depuis 1640, les règles s’assouplirent au début du XVIII°. Pour être informés des avancées technologiques dans le monde, les japonais mirent en place le Rangaku qui signifie Etudes Hollandaises parce que ce sont par les médecins et commerçants bataves que parviennent les premiers enseignements et livres qui seront traduits en japonais.
Les microscopes – à gauche – , les mœurs des hollandais – à droite – les montgolfières, etc. n’étaient donc pas inconnus des japonais. Le mouvement du Rangaku admet que la culture occidentale renforcerait le Japon plutôt que de l’affaiblir. Petit à petit, le Rangaku répand à l’intérieur du pays les innovations contemporaines de l’Occident. L’ère Meiji, 1868 à 1912, est donc une période de bouleversements au cours de laquelle le Japon sort d’un mode de vie quasiment féodal pour devenir l’une des nations les plus évoluées du monde à une vitesse foudroyante. Une transformation profonde et rapide, qui se renouvellera après la défaite de 1945, étonne et déconcerte encore de nos jours, mais qu’il faut bien appréhender pour mieux comprendre le Japon d’aujourd’hui.
On ne peut évoquer l’histoire du Rangaku, de l’horlogerie au Japon et même l’Histoire avec un grand H, de ce pays sans évoquer Tanaka Hisashige 1799+1881: un véritable génie, peut-être le plus grand inventeur du Japon, souvent surnommé le Thomas Edison japonais pour cette raison.
Tout d’abord concepteur de poupées automates complexes dites Karakuri, voir en vidéo, il construit la première locomotive à vapeur, le premier bateau à vapeur et le premier télégraphe du Japon. Mais il est surtout connu comme étant le fondateur de ce qui deviendra le géant de l’électronique la Toshiba Corporation. Sa carrière a traversé une époque cruciale de l’histoire japonaise, puisque c’est au cours de sa vie que le Japon est passé d’un état féodal isolé à une puissance industrielle moderne grâce au Rangaku.
Tanaka était un génie mécanique polyvalent, étant l’horloger qui a construit l’horloge la plus compliquée jamais fabriquée au Japon, la Myriad Year Clock ,d’une hauteur de 63 cm et d’un poids de 38 kg. Traduit littéralement comme « l’horloge du million d’années », la création de Tanaka est un chef-d’œuvre à six faces en mille parties, qui a été désigné comme un bien culturel majeur, l’équivalant de nos monuments historiques pour le peuple japonais. Les secrets de l’horloge ont été découverts en 2004, lorsqu’elle a été démontée pour construire une réplique exposée à l’Exposition Universelle Japonaise de 2005.Financée par le gouvernement japonais, la réplique de la Myriad Year Clock – ci-dessus – a pris une équipe de plus de cent spécialistes, y compris des ingénieurs de Seiko qui a même rappelé un horloger à la retraite pour les aider et nécessiter toute une année. Démonter l’horloge pour analyser ses composants et comprendre la mécanique a déjà pris cinq mois. Néanmoins, il ne fut pas possible de copier exactement certaines parties, telles que le ressort qui l’anime, avant la présentation à l’Exposition universelle. Elle se remonte une fois par an car elle est animée par un énorme ressort de 15 cm de diamètre de 3,7 mètres de long pour une épaisseur de 2 mm forgé. Pour le réaliser, ont œuvré des maîtres forgerons spécialisés dans les lames de Katana, pour Takana.Cadran Wadokei. Cette face est animée par le mouvement individuel le plus complexe de l’horloge, vous allez comprendre pourquoi: il indique le jour sur la moitié supérieure du cadran et la nuit sur la moitié inférieure, chaque moitié divisée en six segments qui varient selon les saisons. L’heure est indiquée par un pointeur noir fixé sur la lunette à XII heures, la rotation se faisant dans le sens antihoraire. Mais comme l’heure japonaise traditionnelle est saisonnière, les plaques d’argent avec des chiffres pour les heures se déplacent progressivement tout au long de l’année. Au printemps et en été, les disques indiquant la journée s’écartent et inversement pendant l’hiver, elles se rapprochent. Ainsi au solstice d’été, les plaques diurnes