ONDIC , radio-réveil ou réveil radio , gamme Radio Jaz et Jazistor , licence ATO . Boîtier beige et ivoire , molettes et touches noires , touche d’arrêt blanche , cadran blanc concave , aiguilles bruns foncés , aiguilles et points lumineux , référencé 2402-11 , calibre 3AR . Format 26 x 16,5 x 10 cm , poids 1,470 gr sans les piles , existe aussi en gris et ivoire réf.2402-13 au catalogue 1968/1969 . Une lampe éclaire l’écran La dénomination ONDIC avait déjà été attribuée en 1957 à une horloge murale ; elle trouve pour ce radio réveil son étymologie dans les ondes radios , évidemment . » ONDIC la pendule qui chante et qui parle « c’est ainsi qu’est présenté ce radio réveil pour la première fois , à la page 11 du catalogue 1967/68 .
L’ONDIC était présenté à l’époque comme étant le seul radio-réveil à transistors au monde , « encore une PREMIERE MONDIALE pour Jaz » , proclame la marque dans ses publicités .
Comme indiqué fièrement dans cette page de publicité , l’ONDIC est l’œuvre du célèbre designer industriel – on disait encore esthéticien – français Philippe Charbonneaux (1917 +1998) surtout connu dans l’automobile , avec une carrière commencée chez Delahaye , pour être le père de la Chevrolet Corvette et de la Renault R16 dont le concept d’une berline deux volumes « 5 portes » et dotée d’un hayon , ce qui est une première pour l’époque . Outre la célèbre lustreuse « Nénette » toujours en fabrication, il dessine des ponts d’autoroutes , brosse à dents Vademecum , chariot élévateur , électroménager , jouets , lampes Wonder , ordinateur Bull , publicités sur lieu de vente , téléviseurs dont le célèbre TELEAVIA Panoramic 111 , ventilateurs Etoile , poêle Pyrobal et travaille pour Jaz réalisant cet ONDIC mais aussi le réveil DRILIC et le compte – minute TEMPIC . Le talent de ce grand designer a valu à l’ONDIC d’être sélectionné par le Jury de « Formes Utiles » au « Salon des Arts Ménagers » de 1967 et par la « Société des Artistes Décorateurs » du salon « Art de vivre » de 1967 .
La Première Mondiale sera de courte durée puisque qu’au Salon de la Radio-TV , en Septembre 1967 , Pizon -Bros , le leader en France des postes portables à lampes , qui ne pouvait manquer de prendre le départ des postes à transistors , présente le Radioclock , que l’on peut le trouver également estampillé Vedette, qui le commercialise en 1968 sans rien changer , hormis l’étiquette .
Les spécialistes et collectionneurs de TSF ou de radios nous opposeront qu’il y a justement une production des frères Pizon ( Bros en anglais est l’abréviation de Brothers ) bien antérieure : la Newclock qui était déjà un radio réveil produit en 1954 , mais celui était sur secteur et surtout il n’était pas à transistor mais à lampes , contrairement à l’ONDIC . En regardant de l’autre côté de l’Atlantique , il faut même remonter à 1928 avec le premier radio réveil sur secteur présenté par Joseph BULOVA .
1967 est également l’année de sortie du célèbre Philips 22RS274 avec son étrange style Atomic Age , qui a de nouveau tant de succès , mais il est sur secteur , uniquement .
En se basant sur les sites spécialisés de radios , on pourrait encore nous objecter , qu’il y une variante du fameux Tamouré qui comportent un réveil , lequel est mécanique , suisse et daterait de 1966 .
Il s’agit toutefois d’une petite erreur ou d’une mauvaise lecture des fiches techniques : le Tamouré , célèbre petite radio bicolore , est une production française de Reela-Gees , distribué sous les marques Scot , Arayla , Reela , Rools et Manufrance ; Laquelle date bien de 1966 , en revanche sa variante , avec un réveil sur le côté, est bien postérieure puisqu’on en trouve qu’à partir de 1974 . Pour être tout à fait précis , notons que l’antériorité de l’ONDIC est un peu plus importante qu’on pourrait le croire . Effectivement s’il n’apparaît qu’au catalogue 1967/ 1968 , soit Juillet /Août 1967 les catalogues sortant en été , l’ONDIC apparaît en fait dès 1966 dans les publicités , comme Réveillez vous « en radio » qui est datée de Novembre 1966 : voir plus haut . Là encore , les sites spécialisés dans les radios commettent une petite erreur en datant l’ONDIC de 1965 .Nous devons à la vérité de reconnaître que la primauté d’un radio réveil , à transistors et à piles , ne revient pas à Jaz avec l’ONDIC , mais à Trophy avec son modèle SONATINE en 1962 pour sa distribution , mais déjà présenté comme une nouveauté au Salon de 1961 .
Cette publicité , parue dans La Mécanique Populaire n°193 de Juin 1962 , en est la preuve . Si l’axe est porté sur le confort Usa , c’est que cette revue est la version française de la revue américaine Populars Mechanics , il s’agit portant d’une fabrication et de brevets , tous français . L’adresse postale est bien celle de Trophy dont le siège était effectivement à Vincennes .
Trophy est le nom commercial de la Compagnie Industrielle de Métrologie , gérée par Marcel Amans Cabantous et Gilbert Scheiff .
Mais notons bien que Jaz ne proclame pas avoir produit le premier réveil radio au monde mais distribuer le seul réveil -radio , ce qui n’est pas pareil et pas faux . Effectivement la distribution déjà très limitée de SONATINE n’a pas , à notre connaissance , dépassée un an ou peut être deux ; si bien qu’en 1966/1967 , l’ONDIC se retrouve effectivement seul de cette catégorie , pendant quelques mois .
Cette petite entreprise affichait toujours son adresse au dos de ses productions , faute d’implantation d’un réseau de distributeur fourni et en raison de l’absence de stations de réparations en province . Comme l’indique cette publicité le réseau de distribution de Trophy n’était pas celui des horlogers , sa diffusion s’avérait de ce fait confidentielle d’autant que sa gamme était très réduite . Cette marque est essentiellement connue pour son horloge ORTF dessinée par Houriez , mais nous avons expliqué dans un autre article qu’il ne s’agissait que d’une licence accordée à d’autres marques comme Odo .
Le terme d’usine est bien exagéré pour le 106 rue de la Jarry , qui est bien connue à Vincennes pour être celle de la petite cité industrielle , dite La Jarry , située dans le quartier Est de la ville . Le terme d’atelier serait largement suffisant : on voit encore avant sa destruction , l’inscription Trophy Radio puisque la CIM s’était convertie dans les années 80 à la radio …thérapie .
Notons les similitudes entre le ONDIC et le radio réveil fabriqué par Ducretet-Thomson à la même période avec un DRILIC . Nul doute que la conception du ONDIC est signée Ducretet-Thomson . Néanmoins l’apport de Charbonneau n’en paraît que plus important .
Version par La Voix de son Maître; une fois ouvert , on reconnaît le calibre 3ARLa boîte de l’ONDIC est spécifique puisqu’il s’agissait alors du seul radio transistor de la marque qui inaugure la nouvelle gamme des Radio Jaz ; preuve que l’Ondic est bien apparu dès 1966 , il arbore encore le jaseur boréal à queue basse qui change en 1967.
La boîte de son contemporain , le Philips 22RS274 , est plus attractive avec la reproduction stylisée de son contenu : cela a peut être influencé la marque au jaseur qui , plus tard , ornera aussi ses boîtes de la silhouette de ses réveils radios .
publicité Paris Match , Noël 1967 , pleine page , format 34 x 26 cm .