Gustave Minda dit GU / Lino Ventura , célèbre et dangereux gangster , s’évade de prison et accepte de participer à un dernier hold-up . Traqué par la police , il trouve refuge dans une maison isolée au décor spartiate où un Jaz trône sur la cheminée .
Il consulte un journal , à la 97°minute du film , en date du 21 Février 1966 relatant le hold-up .
Juste après , à la 100° minute du film , il est seul à table mais asperges , bon vin et terrine indiquent un bon repas qui va s’avérer être un réveillon .
Le réveil sonne dans son dos à minuit ce qui entraîne Ventura à venir l’éteindre près d’un éphéméride dont il arrache le feuillet du 31 décembre laissant la place à un espace vide ; on comprend qu’il l’avait programmé pour le passage à la nouvelle année .
Melville réussit grâce à ce vieux CLUMIC à nous montrer la solitude de Gu ne disposant que de ce repère pour la Saint Sylvestre et surtout indiquer que dix mois ont passé depuis la lecture du journal , trois minutes plus tôt dans le film .
Victime d’une machination montée par la police , Gu passe pour une balance aux yeux de ses complices . Le commissaire Clot / Paul Meurisse , en redoutable technicien , a fait analysé tous les indices au laboratoire de la police , surplombé par une COVIC flambant neuve : elle était au catalogue lors du tournage du film lequel est censé se passer en 1966 et non en 1958 comme le roman de José Giovanni dont il est inspiré .
En 2007 Alain Corneau revisite le roman de José Giovanni et propose une version plus intemporelle , sombre et sanglante . Malheureusement le CLUMIC a été remplacé par un réveil Vedette . Dans le roman de José Giovanni , le passage à la nouvelle année se fait pour GU en regardant sa montre face à la mer … en l’absence de voix off , cela ne nous aurait pas permis de comprendre que l’on changeait d’année . La solution de Melville est à la fois astucieuse et plus judicieuse pour souligner la solitude et l’enfermement du fugitif .