sont les plus éloignées, en revanche les plaques nocturnes sont si proches qu’elles se touchent presque.Cadran des saisons: il affiche les 24 périodes saisonnières de l’année solaire japonaise.Cadran semainier: l’aiguille courte montre les jours de la semaine, tandis que l’aiguille longue indique les heures via un lien vers le cadran wadokei mais cet affichage de l’heure sert ici d’indicateur pour le mécanisme de sonnerie qui sonne les heures.Cadran sexagésimal: Le cycle sexagésimal est un système de numérotation des unités de temps basé sur la combinaison de deux séries de signes: les dix tiges du calendrier lunaire, dites tiges célestes inscrites sur le disque extérieur, et les douze signes du zodiaque chinois, dites branches terrestres indiquées sur le petit disque intérieur, permettant d’obtenir soixante combinaisons différentes.Cadran lunaire: l’anneau extérieur argenté affiche les jours du mois en fonction du mois lunaire, tandis qu’une sphère, au centre, montre les phases de la lune.Cadran occidental: il affiche évidemment le système occidental avec une trotteuse à VI heures, sans que l’on est réussi à déterminer si le mouvement choisi par Takana était suisse ou français. Toutefois c’est le seul grand ressort décrit plus haut qui anime tous ces cadrans.Au-dessus, sous un dôme de verre se trouve une sphère armillaire, d’un style d’une modernité déroutante pour un objet de 1851. Deux petits globes, représentant le Soleil et la Lune, tournent autour d’une plaque de verre représentant l’archipel nippon avec l’ancienne capitale de Kyoto en son centre, indiquant la position du Soleil et de la Lune par rapport à la Terre en temps réel. L’horloge originale est exposée au Musée national de la Nature et des Sciences de Tokyo, alors que la copie se trouve au Toshiba Science Museum de Kawasaki.
Cette horloge remarquable est emblématique, elle est un très bel exemple de Rangaku, où sont habilement fusionnés techniques empruntées à l’Occident et génie japonais. En 1873, le Japon passe de l’ancien calendrier lunaire-solaire au calendrier grégorien et du son système à heure saisonnière à notre système à heures fixes et égales. Cet important basculement a suscité une énorme demande de montres de type occidentales.
Trois catalogues communs à Jaz et Seiko
On notera que la date de 1881 correspond à la mort de Tanaka mais aussi à la fondation de Seiko par Kintaro Hattori , marque qui reprend Jaz en 1986.
Les premiers contacts entre Jaz et le Japon se font dans les années 60 par la visite de Sensei SATO de Tokyo-Clock à Wintzenheim…… et par un voyage d’études de cadres de Jaz au Japon (encadré Henry Kopfler)Le Musée Seiko à Tokyo occupe deux étages. Nous consacrerons un article complet, très prochainement, à ce remarquable musée.
LA PREMIÈRE HORLOGE MÉCANIQUE AU JAPON
Avril 2017: le Roi d’Espagne,l’Empereur, et leurs épouses, montrent un vif intérêt pour une horloge qui avait été offerte par le Roi Felipe III d’Espagne en 1611. Elle a été conçue par un horloger flamand des Flandres, alors provinces espagnoles. Elle sonne les heures et sert aussi de réveille-matin. Cette horloge est la plus ancienne horloge mécanique conservée au Japon. Il en existe trois copies dont une à l’ambassade d’Espagne à Tokyo, une deuxième a été offerte au Musée des Cultures à Mexico, la troisième, étant destinée à en montrer le mécanisme intérieur, est conservée avec l’originale. Si Felipe VI et Akihito se sont déplacés jusqu’au temple où est conservé cette horloge, c’est qu’il s’agit de la première horloge mécanique à être arrivé au pays des Samouraïs, liée à des événements capitaux dans l’histoire de l’archipel que nous allons détailler.Pour contempler cette pendule, les souverains espagnols et japonais ont donc fait un parcours de 170 km depuis Tokyo jusqu’au temple shintoïste Toshogu à Shizuoka, au sommet verdoyant du mont Kuno, lieu de sépulture originel du premier Shogun de la lignée des Tokugawa. Le parcours de cette horloge est si emblématique qu’il va éclairer tout le reste de notre article.
