Sa signature a beau être illisible sur ses publicités et ses toiles , le style et la réputation du peintre et illustrateur Guy Demachy ne le contraignait pas , dans les années 50 , à plus de compréhensibilité pour être identifié .
Tout un chacun le connaissait et le reconnaissait , lui qui a loué ses talents aux grands couturiers comme Dior , à Badoit , à Coca Cola et à Jaz … bien involontairement , et étrangement par le truchement d’une dessin pour Héléna Rubinstein , pour la marque au jaseur boréal .
Catalogue du XXVI° Gala de l’Union des Artistes , 1956 , 30 pages ; Format 21 x 29,7 cm . Elégante publicité signée Guy Demachy ; il s’agit d’une page publicitaire exclusive pour ce programme à l’occasion de la nuit du samedi 3 au 4 mars 1956 au Cirque d’Hiver Bouglione avec le concours de Maurice Escande , Jean Cocteau , Roger Bourdin , Serge Lifar , Pierre Magnier , etc …
L’illustration de deux publicités est identique d’évidence . Toutefois nous n’allons pas vous faire jouer au jeu des sept erreurs : le collier a disparu , tout comme la fameuse signature illisible . Pour cause puisqu’il s’agit d’un plagiat mis au jour -sans doute- par une lectrice de Modes et travaux où cette publicité Jaz parue , mais si chic et si parisienne qu’elle se rendait aussi au très sélect Gala des Artistes .
Nous avons appris cette petite escroquerie par « Ceux qui ne s’en font pas » , amusante rubrique récurrente de la revue VENDRE dirigée par Paul NICOLAS , par ailleurs Vice Président de Jaz . Cette allusion à un court métrage musical de Germaine DULAC sur une chanson de Fréhel , et sans doute aussi la ritournelle de Maurice CHEVALIER » dans la vie faut pas s’en faire » , avait pour but de dénoncer les plagiats grossiers et évidents en publicité . Preuve de son impartialité , c’est Jaz qui est épinglé en Novembre 1956 pour un évident plagiat de cette publicité d’Héléna RUBINSTEIN , reprise pour illustrer une annonce pour les SOMMIC et PHARIC . En fait Jaz n’y est pour rien , ne pouvant soupçonner son agence et leur dessinateur d’une copie aussi grossière , lequel avait gommé le collier et la signature du Maître pensant naïvement cacher son méfait .
Couverture / Une du Numéro 666 de Modes et Travaux de Juin 1956 qui contenait cette publicité frauduleuse . Fondé en 1919 , cette revue reste , aujourd’hui encore , le premier magazine mensuel féminin français en diffusion . Sans toutefois atteindre les sommets stratosphériques des années 70 , avec deux millions d’exemplaires . Difficile d’imaginer que son lectorat était alors celui de la parisienne chic mais femme au foyer et , depuis 1951 , qui avait comme loisir de coudre des parures pour la fameuse poupée Françoise puis Michel grâce à la page que le magasine consacrait aux travaux d’aiguilles . Idée pourtant lumineuse puisqu’elle permettra d’attirer aussi les jeunes filles des abonnées , afin de les imiter dans une de leurs tâches domestiques , la plus ludique certes , mais tout de même … quel gouffre générationnel avec notre XXI° siècle .
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