Mais il faut tout d’abord remonter à la découverte du Japon par les européens, qui intervient cinquante ans après celle de Christophe Colomb des Amériques, en 1492. Effectivement, il faut attendre 1543 pour que des Portugais débarquent au Japon avec armes et bagages. Les Japonais, qui n’avaient pas inventé la poudre mais par leur voisin chinois la connaissaient, découvrent alors les armes à feu et développent très vite une industrie en ce sens et les utilisent allègrement dans leurs guerres civiles.
Malgré une fabrication locale forte au cours du XVI° siècle, le Japon a finalement presque totalement ignoré les armes à feu dans le cadre d’une politique de désarmement forcé, retournant à l’utilisation du sabre, ou Katana, pendant les 250 années qui ont suivi, aidée par la politique d’isolement du Sakoku. Les samouraïs se détournent du fusil, symbole occidental qui remettait en cause l’honneur et les traditions. L’utilisation des armes à feu au Japon ne reprend qu’après 1854, avec la reprise, ou plus exactement le début, des relations avec l’Occident et les conflits incessants de cette période.
Le Japon d’aujourd’hui en a hérité une méfiance salutaire envers les armes de poing qui sont totalement interdites. Pour obtenir un fusil de chasse, il faut suivre un parcours, du non-combattant, en treize étapes contraignantes. Les Japonais estimant, depuis toujours, que les armes, même les sabres traditionnels, sont à réserver aux policiers et militaires, et encore. Croyant fondamentalement que les armes à feu n’ont pas de rôle à jouer dans la société civile. Si bien qu’on ne compte au Japon que 0,6 arme pour 100 habitants, contre et 14,96 en France et 101,5 aux Etats-Unis. A mettre en perspective avec les taux d’homicides sur l’année 2014, par exemple: 6 personnes ont été tuées par armes à feu au Japon, contre 138 en France et 33.599 aux USA… démontrant que le degré de violence d’une société est en corrélation directe avec le nombre d’armes en circulation. Bel exemple de la singularité du Japon et de la force du Sakoku, de la part d’un peuple qui a pourtant fait preuve d’une très grande violence lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans leurs sillages les Portugais apportent une arme bien plus redoutable que les fusils à silex: les missionnaires jésuites! Effectivement, six ans plus tard, les Jésuites, avec à leur tête un de leurs fondateurs, Saint François Xavier, installent leurs premières missions. On croit qu’il a offert une horloge mécanique occidentale, en 1551, à un noble, Ōuchi Yoshitaka, mais elle a disparue.Mais les Jésuites, qui convertissent assez rapidement des milliers de Japonais, sont avant tout des Portugais. Lorsqu’en 1600 un navire nommé De Liefde, dernier rescapé d’une flottille de cinq vaisseaux hollandais en route pour les Indes par la voie de l’Ouest, s’échoue sur une île japonaise: les membres de la Compagnie de Jésus conseillent aux japonais, en toute charité et solidarité entre occidentaux, de faire une croix dessus. En clair: crucifier les survivants, suggérant qu’ils sont probablement des pirates. Les Japonais ne se laissent pas manipuler, mais restent méfiants: le navire est saisi , son équipage est emprisonné au château d’Osaka. Ironie et pragmatisme japonais: les soins de l’équipage du Liefde et le rétablissement de leur santé revient aux Jésuites et les prêtres font également office d’interprètes pour les Japonais.L’ordre vient de Ieyasu Tokugawa, l’un des personnages centraux de l’histoire du Japon qu’il unifie à son seul profit. En 1603, il devient le premier Shogun de la dynastie des Tokugawa qui régnera jusqu’en 1867. Les shoguns étaient des dictateurs militaires qui exerçaient le pouvoir effectif, l’Empereur, ou Mikado, n’étant que le gardien des traditions. Il fait du village de Edo , où il avait établi ses quartiers généraux, la nouvelle capitale qui prendra le nom de Tokyo à partir de l’Ère Meiji. A bord de ce navire se trouve le premier britannique à fouler le sol japonais, William Adams qui aura un destin absolument extraordinaire au pays des chrysanthèmes, après avoir été corsaire aux côtés du fameux Francis Drake, lequel sera commandant en second de la flotte anglaise qui affronte l’Invincible Armada espagnole en 1588. Célèbre bataille navale où William Adams commande un navire sous la conduite de Drake, épisode de sa vie qu’il cachera aux hispaniques qu’il croise, évidemment.
Portraits de William Adams par des artistes japonais
Willam Adams rencontre Ieyasu à Osaka trois fois, entre mai et juin 1600, qui l’interroge sur ses connaissances en navires et construction navale. Ses notions en sciences plaisent à Ieyasu, qui continue cependant à emprisonner Adams et les autres marins, ses soupçons n’étant pas apaisés. En attendant, il profite de l’aubaine puisque le navire de 400 tonnes, embarquait 26 canons, 550 arquebuses, 5.000 boulets de canon et 5.000 livres de poudre à canon, qu’il utilise lors de la bataille de Sekigahara, événement majeur dans l’histoire du Japon qui lui permet de prendre le pouvoir absolu trois ans plus tard.
Statue de William Adams au Japon et gravure XIX°: le Shogun sur le chantier naval
Ieyasu finit par le libérer. Il fait également restituer les biens volés sur le navire et ajoute une forte somme à titre de compensation. Il leur interdit cependant de quitter le Japon et leur enjoint de rejoindre la capitale Edo, où Adams utilise la majeure partie de l’argent qui leur a été donné dans des tentatives infructueuses de corruption des proches d’Ieyasu dans le but d’obtenir l’autorisation de quitter le Japon. En 1604, Ieyasu ordonne à Adams et à ses compagnons de construire un navire de style occidental. Après qu’un premier vaisseau de 80 tonneaux a été construit pour explorer les côtes du Japon, le Shogun ordonne la construction d’un navire de 120 tonneaux pour commercer au loin, le San Buena Ventura.
La fameuse série SHOGUN, tournée au Japon dans les années 80, rediffusée par Arte en 2010, était très inspirée par la vie William Adams, interprété par Richard Chamberlain.
L’histoire est effectivement romanesque puisque le Shogun prend Adams en affection, fait de lui un diplomate et conseiller commercial révéré. Il devient son conseiller personnel pour les choses concernant l’occident, apprend si bien le japonais qu’il remplace le Jésuite qui faisait office d’interprète officiel.
Pour finir, le Shogun lui accorde de grands privilèges jusqu’à en faire un samouraï, le dotant d’importants revenus et d’un grand domaine. Revers de la pièce, il doit rester au Japon refaire sa vie avec une japonaise et oublier la famille Adams, restée dans la méphitique capitale anglaise. Son souvenir reste vif au Japon, où statues et monuments l’honorent. En 1609, c’est un galion espagnol, le San Francisco, qui s’échoue à son tour sur l’archipel nippon. Un typhon avait emporté le navire au large du Japon, mais des pêcheurs et paysans japonais purent sauver une majorité des marins espagnols et le commandant du navire, Rodrigo de Vivero, ancien gouverneur intérim des Philippines, qui rentrait de Manille à Acapulco. Nous l’avons vu plus haut les étrangers ne pouvant accoster en Chine, c’est à Manille que les Espagnols livraient l’argent de l’Empire espagnol des Amériques et récupéraient en échange la soie, de la porcelaine, de l’or et des épices. Les 317 survivants sont chaleureusement reçus par les japonais. Le capitaine Don Rodrigo resta au Japon pendant une année et s’accoutuma à la civilisation japonaise, puis le shogun lui offrit le deuxième navire construit par William Adams pour rentrer au Mexique et reçoit un prêt de 4000 ducats du Shogun. Il est accompagné par 23 japonais, dirigé par le marchand Shōsuke Tanaka, ils sont les premiers nippons à effectuer une traversée du Pacifique et à accoster sur le continent américain.
Luis de Velasco y Castilla, vice-roi de Nouvelle-Espagne, reçoit les 23 japonais et exprime sa grande satisfaction devant le traitement reçu par les marins espagnols au Japon. Le vice-roi cependant confisque le San Buena Ventura, craignant que les Japonais ne parviennent à maîtriser l’art de la navigation transocéanique.
Néanmoins en 1610 , il décide d’envoyer une ambassade au Japon en la personne du célèbre explorateur Sebastián Vizcaíno qui part avec le remboursement du prêt du Shogun, ramène les Japonais – moins trois qui ont voulu rester – et la fameuse horloge en cadeau et preuve de l’avancée technologique espagnole.
Réplique du San Juan Bautista, à Ishinomaki
Vizcaíno, ayant perdu son navire, rentre du Japon seulement en sur le galion japonais San Juan Bautista et arrive à Acapulco en . Il est accompagné de Tsunenaga Hasekura, nommé ambassadeur du Japon et de quelque 140 autres japonais. Il fut le tout premier officiel japonais envoyé aux Amériques, et lorsqu’il se rendit en France, permit le premier contact direct connu entre Français et Japonais à Saint-Tropez. Il était en route pour Rome où il rencontre le papePaul V en novembre 1615 puis passe en Espagne. Il s’était converti au catholicisme.
On le constate à l’aune de ces événements: le premier Shogun accusé de xénophobie primaire, avait largement fait démonstration de l’inverse allant jusqu’à mettre un gaijin au plus haut poste de son pays, prêtant bateaux et argent avec générosité, envoyant des ambassades, gardant l’horloge offerte près de son tombeau, laissant les missionnaires s’installer à sa cour et convertir ses sujets. Il était difficile en fait, si l’on compare avec les autres souverains de cette époque de trouver plus ouvert: alors que se passe t-il pour que les shoguns reculent au point de s’isoler totalement?
En fait les Japonais finissent par revenir des voyages et des ambassades, même les trois qui avaient d’abord décidé de rester, et ils racontent ce qu’ils ont vu: l’horreur et la puissance de la colonisation espagnole aux Amériques qui a pour préambule la conversion des indiens, puis leur assimilation forcée ou leur extinction. La réaction des Japonais est donc tout à fait rationnelle, c’est par prudence qu’ils se protègent en s’enfermant. Les Chinois brident leurs relations étrangères par orgueil, les Japonais par peur. Cette peur a peut-être été saine, prudente et salutaire face à un tel danger potentiel.Cette différence a des conséquences pratiques et psychologiques importantes: la suffisance chinoise va les figer parce qu’ils pensent qu’il n’y a rien de bon ailleurs, le pragmatisme japonais lui permet d’apprécier, comprendre et adapter le savoir du monde à la sauce japonaise,tout en se préservant de l’étranger.Les Chinois acceptaient les ambassades étrangères sur un malentendu: l’idée d’une diplomatie d’égal à égal n’avait aucun sens pour eux. Ils savaient que les britanniques étaient 8 millions, quand ils étaient 133 millions et quand on leur offrit un globe terrestre, ils ne s’étonnèrent pas de la rotondité de la mappemonde, mais que la Chine y apparaisse si petite! Pour eux, les ambassades et leurs cadeaux étaient interprétées comme des signes d’allégeance des autres souverains. De ce fait, et malgré le sac du Palais d’Eté en 1860 qui en a récupéré beaucoup, le musée de la Citée Interdite regorge encore d’extraordinaires horloges occidentales offertes en cadeaux et côtoient des horloges chinoises, de la fin du XIX°, issues des ateliers impériaux d’une luxuriance extravagante parce qu’uniquement destinées à la famille régnante. Rien de cela dans les musées japonais, avant le XIX°, puisque même les ambassades sont exclus pendant le Sakoku. Le musée Seiko présente des horloges japonaises mécaniques d’une assez grande sobriété comparée à l’exubérance chinoise.
Calibre SH , made in Japan , avec sonnerie à heure et demie sur deux gongs . Ce mouvement était fabriqué au Japon mais les horloges assemblées en France . Il équipe les PREVIC , NARGIC , SONNIC , RENIC , ALFIC , NOGIC , GARNIC , NAUDRIC , SOSIC , RHONIC , DODIC , mais aussi des horloges de la marque Vedette .calibre SH équipant un DODIC Attention : si vous possédez ce type de pendules . Le mode d’emploi fixé au dos indique qu’ il ne faut jamais manœuvrer le bouton lorsque la sonnerie est en cours
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SPECIC , horloge murale , Jaz Quartz à sonnerie , mouvement à pile LR14 , calibre SP made in Japan . Nouveauté du catalogue 1983 , référencée 3285-10 . Corps en bois teinté chêne , balancier , sonnerie sur gong deux tons aux heures et demies , chiffres romains , sans trotteuse , mention France en bas de cadran . Format 27,7 x 27,5 cm . Elle n’est plus disponible en 1985.
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